Le staff de l’équipe de France justifie ses choix et affiche ses ambitions pour les Jeux de Tokyo

Au lendemain de l’annonce des sélections de ses équipes de France pour les prochains Jeux olympiques de Tokyo, l’ensemble des sélectionneurs des trois disciplines olympiques, accompagnés des Directeurs techniques nationaux et de Serge Lecomte, président nouvellement réélu à la tête de la Fédération française d’équitation (FFE), ont tenu une conférence de presse en visio-conférence. Les projets et ambitions pour le dressage, le concours complet et le saut d’obstacles ont été détaillés, tout comme la préparation à venir pour cette échéance olympique qui s’annonce singulière à bien des égards.



À Tokyo, dans une poignée de jours, les équipes de France auront des médailles à défendre. Si la pression et le poids d’une édition 2016 couronnée de succès à Rio ne semble pas peser sur le moral des troupes, de l’aveu de Sophie Dubourg, Directrice technique nationale, la motivation, elle, semble bien présente.

Jan Bemelmans, en charge du dressage, reste optimiste et vise une place parmi les huit premières équipes. Pour cela, il comptera sur Morgan Alexandre Ayache, Barbaçon Mestre, Maxime Collard et Isabelle Pinto, qui prépareront Zo What, Sir Donnerhall II, Cupido PB et La Gesse Hot Chocolat vd Kwaplas. Ce quatuor démarrera sa quarantaine au haras de la Forge, près de Deauville, mardi 6 juillet et sera complété par Jean-Philippe Siat et Lovesong, deuxième couple réserviste. Les chevaux s’envoleront ensuite depuis Liège, dans la nuit du 14 au 15 juillet. 



Du côté du concours complet, Thierry Touzaint et Michel Asseray entendent bien revenir avec une médaille, "la plus belle possible". Les capacités de Birmane, performante sur les trois tests, alliées aux qualités de son pilote, Thomas Carlile, l’expérience de Nicolas Touzaint, qui disputera ses sixièmes Jeux olympiques avec l’excellent galopeur Absolut Gold*HDC, ainsi que la solidité du couple Thibaut Vallette/Qing du Briot*IFCE devraient permettre à l’équipe de France de bien figurer. Christopher Six, qui « crève l’écran depuis deux ans » avec Totem de Brécey a, pour l’instant la place de réserviste. Un choix justifié par le climat de Tokyo, qui pourrait moins bien convenir au gris, champion de France Pro Élite en titre. "Le choix a été difficile, et nous avons quatre chevaux qui sont très proches. L’équipe reste modulable, et tout peut changer pendant la préparation", avertit toutefois "le sorcier" Thierry Touzaint. L’équipe de complet suivra sa préparation habituelle, que l’on sait diablement efficace. Du côté de Saint-Martin de Bréhal, les montures sélectionnées ainsi que Triton Fontaine, complice de Karim Florent Lagouagh, se prépareront sur la plage, avec trois cessions de galop programmées. Cela sera complété par des séances à l’obstacles avec Thierry Pomel, et un travail sur le dressage sous l’œil de Serge Cornut. Maxime Livio et Api du Libaire, vainqueurs du CCI 4*-S d’Avenches le week-end dernier, se tiendront également prêts en cas de problème. Tout deux suivront un chemin quelque peu différent, puisque le Français peaufinera sa préparation à Aix-la-Chapelle, en Allemagne, au côté de l’équipe nationale thaïlandaise qu’il entraîne. 

Privé de Babylon de Gamma, blessé, le sélectionneur a donné des nouvelles rassurantes du gris, qui devrait se remettre rapidement. Avec Astier Nicolas, il devrait même être au départ des prochaines championnats d’Europe d’Avenches, en septembre. Dans tous les cas, une attention particulière sera portée à la santé des équidés, afin d’avoir l’équipe la plus solide possible à Tokyo.



Enfin, pour le saut d’obstacles, Thierry Pomel a préconisé l’expérience et la fraicheur des couples choisis. Les discussions avec l’ensemble du staff l’ont amené à choisir Pénélope Leprevost, qui a elle-même décidé de monter Vancouver de Lanlore, plus expérimenté que le génial Excalibur de la Tour Vidal*GFE, Nicolas Delmotte qui a "emmené Urvoso du Roch à son meilleur niveau et qui ne rate plus un parcours depuis un mois", ainsi que Mathieu Billot et son exceptionnel Quel Filou 13. Enfin, le choix du dernier binôme du quatuor a aussi fait débat. Finalement, l’expérience de Simon Delestre l’a emporté. Le Lorrain montera Berlux Z, et a été préféré à Olivier Robert, qui devrait pouvoir engranger de l’expérience à Riesenbeck, pour les championnats d’Europe. Sophie Dubourg a tenu à souligner l’importance d’avoir une équipe soudée. Le nouveau format des Jeux olympiques impliquera tous les couples, et le remplaçant pourrait bien entrer en jeu à tout moment, notamment pour l’épreuve collective, qui aura lieu après le podium individuel. Si les montures olympiques devront suivre une quarantaine au haras de la Forge à partir du vendredi 16 juillet, les cavaliers, eux, pourront rester dans le coup en se rendant au CSI 5* de Dinard. 

À Tokyo, le voyage et la stratégie seront en tout cas déterminants, dans un format des plus singuliers, où l’individuel se jouera avant de décerner les médailles par équipes. Certains cavaliers seront peut-être tentés de privilégier leur veste nationale, et tout reste possible, avec tous les scores pris en compte. En saut d’obstacles, et en concours complet surtout, l’objectif est clair : ramener une ou plusieurs médailles.