Devant le tribunal de la FEI, Andrew Kocher a soutenu qu’il n’utilisait pas des éperons électriques mais un clicker

Après avoir rendu publique en avril sa décision concernant l’utilisation d’éperons électriques par Andrew Kocher, le tribunal de la Fédération équestre internationale (FEI) a publié en intégralité le compte-rendu de son jugement. Durant l’audience, l’Américain, qui a affirmé sa volonté de faire appel de sa suspension de dix ans, s’est défendu en affirmant que ce qui a été suspecté d’être un dispositif électrique serait en réalité un “clicker”.



Grâce à la publication du jugement du tribunal de la Fédération équestre internationale (FEI), on en sait désormais davantage au sujet de l’utilisation d’éperons électriques par Andrew Kocher en compétition. Le compte-rendu publié le 10 juin révèle que le cavalier américain a tenté de convaincre, en vain, le tribunal que l’appareil qu’il tient à la main sur de nombreuses photos était un clicker, outil sonore destiné au dressage et à l’entraînement des chevaux selon une méthode éthologique, et non un déclencheur d’impulsions électriques transmises au cheval via ses éperons. Il a également affirmé que ce qui semblait être un fil électrique disposé à l’intérieur de sa manche était en réalité un fil relié au clicker pour éviter que celui-ci ne tombe. Le cavalier n’a cependant présenté aucun témoin ni aucune preuve matérielle pour étayer ses affirmations. Il a par ailleurs fait valoir que s'il avait utilisé un tel dispositif, il serait “illogique que les commissaires au paddocks de la FEI n’aient pas découvert son utilisation au cours d’une période de temps significative, alors qu’il a participé à plus de 1.200 épreuves internationales.” 

Dans le cadre de sa procédure, le tribunal a examiné plusieurs vidéos, dont une montrant le dispositif électrique et son utilisation, et une autre montrant une paire de bottes qui auraient appartenu à Andrew Kocher et qui a été conservée par l'un des témoins s’étant exprimé en sa défaveur. Selon le compte-rendu publié, la vidéo montrait des petits trous visibles à l'intérieur des bottes qui auraient servi à faire passer les câbles et dont la position correspondrait à l'endroit où les éperons devaient être positionnés. 



Des dispositifs qu’il n’utliserait plus mais qu’il fabriquerait pour d’autres cavaliers

Le principal témoin dans cette affaire, identifié comme le témoin C dans le rapport, est une ancienne partenaire commerciale d’Andrew Kocher et la personne qui l’a initialement dénoncé à la FEI en mai 2020. Ayant mis ses chevaux en pension dans les écuries du cavalier en avril 2018, elle a expliqué avoir remarqué en août 2019 des appareils électriques dans la voiture d’Andrew Kocher. Lorsqu’elle l’a questionné à ce sujet, l’intéressé aurait répondu qu’il “n’utilisait plus ces dispositifs, mais les fabriquait pour d’autres personnes et les vendait.” À noter que le cavalier américain et le témoin C ont tous deux reconnu la nature conflictuelle de leurs rapports. Andrew Kocher accuse son ancienne collaboratrice de l’avoir dénoncé de manière malveillante, ainsi que d’avoir rémunéré les autres témoins pour que leurs récits et leurs preuves coïncident, ce qu’elle a nié. “Il était apparent que de nombreux litiges étaient et sont toujours en cours entre elle et Andrew Kocher en ce qui concerne la rupture de leur relation personnelle et professionnelle, les contrats en cours, les ventes de chevaux, etc. Ceux-ci ne sont pas pertinents dans le cadre des questions à trancher au cours de cette procédure", peut-on lire dans la décision, consultable en intégralité ici

Révélée par GRANDPRIX le 26 juin 2020, cette affaire a valu à l’Américain une suspension pour une durée de dix ans, jusqu’au 27 octobre 2030, par le tribunal fédéral. Sa peine a été assortie d’une amende de 10.000 francs suisses, de 7.500 francs suisses de frais de procédure, et de la disqualification de huit épreuves. Andrew Kocher a fait appel de la décision devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).