À Chantilly, Steve Guerdat met tout le monde d'accord

C’est devant une tribune comble que s’est déroulée hier soir l’épreuve de vitesse du CSI 5* des Masters de Chantilly. Ravis de retrouver leur public, —tenu à l’écart des manifestations sportives ces derniers mois— les participants ont livré un véritable spectacle sur la pelouse mythique de l’hippodrome. Le parcours, composé de treize obstacles pour seize efforts, exigeait des cavaliers qu’ils allient vitesse et précision pour ne pas risquer de voir une faute anéantir leurs espoirs de podium. L’oxer numéro sept, situé en sortie de ligne courbe après un double, a d’ailleurs constitué l’un des principaux pièges. Pour le franchir, les chevaux devaient en effet faire face au gigantesque écran de la piste, ce qui en a intimidé plus d’un.

En selle sur son exceptionnel fils de Katchina Mail, Catchar Mail, Edward Levy a été le premier à trouver la clé du parcours dessiné par Grégory Bodo. En 76’’92, il a dicté le ton à Julien Gonin qui, aux rênes de Valou du Lys, a signé le deuxième sans-faute de l’épreuve. Si l’Aindinois a confié ne pas avoir tenté de jouer le jeu de la vitesse pour préserver sa jument en vue du Grand Prix, il a été l’auteur d’un parcours largement plus rapide que celui de son concurrent et a abaissé le chronomètre de référence à 71’’33. Il aura manqué peu de choses au Suisse Martin Fuchs pour détrôner le Tricolore. Associé à Conner 70, le numéro 2 mondial a déroulé une partition parfaite, chronométrée cependant à 71’’52, ce qui ne lui a donc pas permis de détrôner son adversaire. Il a néanmoins ouvert la voie à son compatriote Steve Guerdat, qui s'est finalement emparé de la victoire en quittant la piste en 68’’04, le meilleur temps de l’épreuve. Il avait sellé pour l'occasion son hongre BWP, Pb Maserati, âgé de seulement neuf ans. 

“Avec le recul, j'aurais pu prendre moins de risques”

“Les obstacles n’étaient pas trop imposants, mais l’épreuve était très délicate. C’est une piste difficile et les obstacles sont un peu monotones, ce qui nécessite d’avoir des chevaux vraiment respectueux et de les garder très attentifs. J’ai monté ce parcours exactement de la manière dont je l’avais prévu à la reconnaissance. Avec le recul, je me dis que j’aurais pu prendre moins de risques, car j’ai finalement beaucoup d’avance, mais l’essentiel est que cela se soit bien passé. Après mon passage, je n’ai pas voulu crier victoire trop vite car je savais que Mark Mcauley et Pénélope Leprevost avaient des chevaux rapides et plutôt expérimentés. En faisant le même nombre de foulées que moi, je pense qu’ils auraient pu grappiller quelques dixièmes de secondes. En tout cas, j’estimais que ma performance me suffirait pour atteindre le top 3.”, a déclaré le vainqueur à la sortie de son tour d’honneur “Je monte Maserati depuis un peu moins d’un an. C’est un cheval très talentueux, bien qu’il manque encore un peu d’expérience. Il n’avait participé qu’à une ou deux épreuves à 1,40m avant d’arriver chez moi et était un peu en retard pour un cheval de huit ans, mais il a toujours été démonstratif et son entourage a toujours eu de grandes ambitions pour lui. Il a aussi dû apprendre à devenir compétitif et cela commence peu à peu à porter ses fruits. C’est notre première belle victoire et je pense qu’il y en aura d’autres, car c’est un très bon cheval.”

Tous deux crédités de quatre points, Kevin Staut et Pénélope Leprevost ont occupé les septième et huitième positions avec Iliade Kdw Z (70’’96) et Vérité une Prince (71’’40). Accompagné de Bluemuch des Baleines (72’’18), Roger Yves-Bost a quant à lui terminé dixième.

Les résultats complets ici.