Deux ans après, la Suisse conserve son titre à La Baule

Bonne troisième de la Coupe des nations de son CSIO 5* de Saint-Gall dimanche dernier, la Suisse s’est brillamment imposée cet après-midi à La Baule dans la mythique épreuve par équipes de l’Officiel de France, qu’elle avait déjà remportée lors de la dernière édition, en 2019. À peine moins brillantes, l’Italie et la Belgique ont complété le podium de cette épreuve préparatoire aux Jeux olympiques de Tokyo. Malgré des prestations encourageantes, la France a vécu une “journée de merde”, de l’aveu même de son sélectionneur Thierry Pomel, terminant neuvième et avant-dernière.



Elian Baumann a disputé sa première Coupe des nations de ce niveau.

Elian Baumann a disputé sa première Coupe des nations de ce niveau.

© Scoopdyga

Qu’ils ont été heureux et privilégiés, les spectateurs de l’Officiel de France de saut d’obstacles, cet après-midi à La Baule, de pouvoir assister, savourer et applaudir du grand sport à l’occasion de la Coupe des nations Longines! Cette année encore, le tant attendu CSIO 5*, qui avait dû être annulé l’an dernier en raison de la pandémie de Covid-19, a couronné l’équipe de Suisse, décrochant avec brio la mythique épreuve par équipes bauloise, qu’elle avait déjà remportée en 2009 et en 2019, lors de la dernière édition. Menés par Michel Sorg, qui a succédé à Andy Kistler au poste de chef d’équipe en septembre dernier, et qui vit donc son premier week-end baulois dans son nouvel habit, les Helvètes ont fini avec quatre petits points de pénalité. 

Étant sans aucun doute le moins expérimenté des quatre Vestes Rouges, n’ayant jamais disputé une Coupe des nations de ce niveau, Elian Baumann a délivré une remarquable prestation avec Campari, enchaînant un sans-faute puis un passage à quatre points. Quant à Steve Guerdat, associé à Albführen’s Maddox, qu’il entend préparer pour les championnats d’Europe de Riesenbeck début septembre, il a commencé par un superbe sans-faute avant de boucler la seconde manche avec huit points, péchant sur les deux éléments d’un double final particulièrement fautif. Auteur de l’un des cinq doubles sans-faute de cette épreuve, et le seul de son équipe, Martin Fuchs a révélé au grand public tout le potentiel de Conner 70, hongre de dix ans en qui il fonde beaucoup d’espoir. “ C’est un cheval très prometteur, qui a eu l’occasion de beaucoup progresser en Floride en début d’année”, avait notamment confié le numéro trois mondial dans le dernier numéro du magazine GRANDPRIX, dont il figure en couverture. N’ayant pas eu besoin de prendre part à la première manche, Beat Mändli, aux rênes de Dsarie, a offert la victoire à ses compatriotes en déroulant un superbe sans-faute en seconde manche. 

Apparaissant comme l’une des nations favorites pour les Jeux olympiques de Tokyo, qui se dérouleront fin juillet au Japon, la Suisse a une nouvelle fois assis son statut, même privée de stars telles que Clooney 51, Clouzot de Lassus,?Vénard de Cerisy ou Victorio des Frotards.



L’Italie a frisé le hold-up!

Au vu de leurs performances, Yves Vanderhasselt et Jeunesse pourraient bien participer à l'un des grands championnats de l'année!

Au vu de leurs performances, Yves Vanderhasselt et Jeunesse pourraient bien participer à l'un des grands championnats de l'année!

© Scoopdyga

Si la troisième place de la Belgique, championne d’Europe en titre, n’est guère surprenante, la deuxième place de l’Italie l’est sûrement davantage. Malgré l’absence de plusieurs piliers, dont Lorenzo de Luca, Alberto Zorzi et Emanuele Gaudiano, les Transalpins ont signé une superbe performance, finaissant avec sept points de pénalité. Accompagné de son fidèle Chaclot, Riccardo Pisani a bouclé un magnifique double zéro, meilleure performance du quatuor italien. On relèvera également la performance du jeune Filippo Marco Bologni, âgé de vingt-sept ans et qui disputait sa toute première Coupe des nations de Division 1 et qui a concédé huit puis un point. Belle première! 

