La 508 Peugeot Sport Engineered tire la bourre aux breaks sportifs

La nouvelle a fait bondir les plus nostalgiques! La maison Peugeot a récemment abandonné le label GTi, qui a fait de la voiture 205 l’une des plus célèbres sportives des années 1980. À la place, “le lion” a choisi de sortir la 508 Sport Engineered, son modèle de série le plus puissant.



Àl’occasion de ses deux cent dix ans, Peugeot s’offre la 508 Sport Engineered, aussi appelée PSE. Avec 360 chevaux, c’est le modèle de série le plus puissant jamais produit par la marque française ! Avec son prix fixé à 67 100 euros, en berline, elle se hisse à la hauteur des familiales premium. Sa solution est l’hybridation rechargeable et, dans ce cadre, la Tricolore se place à mi-chemin entre la BMW 330e xDrive, de 292 chevaux à 58 200 euros, et la Volvo S60 Polestar Engineered T8 AWD, avec 318 chevaux en thermique - le bloc est secondé par un moteur électrique de 87 chevaux - à 69.100 euros. Pour adoucir l’écotaxe, l’Audi S4 a, elle, troqué son V6 essence contre un V6 diesel 344 chevaux. Mais un malus de 7.800 euros s’ajoute à ses 75 000 euros de vente. 

De fait, Peugeot n’allait pas laisser la berline 508 PSE se battre seule face à la concurrence allemande qui multiplie les carrosseries. Aussi, la Peugeot est disponible en break SW. Son prix de base est à 68 400 euros pour trois moteurs développant 360 chevaux pour quatre roues motrices, avec une assiette abaissée de 4 mm par rapport à celle d’une 508 standard.



UN STYLE SPORTIF EN TOUTE DISCRÉTION...

L’esprit GT se retrouve également dans le style. Du concept présenté à Genève en 2019, les designers ont conservé des éléments, à commencer par les appendices aérodynamiques ornant boucliers et bas de caisse. Pour la SW PSE, Peugeot a utilisé la même recette que pour la berline, voies élargies - plus 24mm à l’avant, 12mm à l’arrière - permettant de faire affleurer les jantes de vingt pouces avec la carrosserie, tout en conservant la sobriété et l’élégance du modèle de base. Si les trois griffes couleur kryptonite sont apposées sur le montant arrière de la berline, elles le sont sur l’aile avant du break. Franchement, l’engin se montre d’ailleurs plus attractif dans cette carrosserie. 

À bord, c’est une 508. Monter, ou plutôt descendre dans la PSE, offre peu de changements par rapport à une 508 standard. Les passagers retrouvent la même ergonomie et le même agencement. Seules évolutions: les surpiqûres et inserts vert kryptonique, coloris que l’on retrouve dans le compteur et l’écran central. Sellerie spécifique mêlant cuir, maille 3D et Alcantara, système audio Focal de série, compteurs numériques et système d’info-divertissement via un écran tactile de dix pouces. À ce prix, l’interface de l’écran tactile méritait un coup de jeune. Les caméras de stationnement sont absentes sur les côtés. Chauffants, massants et de longueurs d’assise réglables, les sièges enveloppants assurent un bon confort mais un maintien limité aux épaules du conducteur. Côté capacité d’emport, un coffre de 530 litres, équivalent d’une SW thermique hors bacs de rangement sous le plancher, compose ce véhicule. Cette 508 pèche par un espace arrière étriqué et une surface vitrée limitée, générant un sentiment de confinement. L’espace sous le plancher du coffre accueille le câble de recharge de série, pour prise domestique.



LA PLUS PUISSANTE DES LIONNES

Prenons le volant pour un galop d’essai. La fiche technique n’émoustillera guère l’amateur de BMW M3 ou Mercedes-Benz AMG C 63. Pas de six cylindres pour cette 508, encore moins de V8, mais quatre cylindres de 1,6 litre de 200 chevaux, épaulés par deux moteurs électriques de 110 et 113 chevaux... De quoi propulser le poids de 1,875 tonne! Les premières impressions sont surprenantes, et la conduite ne ressemble pas du tout à celle d’une 508. Si le moteur thermique, faible en cylindrée, est bruyant, la voiture donne une réactivité rarement atteinte par une Française. La direction est différente, consistante et réactive, et d’une précision quasi chirurgicale. Cette 508 distille un caractère rageur maîtrisé. Déjà bien née, elle progresse et absorbe le surcroît de puissance. Les trains roulants et la barre antiroulis participent à une mise au point de haut rang. La direction autorise un joli diamètre de braquage en ville, les pneus ultra bas ne génèrent pas de grosses secousses sur les dos-d’âne, et, avec le mode “Electric” enregistré par défaut au démarrage, elle roule sans bruit jusqu’à 140 km/h. Même sur une route cabossée, le véhicule fait preuve d’un confort digne de ce nom grâce à sa suspension pilotée. Certes plus ferme en raison de jantes exclusivement chaussées de Michelin Pilot Sport 4S, elle l’est moins qu’une BMW 340i xDrive, mêlant tenue de route et agilité. Silencieuse, elle n’a rien d’une sportive fatigante au quotidien. L’agrément culmine. Sans montrer la vivacité d’une 100% électrique, elle autorise des performances. Avec le mode “Hybrid”, le moteur thermique se réveille au-delà de 60 km/h pour optimiser la consommation, puis le mode “Sport” actionne les trois moteurs, ce qui réduit l’assistance de direction et raidit l’amortissement. L’accélérateur devient alors plus réactif, les 360 chevaux sont très présents. C’est lors des relances que la PSE dévoile toute sa fougue! Une franche pression sur l’accélérateur autour de 60 km/h convoque les 520 Nm de couple, qui déboulent sans perte de motricité ni réaction dans la direction. Le freinage séduit par son mordant. Le mode “4WD”, lui, assure une répartition du couple identique entre l’avant et l’arrière. Les accélérations sont linéaires. La boîte automatique à huit rapports réclame un petit temps de réponse. Sans le mode “Manuel” des thermiques, la gestion automatique reprend la main. L’anti-dérapage ESP, efficace et discret, ne peut être débrayé comme à l’époque des Peugeot GTi. La Franc-Comtoise parvient à procurer un grand plaisir, peu sujette au roulis et sans plonger au freinage. Avec un réservoir de 43 litres, elle est née pour être électriquement rechargée.



UN VRAI BREAK DE CHASSE

Traction, propulsion ou intégrale, Peugeot aborde la sportivité différemment en introduisant une bonne dose d’électrification, point de départ d’une génération plus technologique d’hybrides, avec 46 g/CO2. “PSE” est un label qui rend hommage à un savoirfaire dans le sport automobile, et cette 508 devrait être la première d’une lignée. La 508 PSE a été élaborée chez Peugeot Sport, à Satory, en région parisienne. L’entité habituellement créatrice de voitures de course a effectué la mise au point de la future berline sportive de série du Lion. Certes, elle n’est pas la plus performante de sa catégorie, mais le Français a mis l’accent sur le plaisir. Si, malgré la dotation, le prix risque de décevoir, c’est une familiale dynamique qui vit avec son temps, snobant malus et taxe sur les véhicules de société. Rechargée régulièrement, elle réduit son budget carburant.

Cet article est paru dans le dernier numéro du magazine GRANDPRIX.