“Cette médaille est la récompense de tous les efforts et sacrifices faits depuis un an et demi”, Nicolas Touzaint

Tout juste médaillé de bronze par équipes aux Jeux olympiques de Tokyo avec Absolut Gold*HDC, Nicolas Touzaint est revenu hier matin sur son aventure olympique pour GRANDPRIX. À la veille de son retour en France, l’Angevin a évoqué la belle réussite des Bleus, les conditions spéciales de cette échéance, ou encore son ambition pour 2024. 



Comment vous sentez-vous, quelques heures après avoir gagné une deuxième médaille olympique par équipes ?

Je me sens forcément bien. Il est important d’expliquer que ce sont des Jeux particuliers. Depuis un an et demi, tout est particulier, en premier lieu compte tenu du report de l’échéance. Les conditions ici sont aussi très spéciales. Entre la préparation et la compétition en elle-même, ces Jeux auront été tout à fait singuliers du début jusqu’à la fin. Cela va faire deux ans maintenant que nous nous préparions et nous avons vécu beaucoup de rebondissements, notamment avec des blessures de chevaux (respectivement avec Babylon de Gamma, Qing du Briot*IFCE puis Birmane, Astier Nicolas, le Lieutenant-Colonel Thibault Vallette et Thomas Carlile ont dû renoncer aux Jeux olympiques, ndlr). Aujourd’hui, il y a un sentiment de soulagement en voyant que cette épopée se termine avec une médaille. Il y a eu beaucoup d’incertitudes quant à la tenue de l’évènement. C’est très compliqué depuis un an et demi, il faut en être conscient. En tant que sportif, se préparer pour un évènement dans ces conditions est difficile. Depuis notre arrivée, rien ne s’est arrangé, c’était presque un enfer à vivre. Les athlètes sont enfermés au village olympique et doivent porter des gants en plastique au réfectoire. Des panneaux en plexi glace sont installés entre chaque personne et il est donc difficile de se parler à table. En tant que cavalier, nous faisons quatre heures de bus par jour pour retourner aux écuries le matin et le soir, mais, la journée, nous devons rester enfermés dans nos chambres. Nous avons eu quinze jours de stage avant de venir ici. Nous sommes donc partis de chez nous il y a un mois, tout ça dans l’objectif d’aboutir à un résultat. Dans un sens, cette médaille est la récompense de tous ces efforts et tous ces sacrifices depuis un an et demi. Je résume la situation ainsi : un sentiment de satisfaction et de soulagement. 

Vous dites être dans une bulle depuis plus de deux semaines maintenant. Êtes-vous impatient de rentrer, de célébrer cette médaille avec vos proches et avec le public Français ? 

Oui, d’autant plus car nous avons couru dans un stade vide. Nous avons pris part à la cérémonie d’ouverture avec un masque et des distanciations sociales. Tout aura été spécial du début jusqu’à la fin. Nous prenons l’avion ce soir et serons demain matin à Paris.



“Mon objectif ? Réussir à décrocher une sélection pour Paris 2024”

Comment se portent les chevaux après ce championnat, plus long que les épreuves auxquelles ils sont habitués, avec deux épreuves de saut d’obstacles ? 

Les chevaux vont très bien. Ils vont rester deux jours de plus pour pouvoir récupérer et souffler avant de prendre l’avion et ils seront en France vendredi.

En comparaison avec les précédents Jeux, comment vivez-vous le fait de ne pas avoir accès aux différents athlètes et autres sports ? 

Je trouve cela très dommage parce que le fait de côtoyer d’autres athlètes et éventuellement d’aller voir une ou deux compétitions d’autres sports est ce qui fait la particularité des Jeux olympiques. C’est l’intérêt de l’évènement, mais nous n’avons pas pu en profiter. Ce fut donc beaucoup moins festif et beaucoup moins sympathique que cela n’aurait dû l’être.

Désormais, avez-vous comme objectif les Jeux olympiques de Paris 2024 ? 

Bien évidemment. Je le dis haut et fort, c’est clairement mon objectif de réussir à décrocher une sélection pour ce championnat. Nous sommes nombreux à être motivés par cet évènement. Nous allons tout mettre en place pour y aller car cela va vite arriver.

Ce podium, et les derniers résultats globalement obtenus par l’équipe en championnat, sont très encourageants et montrent la bonne santé du complet français… 

Oui, cela est très motivant. La Fédération et tout le reste de la filière vont être derrière nous pour Paris 2024. Je pense que l’élan qu’il va il y avoir dans les trois prochaines années va être très agréable.