L’Hubside Jumping de Grimaud, une préparation en vue des Jeux de Tokyo

Jusqu’au 11 juillet, l’Hubside Jumping accueillera l’élite du saut d’obstacles mondial sur la Côte d’Azur sur quatre week-ends de compétition. Pour ce premier rendez-vous de l’événement, l’actuelle meilleure cavalière du monde, l’Américaine Elizabeth Madden, comptera comme une invitée d’honneur parmi les sportifs engagés dans ce CSI 4*. Les Jeux de Tokyo s’approchant à grands pas, les meilleurs couples bénéficieront d’une préparation optimale de la grand-messe du sport.



C’est un plateau de grande, très grande qualité que nous retrouvons à l’Hubside Jumping de Grimaud pour cette première session de quatre week-ends de compétition! Les trois meilleures amazones au classement mondial Longines seront présentes sur la Côte d’Azur pour défendre leur bannière étoilée, dont Elizabeth Madden, dit Beezie, légende parmi les légendes. Actuellement onzième au classement mondial, l’Américaine peut se targuer d’un palmarès impressionnant, en sortant notamment deux fois victorieuse de la finale de la Coupe du monde à Göteborg en 2013 et à Bercy en 2018, et en étant double vice-championne du monde en individuel et par équipes en 2006, double championne olympique par équipes en 2004 et 2008 et actuelle vice-championne olympique par équipes.

Accompagnée de son fidèle Breitling LS, l’étalon de quinze ans avec lequel elle s’imposait dans le chaudron de l’AccorHotels Arena de Paris-Bercy en 2018, l’amazone s’est d’ailleurs classée septième en début d’après-midi dans l’épreuve cotée à 1,45m. La concurrence est redoutable et viendra peut-être même de l’intérieur: l’actuelle vingt-septième mondiale Jessica Springsteen sera tout autant présente que sa compatriote, un rang en-dessous dans le classement Longines, Laura Kraut, qui a d’ailleurs terminé deuxième avec Galliano VM dans l’épreuve à 1,45m.



“Plus les Jeux approchent, et plus le travail du chef de piste se complexifie”

Sur l’immense piste en sable du Haras des Grillons de Grimaud, aux dimensions proches de celles qui seront proposées à Tokyo au sein du parc équestre de Baji Koen, les parcours des plus grands chefs de pistes européens se succèdent, dont ceux de Grégory Bodo, qui officiera aux côtés de Santiago Varela cet été au Japon.

Cédric Longis, lui, intervient régulièrement sur les tracés des épreuves des CSI 4 et 5* à l’Hubside Jumping. Il explique que l’échéance olympique est bien entendu dans l’esprit de tous les chefs de piste du concours: “Plus les Jeux approchent, et plus le travail du chef de piste se complexifie. En effet, nous recevons à Grimaud un plateau systématiquement digne d’un championnat: nous devons donc proposer du gros sport, des épreuves conséquentes à l’image du plateau de cracks qui évoluent sur la piste, sans pour autant courir les Jeux avant les Jeux, tout en prenant donc garde de ne jamais faire forcer les chevaux. En arrivant à Tokyo, les chevaux devront être prêts mais en aucun cas émoussés. D’autant qu’ils sortent d’un long break et d’une année 2020 moins riche en concours: certains sont encore en rodage, il faut les remettre dans le coup petit à petit.”

Pour cela, le chef de piste francilien observe de très près ce que font ses confrères: “Je regarde en permanence ce que proposent les chefs de piste qui interviennent les semaines avant moi, de façon à jouer sur toute la gamme de parcours: si l’un a proposé des lignes un peu courtes une semaine, la semaine suivante je proposerai des lignes plus longues; idem avec les combinaisons, je cherche à varier. L’idée est vraiment de permettre aux chevaux de répéter un maximum de gammes qu’ils sont susceptibles de retrouver dans les championnats à venir. Il convient également de ne pas avantager deux concours de suite les chevaux qui seraient plus à l’aise sur tel ou tel profil de parcours.”



Les sélections se jouent aussi à Grimaud du côté des cavaliers

À l’heure où les chefs d’équipe vont devoir raccourcir leurs listes et arrêter leurs sélections olympiques, les plus grands cavaliers confirment avoir inclue l’Hubside Jumping dans leur préparation. L’Écossais Scott Brash, champion olympique par équipes en 2012, expliquait en mai dernier: “Avec les Jeux olympiques dans un coin de ma tête, il va désormais falloir travailler à un programme en vue de Tokyo. L’agenda de mes chevaux est d’ores et déjà booké: j’en préparerai plusieurs pour ces Jeux puisque plusieurs peuvent prétendre à une sélection. L’Hubside Jumping fera, bien sûr, partie de ce programme de préparation: la grande carrière en sable et la chaleur du sud de la France peuvent nous mettre en condition de ce qui nous attend au Japon. Il sera important pour moi de voir comment chacun de mes chevaux se comporte ici.” À Tokyo, en août, les températures moyennes varient entre 24 et 30 degrés, tandis que le taux d’humidité frôle les 80%. Les données météorologiques sont assez similaires sur la Côte d’Azur au mois de juin, quoique légèrement en-deçà de celles du climat japonais.

L’Américaine Laura Kraut, championne olympique par équipes en 2008, explique également avoir intégré l’Hubside Jumping à son calendrier de préparation. Les CSI 5* seront rares de l’autre côté de l’Atlantique avant la date à laquelle Robert Ridland, le chef d’équipe américain, devra rendre sa décision finale en vue de Tokyo. “L’Hubside Jumping est un concours important pour ma saison. Étant donné le nombre limité de concours à partir desquels les chefs d’équipe pourront faire leur sélection pour Tokyo, il va vraiment falloir que je suis très bonne parce que c’est incontestable, mes résultats ici, en France, seront analysés aux États-Unis”, a déclaré Laura Kraut.

Au 18 mai, la Fédération française d’équitation communiquait une longue liste des onze couples susceptibles de s’envoler vers le Japon pour défendre le titre suprême. Le sélectionneur national Thierry Pomel devrait présenter son équipe quelques jours après le CSIO de Rotterdam, en début juillet. D’ici-là, l’Hubside Jumping de Grimaud – Golfe de Saint-Tropez aura proposé deux CSI 4* et un CSI 5*.

Les engagés ici