“Je n’imaginais pas disputer un tel championnat si tôt”, Timothée Goffinet
Dans quelques jours, Timothée Goffinet disputera ses tous premiers championnats d’Europe en catégorie Enfants à Vilamoura, au Portugal. Pour l'occasion, il a été sélectionné avec Valserine du Bois, une jument de douze ans avec laquelle il a notamment participé à la Coupe des nations de Hagen, en Allemagne. Le jeune homme de treize ans qui rêve déjà de marcher dans les pas de son père, Laurent Goffinet, a confié ses objectifs à GRANDPRIX.
Comment se sont déroulés vos débuts à cheval ?
La première fois que je suis monté à cheval, j’avais deux ans. J’ai commencé à Shetland et j’y ai très vite pris goût. J’ai donc continué, sans imaginer que cette passion durerait autant. Je me suis très tôt intéressé à l’élevage et déjà petit, je connaissais les origines de tous les chevaux de mon père sur le bout des doigts. Plus tard, j’ai commencé la compétition et je me souviens avoir ressenti une poussée d’adrénaline lors de mon tout premier concours. Au fur et à mesure du temps, cette sensation n’a fait que s’amplifier et j’ai de plus en plus aimé cela. À une certaine période, j’ai été un peu attiré par le concours complet, mais cela n’a duré qu’un temps, c'est vraiment le saut d’obstacles que je préfère. Aujourd’hui, je monte pratiquement tous les jours. Mon établissement scolaire me soutient pleinement dans mon projet sportif et ne voit pas d’inconvénient à ce que je parte en concours de temps à autres.
Quelle a été votre réaction à l’annonce de votre sélection pour les championnats d’Europe ?
Pendant un moment, je n’étais pas sûr de faire partie de l’équipe. À vrai dire, j’ai rencontré quelques difficultés à la fin du stage de préparation. Quand j’ai appris que j’étais sélectionné, cela a été un soulagement. Je sais que la pression ne tardera pas à revenir, mais celle que je m’étais mise en voulant absolument bien faire est retombée.
Que signifie pour vous le fait de porter les couleurs de la France ?
Cela représente beaucoup ! Mon père est en équipe de France, mais il ne participait pas à de telles épreuves à mon âge. C’est fou! Je n’imaginais pas disputer un tel championnat si tôt. Tout est arrivé très vite. Au début de l’année, je ne participais qu’à des épreuves à 1,10m et j’ai eu la chance que l’on me prête un super cheval, Sannan (SF, Kannan x Onyx Blond), qui m’a énormément fait progresser et m’a permis de gravir quelques échelons.
Pouvez-vous parler de Valserine du Bois, qui vous accompagnera aux championnats d’Europe ?
Au départ, j’ai été sélectionné avec Volubie du Givre (SF, Winningmood x Damiro), mais comme je ne la connaissais pas encore très bien, Olivier Bost a changé d’avis et l’a remplacée par Valserine du Bois (SF, Kheops St Lois x Tu viens Dorval), que je monte depuis un peu plus de quatre ans. C’est avec elle que j’ai participé au CSIO d’Hagen, où nous avons fait une faute dans la Coupe des nations et deux dans le difficile Grand Prix. Je pense que je pourrai participer à de belles épreuves avec Volubie l’an prochain, mais pour cette fois, il était préférable que je compte sur Valserine, que je connais par cœur. Nos débuts ensemble ont toutefois été très compliqués, car il lui arrivait souvent de s’arrêter. Mais peu à peu et avec du travail, les parcours ont commencé à mieux se dérouler. Valserine est très gentille, elle peut pardonner beaucoup d’erreurs en concours et elle me fait surtout une confiance aveugle. À pied, elle se montre un peu plus caractérielle… Lorsque l’on s’occupe d’elle, il peut lui arriver de mordre et elle m’a même une fois soulevé du sol en m'attrapant par la capuche alors que je lui mettais sa couverture!
Quels objectifs vous fixez-vous pour ces championnats ?
Je n’ai pas d’objectif précis, hormis celui de gagner en expérience en vue l’année prochaine. Évidemment, si je peux monter sur le podium, je ne vais pas m’en priver, mais le principal est que la jument saute bien, qu’elle se fasse plaisir et que je parvienne à ne pas trop stresser.
“Mon père me donne souvent des conseils et m’aide à ne pas me mettre trop de pression”
Quel souvenir gardez-vous de vos deux premières sélections pour des Coupes des nations cette année ?
Je garde un très mauvais souvenir de celle de Cabourg, car mon cheval s’étant blessé à la détente, je n’ai pas pu participer à la Coupe. À Hagen, ma jument a extrêmement bien sauté pour son troisième parcours à 1,30m avec moi. Nous avons récolté quatre points dans la première manche et nous n’avons pas pu prendre part à la deuxième manche, mais c’est le jeu...
La carrière de votre père vous inspire-t-elle ?
Oui, il me donne d’ailleurs souvent des conseils et m’aide à ne pas me mettre trop de pression. Il garde toujours la tête froide, même lors d’événements importants et fait toujours passer le bien-être des chevaux en priorité. Je le respecte beaucoup pour cela. J’essaye de suivre tous les événements auxquels il participe, je regarde les vidéos et je l’appelle pour connaître son ressenti. Je lui envoie aussi systématiquement les vidéos de mes parcours pour qu’il puisse me faire des remarques et me donner son avis. Il viendra d’ailleurs aux championnats d’Europe avec moi pour me faire part de ses impressions.
Avez-vous parfois l’occasion de monter ses chevaux ?
Oui, je monte régulièrement des chevaux de son écurie, principalement des jeunes. Il trouve qu’il est important que je puisse me faire la main avec des chevaux peu expérimentés pour apprendre à les faire évoluer.
Lequel de ses complices vous fait le plus rêver ?
Il serait trop facile de dire Atome des Etisses (Rires). J’aime beaucoup Darlany du Bois (SF, Malito de Rêve x Diamant de Semilly) qui, en plus, appartient à mes grands-parents. Je m’entends bien avec lui lorsque je le monte à la maison et j’aimerais bien qu’il puisse évoluer sous ma selle plus tard.
Quel regard portez-vous sur les sélections olympiques qui ont été révélées récemment ?
J’ai d’abord voulu savoir si mon père était sélectionné, mais lorsque j’ai su qu’il ne l’était pas, je ne me suis pas tellement attardé dessus. Je pense qu’il s’agit d’une composition d’équipe logique au vu des performances des sélectionnés. En tout cas, j’adorerais atteindre un jour à un tel niveau.