Jérôme Guéry fait résonner la Brabançonne à Knokke et envoie un message fort à quelques jours des Jeux olympiques

Théâtre d’un passionnant Grand Prix CSI 5*, la carrière Zoute Plage de Knokke, en Belgique, a vu triompher l’un des siens. En selle sur son exceptionnel Quel Homme de Hus, Jérôme Guéry s’est joué de toutes les difficultés pour faire résonner son hymne national. À quelques jours des Jeux olympiques, le Belge semble plus en forme que jamais pour tenter de réaliser l’exploit à Tokyo. Derrière lui, Kevin Staut a réalisé une performance magistrale avec sa toute jeune Bulgarie d’Engandou, auteure de deux parcours parfaits. L’Autrichien Max Kühner complète le trio de tête aux rênes d’Elektric Blue.



Kevin Staut n'a pas caché sa satisfaction.

Kevin Staut n'a pas caché sa satisfaction.

© Sportfot

Malgré le temps couvert, les nuages n’ont pas été trop capricieux et ont laissé le barrage du Grand Prix CSI 5* de Knokke se dérouler dans de parfaites conditions. Passionnante, l’épreuve a connu un dénouement heureux pour les locaux puisque c’est l’un des siens qui s’est imposé. Jérôme Guéry a été intraitable, négociant de mains de maître deux parcours délicats. Son étalon bai foncé au style caractéristique, Quel Homme de Hus, déjà vainqueur d’un Grand Prix de même niveau lors de l’étape mexicaine du Longines Global Champions Tour en 2019, a envoyé un message fort à quelques jours de l’échéance olympique de Tokyo. Sélectionné dans l’équipe belge, le duo aura une belle carte à jouer, pour, pourquoi pas, s’offrir une médaille individuelle. Dimanche 27 juin, en tout cas, la paire a brillamment survolé chaque obstacle dressé sur sa route, franchissant la ligne d’arrivée de la finale au chronomètre en 38”98.

Si l’on ne peut remettre en cause les qualités de Kevin Staut, force est de constater que le Français a réalisé un petit exploit aujourd’hui. Sa jeune Bulgarie d’Engandou, dix ans, a déroulé deux parcours parfaits pour son premier Grand Prix de ce niveau. Neuvième d’une épreuve à 1,60m au CSIO 5* de Sopot il y a quelques jours, la belle alezane a réalisé deux démonstrations. Sorti de piste avec un léger sourire rieur, le Normand pouvait être plus que satisfait de la performance de sa fille de Vargas St Hermelle, d’autant plus qu’un événement peu commun aurait pu le déstabiliser. En franchissant l’oxer numéro deux du parcours raccourci, Bulgarie a perdu un fer, qui a heurté et renversé… la barre inférieure de l’obstacle ! Fort heureusement, cela ne compte pas comme une faute.

Troisième, Max Kühner aurait pu ravir la victoire à Jérôme Guéry. Plus rapide avec son génial Elektric Blue P, lauréat du majeur Rolex de Bois-le-Duc un peu plus tôt cette année, l’Autrichien a laissé l’antépénultième vertical à terre, après un virage au cordeau. Quatrième, le très en forme Scott Brash avait aussi réussi à battre le chronomètre de l’homme du jour. Une microscopique faute du postérieur droit d’Hello Vincent, alias Coquin de Coquerie Z - formé par la jeune Jodie Hall McAteer, révélation du Grand Prix du Longines Paris Eiffel Jumping hier - a fait vaciller l’ultime vertical. Cinquième, l’Américaine Lillie Keenan a crânement tenté sa chance, mais une faute de Fasther l’a privée d’un podium.



Une première manche délicate

Jérôme Guéry et Quel Homme de Hus ont décroché leur deuxième victoire en Grand Prix 5*.

Jérôme Guéry et Quel Homme de Hus ont décroché leur deuxième victoire en Grand Prix 5*.

© Sportfot

Également qualifiés pour le barrage, les deux cracks pilotes Steve Guerdat et Daniel Deusser, qui devraient s’affronter à Tokyo, ont été respectivement battus sur l’oxer numéro six et l’avant-dernier vertical avec Albfuehren's Maddox et Killer Queen VDM. Moins rapides que leurs concurrents, tous deux ont pris les six et septième rangs. McLain Ward et son fils d’Emerald, Kasper van het Hellehof, ont laissé l’entrée du double à terre. Le puissant bai, qui manque peut-être d’un peu d’expérience, semble être un sacré atout pour l’Américain tant ses moyens semblent sans limite. Le double a également posé quelques problèmes au champion d’Europe en titre, Martin Fuchs. Juché sur son formidable Clooney 51, l’Helvète n’a pas réussi à trouver de distance pour aborder correctement la difficulté. Prudent à quelques jours de s’envoler en direction du Japon, le champion a sagement effectué une volte avant de revenir franchir la combinaison. Son beau gris a semblé fort à son affaire, ne touchant finalement pas la moindre barre malgré ses six points de pénalités.

Lors du premier tour, dessiné par Uliano Vezzani, de nombreux cadors se sont fait piéger. Avec treize efforts et seize obstacles, les difficultés étaient décimées un peu partout. Si Willem Greve et son inoxydable Carambole ont renversé l’oxer numéro deux, la dernière ligne, composée d’une ligne à trois foulées suivie d’un oxer sur bidet dans une ligne courbe, ainsi que la palanque numéro six se sont avérés particulièrement délicat à négocier. Ainsi, Nicola Philippaerts, Gudrun Patteet, Wilm Vermeir, Niels Bruynseels ou encore Jessica Springsteen ont préféré jeter l’éponge après plusieurs erreurs. Marcus Ehning, Jos Verlooy, ou encore Pieter Devos ont, eux, accusé huit points de pénalité. On a également compté onze parcours à une faute, sur quarante-huit partants. Citons ainsi la faute du Suédois Peder Fredricson sur la palanque, ou encore celle de Marlon Modolo Zanotelli sur le deuxième plan de l’ultime oxer, après un parcours impeccable aux rênes de VDL Edgar M. 

Les résultats complets ici.