“Je me sens comme quelqu’un qui a bien fait son travail et qui passe ses objectifs de semaine en semaine”, Maxime Livio

Parti en reconnaissance à Avenches en vue des championnats d’Europe, prévus fin septembre, Maxime Livio a connu un dernier week-end très fructueux. Le complétiste, installé dans le Maine-et-Loire, a conduit Api du Libaire et le jeune Enjoy de Keroue tout droit vers la victoire dans les formats courts des CCI 4* et 3*. Loin de s’enorgueillir, le Tricolore préfère y voir une continuité de son travail rigoureux, qui pourrait lui permettre de venir à bout de tous ses objectifs.



Maxime Livio a de quoi être fier. Après une “quatrième place d’un très bon niveau” lors du CCI 4*-S de Baborówko, un mois plus tôt en Pologne, Api du Libaire (SF, Fusain du Defey x Trésor de Cheux) a atteint les sommets sur les terrains suisses. Tout au long du CCI 4*-S d’Avenches, le week-end dernier, le complétiste de bientôt trente-quatre ans a pratiquement mené la danse de A à Z. “Je me sens comme quelqu’un qui a bien fait son travail et qui passe ses objectifs de semaine en semaine”, rétorque-t-il sobrement. Deuxième au provisoire après le test de dressage, vendredi, ce couple associé depuis 2019 a pris le lead dès le lendemain lors de l’épreuve de cross, dans laquelle il a été le seul auteur d’un maxi. Pourtant, la surface “sinueuse” et le “sol très collant” ne donnait pas l’avantage au hongre de onze ans, loin d’évoluer sur “son terrain idéal”. Sans compter qu’il “n’y avait pas assez de galopade pour qu’il puisse exprimer sa grande amplitude”. “Mais il s’est montré très adaptable. Cela montre à quel point il me fait confiance”, relève Maxime Livio, satisfait et reconnaissant de l’attitude malléable de son Selle Français. 

Vainqueur dans le format court du CCI 3*, le jeune Enjoy de Keroué (SF, Padock du Plessis x Socrate de Chivre), très régulier, a de son côté encore dévoilé son génie à son cavalier. En quête de nouveaux chevaux, ce dernier a débusqué cet étalon très prometteur âgé de sept ans une petite vingtaine de mois plus tôt: “J’ai trouvé que ce cheval-là avait un talent assez rare”, affirme le Tricolore, qui lui prévoit un programme sur-mesure. “Simple, doué et gentil”, le bai semble incarner la perle rare qui attend patiemment son heure de gloire. 



“La route est encore longue et il y a encore beaucoup d’effort à fournir”

Maxime Livio ici, à Avenches, avec Api du Libaire.

Maxime Livio ici, à Avenches, avec Api du Libaire.

© IENA

Les terrains d’Avenches accueilleront les championnats d’Europe de concours complet du 23 au 26 septembre, où Maxime Livio espère y emmener son gris. “Quand j’étais à Tryon (pour les Jeux équestres mondiaux de 2018, où il a remporté la médaille de bronze par équipes aux rênes d’Opium de Verrières, ndlr), je ne pouvais pas arriver des jours en avance et, dans ce cas-là, nous ne savions pas où sont les carrières et les infrastructures, nous ne savions rien”, d’où l’intérêt de pouvoir reconnaître et pratiquer le terrain avant “un gros championnat” sans perdre “trois ou quatre jours pour s’approprier les lieux et se sentir à l’aise”. “Pour les championnats, je n’aurai pas cette pression-là!” 

De plus, il est certain que l’événement “ne se fera pas au rabais” puisque certains concurrents écartés des Jeux olympiques de Tokyo devraient tenter de prendre leur revanche aux Européens, à l’image de l’Allemande Ingrid Klimke, contrainte de renoncer à ce qui aurait dû être sa sixième échéance olympique en raison d’une blessure au niveau de la cage thoracique. “Pour le cross, je pense qu’il sera beaucoup plus galopant que ce que nous avions là, cela sera sûrement assez éprouvant”, note-t-il. “Je pense que nous aurons donc à faire à des chevaux très préparés.” Ce qui est certain, c’est que la “très belle carrière” et la concurrence d’envergure annoncent “une vraie ambiance de championnat”.

Sans renoncer à l’idée de prendre part aux Jeux olympiques, Maxime Livio reste lucide: la fraîcheur de son couple avec Api du Libaire pourrait bien constituer un frein à sa sélection. Le trentenaire foulera tout de même le sol japonais dans moins d’un mois: “Même si je ne monte pas, je serai quand même à Tokyo avec ma casquette d’entraîneur de l’équipe thaïlandaise de complet”.

Après les Jeux de Tokyo et les Européens, d’autres échéances sont inscrites dans le calendrier du complétiste, qui espère pouvoir prendre part aux CCI 5*-L d’Eltkon, aux États-Unis, et de Pau, qui se tiendront à la fin du mois d’octobre. “La route est encore longue et il y a encore beaucoup d’effort à fournir avant de pouvoir y prétendre”, conclut-il.