"C'est la première fois que nours organisons un tel événement", Ludger Beerbaum

Quadruple médaillé d’or aux Jeux olympiques et titulaire de pas moins de douze médailles obtenues aux championnats d’Europe, Ludger Beerbaum est président du comité d’organisation des championnats d’Europe Longines FEI de saut d’obstacles 2021, qui auront lieu chez lui, à Riesenbeck. À quelques jours du début de la plus importante compétition qu’il ait jamais accueillie dans les installations sportives de Riesenbeck International, il a répondu à quelques questions entre deux rendez-vous.



Qu’est-ce qui est le plus passionnant pour vous, concourir dans un championnat international ou l’organiser ?

Ah (il réfléchit) … D’abord concourir ! Lorsque l’on organise une compétition d’une telle envergure, on a beaucoup de responsabilités sur les épaules, la pression et la tension sont aussi réparties entre les membres de l’équipe. En tant que cavalier, il y a mon cheval et moi, c’es tout. Je suis seul à décider de ce qu’il faut faire.

Où réside la difficulté pour l’équipe organisatrice dans la mise en place de cet événement ?

C’est un grand challenge pour nous car c’est la première fois que nous organisons un tel événement avec notre équipe. Riesenbeck International existe depuis six ans, nous nous sommes développés concours après concours. Nous avons commencé avec des événements indoor internationaux, puis nous avons accueilli les championnats nationaux des Jeunes, les championnats d’Allemagne d’attelage, et enfin – à huis clos - les championnats d’Allemagne de saut d’obstacles. Maintenant, ce sont les championnats d’Europe. Nous avons développé une routine et beaucoup de choses, mais la taille de l’événement avenir et la conformité aux normes prédéfinies constituent un vrai défi.

Normalement, il n’aurait pas dû y avoir de championnats d’Europe cette année. Les cavaliers, le club international des cavaliers de saut d’obstacles (IJRC), dans lequel vous occupez une fonction de premier plan depuis des années, et la Fédération équestre européenne (EEF) ont eu l’idée de mettre cet événement sur pied malgré la tenue des Jeux olympiques la même année. Après l’attribution de cette échéance à Riesenbeck, tout a dû aller très vite …

Oui, c’est la principale difficulté pour nous. Alors que jusqu’ici, les hôtes des championnats d’Europe disposaient de plus de trois ans pour les préparer, il ne nous restait même pas un an. Cela a vraiment été sportif d’arriver là où nous en sommes. Le tout a de plus été compliqué par la Covid-19. Il y avait beaucoup de règles à respecter, mais nous avons travaillé avec des partenaires qui nous ont très bien soutenus. Je veux d’ailleurs mettre en avant le soutien que nous apporte Longines depuis des années. Jusqu’ici, nous menions un travail en commun en toute confiance dans le cadre de la Longines World Equestrian Academy, ce qui perdure dans l’organisation de ces championnats d’Europe avec Longines comme sponsor-titre. Des compromis ont été trouvés. Au final, tout le monde s’est serré les coudes.



"Je souhaite que les spectateurs voient du beau sport", Ludger Beerbaum

Ludger Beerbaum a vécu sa dernière échéance avec l'équipe allemande lors de la finale des Coupes des nations de Barcelone en 2016.

Ludger Beerbaum a vécu sa dernière échéance avec l'équipe allemande lors de la finale des Coupes des nations de Barcelone en 2016.

© Scoopdyga

En tant que cavalier, vous aviez l’habitude d’être celui qui donne le ton parmi vos collègues lors des grands événements. Comment se passe la collaboration avec les artisans, les autorités et les bénévoles ? Est-ce là encore vous qui indiquez la direction à suivre, ou bien cela demande-t-il plus de tact ?

Je pense qu’avec l’âge et l’expérience – et aussi grâce à des décennies de partenariat avec beaucoup de chevaux différents – qui m’ont appris que tout ne pouvait pas toujours aller de l’avant, mais qu’au contraire, il fallait parfois reculer un peu pour finalement, atteindre son but, j’ai acquis le tact nécessaire. Dans les domaines où ce n’était pas le cas – car il y en avait aussi – j’ai le soutien d’une excellente équipe.

Qu’attendez-vous avec le plus d’impatience ?

J’espère que cet événement sera magnifique et qu'il se déroulera dans une bonne ambiance, où chevaux et cavaliers se sentiront à l'aise et donneront le meilleur d'eux-mêmes. Je souhaite que les spectateurs voient du beau sport et que cela les enthousiasme.

Y a-t-il des choses que vous craignez ?

Oui, que la météo soit continuellement mauvaise (les championnats d’Europe se dérouleront sur un terrain en herbe, ndlr). Si elle est défavorable durant une journée, cela ne posera pas de problème.

Pour finir, quels sont vos pronostics ?

L’équipe suédoise me semble favorite. Cependant, il y a quelques autres collectifs qui peuvent se démarquer comme les Suisses ou les Allemands par exemple. Médaillés de bronze à Tokyo, les Belges auront également une carte à jouer.
En individuel, c’est très difficile de dire quelque chose, car les favoris aussi trébuchent souvent. Mais le super favori pour ce championnat est bien sûr le Suédois Peder Fredricson.