“Le Longines Paris Eiffel Jumping est un événement urbain, mais aussi sportif et culturel”, Virginie Coupérie-Eiffel

Annulé l’année dernière en raison de la pandémie de Covid-19, le Longines Paris Eiffel fait son grand retour dès aujourd’hui. Changement d’emplacement, mélange de sport et de culture, volonté de sensibiliser à la préservation de la biodiversité ; Virginie Coupérie-Eiffel n’a pas manqué d’idée et d’inspiration pour remettre sur les rails son événement de grande envergure, qui marquera l’une des dernières étapes préparatoires de quelques couples en vue des Jeux olympiques de Tokyo.



Le Longines Paris Eiffel Jumping se tenait habituellement sur le Champs de Mars, mais avec la construction du Grand Palais éphémère, vous avez dû penser à un nouvel emplacement. Qu’est-ce que cela change pour vous?

Nous étions sur le Plateau Joffre, et maintenant, nous sommes sur la Place Jacques Rueff, donc je dirais que nous avons avancé de quelques pelouses vers la tour Eiffel. D’ailleurs, si on la couche, je pense que nous sommes exactement à l’endroit où arriverait la pointe de la tour Eiffel, c’est-à-dire à trois-cent-soixante mètres du monument. Cet exercice est assez marrant, cela arrive pile au milieu de la piste. Donc quand nous sommes sur l’événement, nous avons toujours ce même effet dingue d’avoir la tour juste sous le nez. Mais pour ce qui est de l’organisation, cela se passe comme pour un nouvel événement, parce qu’il faut appréhender un nouveau site, avec une ingénierie extrêmement difficile puisque nous avons construit notre piste sur une fontaine et c’est évidemment d’une extrême complexité. Sinon le site est merveilleux: nous sommes au milieu d’un bout de nature puisque nous sommes dans un écrin d’arbres. Sur le site, en face de moi, il y a la tour Eiffel, et, si je me retourne, je vois le Grand Palais Ephémère – dessiné par Jean-Pierre Wilmotte, qui avait été un de mes architectes invités par le passé. Il avait d’ailleurs dessiné tout un parcours d’obstacles en 2018. En se retournant, peu importe où l’on regarde, on est dans un parc merveilleux avec des arbres, des statues, des sculptures. Mon concours, c’est du sport et de la culture. C’est un événement urbain, mais aussi sportif et culturel. Nous avons vraiment un petit écrin où nous nous sentons extrêmement bien. En revanche, c’est vrai qu’en ce qui concerne l’organisation, c’est complètement un nouvel endroit avec un nouveau design. La piste, d’abord carrée et maintenant rectangulaire, est différente. Les boxes sont sous les arbres donc les chevaux seront bien à l’abris s’il y a trop de soleil même si je pense que ça ne sera pas trop le cas cette semaine (rires), mais en tout cas ils seront dans un milieu naturel.


Comment se sont passés les préparatifs?

Cela a été éprouvant parce que nous avons construit alors qu’il faisait très chaud. L’événementiel, ce ne sont que des problèmes à régler chaque jour. Mes équipes sont aguerries, nous nous connaissons très bien, mais nous rencontrons toujours des surprises en construisant dans un nouvel endroit. L’idée, c’est de savoir résoudre les problèmes à chaque fois, mais comme sur n’importe quel concours. Et comme nous sommes dans la ville, c’est toujours un peu plus compliqué. La période sanitaire a aussi rendu les choses plus compliquées, avec des demandes de la préfecture plus poussées que d’habitude, donc qui nécessitent beaucoup plus de temps et d’efforts.


Vous étiez restée confiante quant à la tenue de l’édition 2020. Comment avez-vous vécu le fait de devoir annuler votre événement l’année dernière?