En grande forme depuis trois ans, ce qu’elle avait prouvé en remportant la finale des Coupes des nations Longines en 2018 puis l’or par équipes aux Européens Longines de Rotterdam en 2019, la Belgique a complété le podium, terminant avec huit points de pénalité au compteur. Oubliant la petite contre-performance de Niels Bruynseels et Jenson van’t Meulenhof, qui ont accusé treize puis quatre points, citons l’excellente performance d’Yves Vanderhasselt et sa formidable Jeunesse, qu’il monte sur la scène internationale depuis 2014. Ayant déjà couru une ribambelle de Coupes des nations depuis 2018, et remporté celle des CSIO 5* de Hickstead et Calgary en 2019 et celle de Rome il y a deux semaines, le Belge de quarante-deux ans peut légitimement espérer une sélection pour l’un des deux grands championnats de l’année.



Les Bleus peinent, mais la sélection olympique se précise

Mathieu Billot et Quel Filou 13 ont prouvé leur bonne forme!

Mathieu Billot et Quel Filou 13 ont prouvé leur bonne forme!

© Scoopdyga

Si aucun des quatre couples choisi par Thierry Pomel, n’a accusé de gros score, les Bleus n’ont pas été en mesure de lutter pour la victoire, finissant neuvièmes et avant-derniers. Le sélectionneur national n’a pas hésité à parler d’une “journée de merde” en conférence de presse, sans toutefois accabler qui que ce soit. En première manche, aucun des quatre couple n’est parvenu à sortir sans faute du parcours “subtile” de Frédéric Cottier. Pénélope Leprevost et Excalibur de la Tour Vidal*GFE, de même qu’Olivier Robert et Vivaldi des Meneaux, ont buté sur les deux éléments du double vertical-oxer final. Mathieu Billot a remonté le moral des troupes en déroulant un magnifique parcours avec un Quel Filou 13 toujours aussi aérien, non sans écoper d’un point de temps dépassé. Dernier à s’élancer aux rênes du formidable Urvoso du Roch, Nicolas Delmotte a lui quitté la piste avec quatre points, concédés également sur l’entrée du double, qu’il avait craint lors de la reconnaissance. 

En seconde manche, pour laquelle Frédéric Cottier a remonté deux verticaux et élargi deux oxers après avoir compté seize sans-faute dans la première, les Bleus ont partiellement rectifié le tir. Pénélope Leprevost et le délicat Excalibur ont à nouveau écopé de deux fautes, cette fois-ci sur l’oxer numéro 7 et l’entrée du dernier double. Olivier Robert et Vivaldi s’en sont sortis avec une seule faute, enregistrée sur le vertical sur bidet numéro 8, tandis que Mathieu Billot a buté sur la sortie du fichu double 12 sans parvenir à rentrer dans les temps… Et Nicolas Delmotte, toujours accompagné d’Urvoso, concentré et motivé, a signé le seul clear round des Bleus, à la grande joie du public, qui l’en a congratulé. 

S’il reste encore plus d’un mois avant le départ pour les Jeux olympiques et de nombreuses étapes-clés, à commencer par le Grand Prix Longines de France dimanche après-midi, les performances tricolores d’aujourd’hui ont permis à Thierry Pomel d’y voir plus clair vis-à-vis de sa sélection pour Tokyo. En effet, si les places de Pénélope Leprevost et de Nicolas Delmotte semblent indiscutables, et qu’ils peuvent de surcroît compter sur deux montures capables d’affronter un tel événement - Excalibur et Vancouver de Lanlore pour l’une, Urvoso et Ilex VP pour l’autre -, celle de Mathieu Billot semble de plus en plus évidente.

Les résultats ici