Face à une concurrence plus affutée que jamais, la Grande-Bretagne conserve son titre à Tokyo

Jamais battue dans la compétition par équipes depuis l’arrivée du para-dressage au programme des Jeux paralympiques à Atlanta en 1996, la Grande-Bretagne a bien failli être détrônée aujourd’hui à Tokyo. Faisant face à la plus forte concurrence qui leur ait jamais été opposée, les Britanniques ont remporté la médaille d’or avec une minuscule avance de 0,656 point sur les Néerlandais à l’issue du passage des trois équipiers de chaque nation. Également très attendus au Japon, les États-Unis sont montés sur la troisième marche du podium.



Comme dans les autres disciplines équestres présentes aux Jeux olympiques il y a quelques semaines, les équipes de para-dressage étaient composées à Tokyo de trois cavaliers, évoluant chacun dans un grade différent. Hier, ce sont d’abord les athlètes des Grades I, II et III qui ont présenté leur reprise « équipe », avant que les concurrents des Grades IV et V ne s’élancent aujourd’hui sur la piste du parc équestre Baji Koen. En début de journée, la compétition semblait déjà prendre la forme d’une confrontation entre les trois nations favorites, à savoir les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Une seule Néerlandaise avait cependant pris le départ, alors que deux athlètes britanniques s’étaient déjà élancés et avaient creusé un léger écart avec les deux Étasuniennes ayant également présenté leur test.

Première à être déroulée aujourd’hui, la reprise par équipe du grade V a vu la Belge Michèle George s'imposer. Du côté des nations de tête, la dernière équipière britannique au départ de la compétition, Sophie Wells, est sortie de piste avec un très bon score de 75,651 % aux rênes de Don Cara .M, portant ainsi le total de la Grande-Bretagne à 229,905 points. Frank Hosmar a quant à lui gardé les Pays-Bas dans la course pour l'or grâce à sa note de 74,814 % obtenue en selle sur Alphaville N.O.P.



Les Pays-Bas y ont cru jusqu’au bout

Sanne Voets a dépassé son record personnel avec Demantur N.O.P., mais cela n'a pas été suffisant pour permettre aux Pays-Bas de remporter l'or.

Sanne Voets a dépassé son record personnel avec Demantur N.O.P., mais cela n'a pas été suffisant pour permettre aux Pays-Bas de remporter l'or.

© FEI / Liz Gregg

Au moment d’entrer en piste, les athlètes de Grade IV savaient donc quel score ils devaient réaliser pour rapporter le plus beau des métaux à leur pays. Avec Solitaer 40, l’Américaine Kate Shoemaker a présenté une reprise évaluée à 71,825 %, qui a finalement offert le bronze à sa nation. Associée à Demantur N.O.P, Sanne Voets devait alors obtenir un score de 78,136 % ou plus pour ramener l’or aux Pays-Bas, et la cavalière l’a fait, puisque sa présentation a récolté une superbe note de 78,200 %, son record personnel sur ce test. Cependant, entre le calcul de l’écart de points existant entre la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, avant son passage, et l’annonce du classement, le score de la Britannique Sophie Wells avait été légèrement corrigé, et les 78,200 % de la Néerlandaise n’ont donc pas suffi à déloger les représentants de l’Union-Jack de la première marche du podium.

"Nous sommes tous immensément fiers de nos chevaux", a réagit Natasha Baker, qui a défendu les couleurs de la Grande-Bretagne en Grade III. "Nous ne nous attendions pas à atteindre cet objectif, a poursuivi sa coéquipière Sophie Wells. Nous avions tous des chevaux qui n’avaient jamais fait ça." "Nous travaillions pour cela depuis cinq ans, a quant à elle déclaré la Néerlandaise Sanne Voets, triple médaillée d'or - par équipes, en individuel et dans la Libre - aux Jeux équestres Mondiaux de Tryon en 2018 et aux championnats d'Europe de Rotterdam l'année suivante. C’est lors (des Jeux paralympiques, ndlr) que vous voulez réussir votre meilleure performance et lorsque vous y parvenez, nous ne pouvez pas être déçus."



« Nous pouvons être fiers d’avoir une très belle équipe », Fanny Delaval

Chiara Zenati et Swing Royal*IFCE ont réalisé la meilleure performance de l'équipe de France et prendront le départ de la reprise libre en Grade III demain.

Chiara Zenati et Swing Royal*IFCE ont réalisé la meilleure performance de l'équipe de France et prendront le départ de la reprise libre en Grade III demain.

© FEI / Liz Gregg

Dans le clan français, le moral est également au beau fixe après la sixième place obtenue par l’équipe de France, qui a terminé la compétition avec à peine plus de huit points de retard sur les États-Unis, médaillés de bronze. Hier, Céline Gerny, malheureuse lors de la compétition individuelle avec Rhapsodie*IFCE, avait parfaitement lancé le collectif tricolore en présentant une reprise évaluée à 71,576 % en Grade II, après laquelle elle se disait "très heureuse d’avoir pu montrer ce pourquoi [elle était] venue à Tokyo." Seule athlète française qualifiée pour la reprise libre de sa catégorie, qui aura lieu demain, Chiara Zenati avait ensuite réalisé une nouvelle très bonne performance aux rênes de Swing Royal*IFCE, obtenant 73,118 % des points de la part des juges présents autour du rectangle japonais. "Très contente d’avoir apporté ces points à l’équipe", la jeune athlète de dix-huit ans s’était dite "très fière" de son cheval. Le dernier équipier du collectif français, Vladimir Vinchon, s’est élancé aujourd’hui à Tokyo. En compagnie de Fidertanz For Rosi, le cavalier, "très ému et très fier" après son test, a récolté une moyenne de 71,525 % qui a permis à la France d’obtenir, donc la sixième place de ces Jeux paralympiques sur quinze nations au départ. Il a également tenu à rendre hommage à Anne-Frédérique Royon, quatrième cavalière de para-dressage tricolore à avoir fait le déplacement à Tokyo où elle n’a finalement pas intégré l’équipe de France pour la compétition par équipes mais a « beaucoup soutenu » les trois Bleus au départ. Cheffe de l’équipe de France de para-dressage, Fanny Delaval n’a pas caché son bonheur à l’issue de cette journée de compétition : Quel bonheur et quel soulagement ! Nous avions des objectifs, et bien que le début de la compétition ait été un peu compliqué, nous n’avons rien lâché. Notre équipe est restée très soudée, les cavaliers entre eux bien sûr mais aussi toute la team que nous formons avec Carlos (Lopes, formateur des équipes de France, ndlr) et Emmanuelle Druoton, notre vétérinaire. Je remercie tout le monde. Nous pouvons être fiers d’avoir une très belle équipe, quelle joie et comme cela fait du bien !

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