Nous ne pouvons pas être plus forts que tout. Il y a eu un moment où nous avons été obligés de nous rendre à l’évidence et, surtout, le circuit avait déjà décidé d’annuler son édition donc j’ai suivi sa décision. C’est vrai que la volonté d’exister cette année s’imposait, elle est financièrement difficile puisque c’est très clairement un événement où nous allons perdre de l’argent, mais je pense que c’était important d’être là, de marquer notre présence par rapport au milieu sportif et aux cavaliers, et aussi garder ce rendez-vous avec les Parisiens et les touristes qui viennent en France. Nous voulons montrer que la vie reprend. J’ai dit aux journalistes que je voulais créer une bulle de bonheur et c’est vrai que les chevaux, le sport et la culture ont ce pouvoir de transporter les gens et de leur faire oublier tous les problèmes quotidiens.



“Le plus beau des remerciements, c’est que le public soit là et heureux d’être là”

En plus du dernier tour de piste de Rahotep de Toscane, prévu samedi à 21h30, à quoi peut-on s’attendre? Avez-vous prévu quelques surprises?

Nous avons toujours des happenings cultures, musicaux, et des expositions. Nous avons, autour du sport, des petits événements prévus comme le prix Jean Rochefort. Sa fille Clémence Rochefort d’ailleurs viendra dédicacer le livre qu’elle a écrit sur lui. Il y a donc des petites exclusivités, des petites surprises qui arrivent chaque jour pour les spectateurs. La bonne nouvelle, c’est que tout le monde a répondu présent, nous avons vraiment un taux de participation record, à la fois chez les cavaliers mais aussi chez les spectateurs: samedi et dimanche, tout est sold out depuis un moment, il ne reste que quelques places pour vendredi soir. C’est un événement que j’ai tenu à garder accessible et ouvert à tous, les gens peuvent même venir les jours où les places de tribune sont toutes prises et se promener dans le village. Ils pourront se mettre debout: ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas de place qu’ils ne peuvent pas venir. Et c’est aussi ce qui m’a poussé à organiser cette année: c’est beaucoup d’efforts humains, d’efforts financiers, et le plus beau des remerciements, c’est que le public soit là et heureux d’être là.


Le sport devrait être au rendez-vous avec la présence de couples venus faire les derniers préparatifs en vue des Jeux olympiques de Tokyo… 

Absolument. La sélection va tomber lundi donc nous avons la chance d’avoir cinq ou six couples présélectionnés pour les Jeux de Tokyo. Il y aura les champions olympiques en titre Pénélope Leprevost, Bosty, Philippe Rozier, ainsi que d’autres présélectionnés dont Mathieu Billot, Olivier Robert, etc. Nous avons un très beau plateau tricolore, en plus de la présence du staff de la Fédération française d’équitation (FFE). De plus, nous sommes sur un site olympique, puisqu’en 2024, certaines épreuves se tiendront ici. C’est un atout que d’être là. Des délégations vont venir pour regarder l’endroit.

Le LPEJ est un jumping, mais l’esprit reste vraiment le festival équestre. Nous portons dans notre ADN ce désir de promouvoir l’écoresponsabilité. Cette année, nous avons choisi comme axe la biodiversité parce que le cheval, par nature, célèbre la biodiversité: avant d’être des chevaux de compétition dans des carrières, ils ont été des chevaux élevés dans des prés. Nous avons ce côté nature dans notre sport. Nous avons également mis en place des expositions autour de la biodiversité et des axes de prévention pour éviter le gâchis et le plastique. Cela aussi, ce sont des choses qui nous tiennent à cœur. Même si notre événement est éphémère, nous avons la volonté de le construire en pensant à éviter un maximum de gâchis et de pollution. C’est pour cela que notre affiche représente un cheval tournant autour de la Terre.


Est-ce la traduction de votre engagement?

Absolument. Nous sommes engagés socialement avec la mairie de Paris. Nous avons le pavoisement des Champs-Elysées, c’est assez dingue! Nous l’avons chaque année, mais cela reste toujours impressionnant.

Toutes nos actions s’étendent avec les associations des écoles qui viennent gratuitement et que nous prenons en charge. Nous travaillons aussi avec des centres aérés et accueillons des enfants sur notre événement qui ne peuvent pas partir en vacances. Cela se passera surtout durant la journée de vendredi. Même si les garçons arrivent généralement en faisant la tête parce qu’ils préfèrent le foot, ils repartent toujours en disant que, finalement, les chevaux, c’était bien aussi (rires)!

 

Le programme ici