La France en bronze à Tokyo juste derrière l’Australie, et la Grande-Bretagne en or massif
La Grande-Bretagne a été sacrée championne olympique par équipes de concours complet pour la quatrième fois de son histoire ce midi à Tokyo. Tom McEwen, Laura Collett et Oliver Townend ont fini avec quatorze points d’avance sur l’Australie, médaillée d’argent, et quinze sur la France, médaillée de bronze grâce aux trois très bons parcours de Nicolas Touzaint, Karim Laghouag et Christopher Six, respectivement en selle sur Absolut Gold*HDC, Triton Fontaine et Totem de Brécey. À partir de 13h45, les trois couples tricolores participeront à la seconde manche de saut d’obstacles, support de la finale individuelle.
Bien sûr, ce n’est pas l’or, que la France avait décroché en 2004 à Athènes, sur tapis vert, puis en 2016 à Rio de Janeiro, au terme d’un incroyable scénario sportif. Mais aux Jeux olympiques, une médaille est une médaille, et ce bronze remporté par les Bleus ce midi à Tokyo, lors d’un concours complet par équipes où personne n’avait le droit à l’erreur, a presque le parfum d’une victoire. Le succès d’un collectif soudé, autour d’un staff technique conforté dans ses choix. Un succès conquis de haute lutte par Nicolas Touzaint, Karim Laghouag et Christopher Six, respectivement en selle sur Absolut Gold*HDC, Triton Fontaine et Totem de Brécey.
Après les forfaits pour raisons vétérinaires d’Astier Nicolas et Babylon de Gamma, du lieutenant-colonel Thibaut Vallette et Qing du Briot*IFCE et de Thomas Carlile et Birmane, on savait la France handicapée dans la défense de son titre, mais encore capable de se hisser sur le podium grâce à la richesse de son vivier de couples. Neuvième “seulement” après le dressage, les Bleus devaient briller au cross et ne rien lâcher au saut d’obstacles, ce qu’il ont fait dans la nuit de samedi à dimanche à Sea Forrest puis ce matin sur la grande piste du parc équestre de Baji Koen. Bien sûr, sans la faute de Karim sur le vertical placé au milieu du triple, les Tricolores auraient pu conquérir l’argent, preuve que notre consultant, l’adjudant-chef Donatien Schauly avait vu juste, mais cette médaille, du même métal que celle décrochée aux Jeux équestres mondiaux de Tryon il y a trois ans, est belle, méritée et elle sera savourée à sa juste valeur par ses artisans, tout sourire devant les caméras de France Télévisions quelques minutes après le dénouement de la première manche de saut d’obstacles au programme de la journée.
C’est la première médaille internationale de la carrière de Christopher, quatrième des championnats d’Europe Longines de Luhmühlen il y a deux ans avant d’être sacré champion de France cette année, et qui a eu ce midi la dure mission de conclure la prestation française. Son sans-faute, ses nerfs d’acier, son perfectionnisme et sa confiance en Totem sont fort justement récompensés. C’est la deuxième médaille olympique pour Karim et Nicolas, sacrés respectivement en 2016 et 2004. Comme hier, le second nommé n’a concédé qu’une seconde au temps imparti. À partir de 13h45, ces trois couples ô combien solides et élégants, disputeront la finale individuelle. Sixièmes à moins d’une faute de la deuxième place, Christopher et Totem auront les meilleures chances de glaner une seconde médaille, comme Astier Nicolas en 2016, mais nul doute que Karim, treizième au provisoire avec Triton, et Nicolas, dixième sur Absolut, auront à cœur de terminer ces Jeux aussi haut que possible… et de mettre la pression sur les dernières paires en lice.
Les Britanniques impériaux
Ce midi, la France a terminé son concours par équipes à seulement 1,3 point de l’Australie, dont les couleurs ont été défendues de mains de maîtres par Shane Rose, Kevin McNab et Andrew Hoy, associés à Virgil, pénalisé de quatre points, ainsi que Scuderia 1918 Don Quidam et l’Anglo-Arabe Vassily de Lassos, tous deux sans faute. Quatrièmes au provisoire, Andrew Hoy, triple champion olympiques par équipes, en 1992 à Barcelone, 1996 à Atlanta et 2000 à Sydney, et l’ancienne monture de Thomas Carlile tenteront évidemment de se hisser sur le podium. En 2000, à domicile, le vétéran avait décroché l’argent du concours individuel sur Swizzle In.
Si la bataille pour l’argent et le bronze a fait rage entre ces deux nations et l’Allemagne, finalement quatrième, place à laquelle elle figurerait même sans les onze points concédés par Michael Jung et Chipmunk FRH sur le fameux obstacle frangible du cross, la Nouvelle-Zélande, qui a dévissé avec les trois fautes de Tim Price et Vitali, et les États-Unis, il n’y a pas eu photo pour l’or. Partis ce matin avec un gros matelas de 17,9 points d’avance sur les Aussies, les sujets de Sa Très Gracieuse Majesté en ont gardé 13,9 à l’arrivée. Après l’impeccable sans-faute de Tom McEwen avec son Selle Français Toledo de Kerser, Laura Collett et Oliver Townend ont chacun lâché quatre points sur London 52 et Ballaghmor Class, ce qui a le don de rendre encore plus indécise la course au podium individuel. Si le classement provisoire est désormais dominé par l’Allemande Julia Krajewski et Amande de B’Neville, brillantes lauréate du CCI 4*-L de Saumur Complet début mai, ces trois Britanniques, jamais médaillés aux JO avant aujourd’hui, pointent aux rangs deux, trois et cinq! C’est dire à quel points ils dominent, jusqu’à présent, cette très belle épreuve. En finale individuelle, on gardera aussi un œil sur Michael Jung, huitième mais qui dominerait les débats sans sa faute d’hier, et la Néo-Zélandaise Jonelle Price, brillante ce martin avec Grovine de Reve.