La SHF livre une radiographie de ses adhérents et de leurs attentes

Afin d’aider la Société hippique française, les associations nationales de race et les associations régionales d’éleveurs à mieux cibler les besoins de leurs adhérents et d’identifier les évolutions souhaitées pour la filière, un questionnaire a été envoyé le 25 février à tous leurs adhérents. Voici un décryptage des réponses obtenues.



Le 25 février, un questionnaire contenant cinquante questions a été envoyé à 18.833 adhérents de la Société hippique française (SHF), des associations nationales de race (ANR) et des associations régionales d’éleveurs (ARE), dont 2.187 éleveurs, 3.149 propriétaires, 2.276 cavaliers et meneurs et 344 officiels de compétition. Les instigateurs de cette grande enquête ont reçu 3.736 réponses, soit un peu moins de 20% de participation, ce qui est à la fois peu et beaucoup. Parmi les réponses obtenues, plus du tiers provient des régions Normandie, Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes, toutes trois représentées quasiment à parts égales. Ceux qui ont rempli ce questionnaire exercent majoritairement une activité non professionnelle dans la filière (40,9 %), tandis que 35,9% y exercent une activité professionnelle principale et 23,2% une activité professionnelle secondaire. 

La SHF souhaitait notamment comprendre ce qui freine les non-professionnels à le devenir. La très grande majorité a répondu qu’elle ne souhaitait pas adopter ce statut, tandis que d’autres ont cité les frais et assurances, la fiscalité, l’assujettissement à la TVA et la responsabilité du vendeur professionnel d’équidés. Qu’est-ce qui pourrait inciter les amateurs à opter pour le statut professionnel? La majorité des répondants n’a pas étudié la question, alors qu’une minorité estime qu’une meilleure connaissance des avantages fiscaux et de la gestion économique de l’activité secondaire pourrait les y inciter. D’autres évoquent des encouragements et primes réservés aux professionnels ou un besoin en formation.



Quelles missions pour la SHF?

Parmi les missions principales dévolues à la SHF, le fait d’organiser un circuit de formation et de qualification en préservant le bien-être des équidés arrive en tête (29,5%), suivi de “rassembler les acteurs de la filière élevage/sport et défendre le statut agricole” (22,7%), alors que 20,6% des répondants pensent que la mission de la SHF est de distribuer des encouragements et dotations et 16,8% estiment qu’elle doit aider à la promotion et la commercialisation à l’échelle nationale et internationale. En outre, 10,8% des répondants citent l’organisation du contrôle de performances par le biais d’une base de données. Concernant les services les plus importants qu’offre la SHF, 26,1% de ceux qui se sont exprimés évoquent le compte personnel d’engagements, 18,2% les formations, puis viennent les classements annuels Top 100 et la base de données, la captation vidéo et la diffusion en direct des épreuves, SHF Market et enfin le service clients.



Des circuits qui aident à vendre et tiennent compte du bien-être animal

Ce questionnaire s’est également penché sur l’âge de commercialisation de chevaux et les principaux canaux utilisés. Une importante minorité de 40% des répondants dit vendre ses chevaux entre quatre et six ans, 18% à sept ans et plus, 15% à deux et trois ans et 12% foals. Le bouche-à-oreille demeure le meilleur vecteur de commercialisation (25%) devant internet (21%), les réseaux sociaux (19,7%), les cavaliers (16,7%), les marchands et courtiers (11,4%) et les ventes aux enchères (5,7%). Concernant le bien-être animal, 75% des répondants pensent que les circuits de la SHF tiennent suffisamment compte de la préservation et du développement physiologique et mental des jeunes chevaux et poneys, et 78% sont satisfaits du niveau des informations transmises par la SHF sur le bien-être animal.



Une moyenne de 2,8 poulains par an

Les éleveurs ayant répondu au questionnaire comptent en moyenne dix-sept chevaux sur leur exploitation, dont 3,5 poulinières, et font naître 2,8 poulains par an. En outre, 34,2% utilisent les circuits d’élevage pour présenter leurs équidés. Chez les chevaux, les Selle Français sont majoritaires sur ces circuits (68,4%) devant les Anglo-Arabes (9,9%) et les Arabes (6,1%) tandis que les autres races représentent 15,6%. Du côté des poneys, le Poney Français de Selle représente près de la moitié des réponses (47,4%) devant le Connemara (21%), le Welsh (14,2%) et le New-Forest (7,1%). 

Plus de la moitié des éleveurs (53%) disent présenter leurs foals en concours, contre 47% pour les poulains de trois ans et 30% pour ceux de deux ans. Quant à leurs motivations à le faire, ils pointent d’abord la caractérisation des poulains et l’approbation des étalons, puis le bénéfice des primes Modèle & allures et PACE, les rencontres et échanges avec d’autres éleveurs, la commercialisation, la qualification pour les finales nationales et la participation à la politique collective de sélection.



Des circuits de valorisation… à revaloriser

Le circuit de valorisation des chevaux de quatre à six ans est utilisé par 82,2% des personnes ayant répondu à cette enquête. Sans surprise aucune, le circuit du saut d’obstacles est majoritaire, avec 29,7% pour le Cycle classique et 20,4% pour le Cycle libre. Viennent ensuite le Cycle classique de jumping des Jeunes Poneys (8,7%), le Cycle classique de complet (5,8%), les épreuves FFE (5,4%), le Cycle libre de complet (5,3%) et le Cycle libre de dressage (5%). La majorité des utilisateurs utilise les circuits pour préparer et éduquer leurs jeunes chevaux, se qualifier pour les finales nationales, caractériser et valoriser leur production et/ou la commercialiser.

Parmi les améliorations et réformes à mener en priorité par la SHF, c’est le ratio engagements/dotations qui arrive en tête (31,8%) devant le calendrier (25,8%), l’aide à la commercialisation (16,8%) puis la promotion et communication (11%). Au niveau régional, outre les dotations (31,1%) et le calendrier (29,6%), près d’un quart des répondants (24,4%) évoquent la durée du circuit SHF. Au niveau des CIR et finales régionales, les principales pistes d’amélioration concernent le calendrier (35,2%), les dotations (33,6%), la communication (16,5%) et le règlement (5,8%). Enfin, en ce qui concerne les finales nationales, la principale amélioration évoquée concerne les dotations (33,1%) devant le calendrier (30,7%), la communication et promotion (12,9%) et le règlement (8,6%).

Les résultats complets de cette enquête