“Nous gardons le moral car il s’agit d’un championnat donc rien n’est terminé”, Grégory Cottard
Désigné remplaçant de l’équipe de France pour les championnats d’Europe Longines de Riesenbeck, Grégory Cottard a aujourd’hui vécu le premier acte de la finale par équipes à pied. À nouveau très présent aux côtés de ses coéquipiers, le cavalier de quarante-trois ans installé à dans les Yvelines, à Drocourt, débrieffe ce nouveau rendez-vous continental.
Un double et une rivière fautifs
“À la reconnaissance, j’ai trouvé le parcours délicat et technique. La rivière a engendré des fautes. Elle était différente d’hier car elle présentait un gros caisson devant, qui avait tendance à reculer les chevaux. Hier, au niveau de l’appel de la rivière, il s’agissait de petites barres assez claires que les chevaux sautaient bien. Le double n°13 composé de deux oxers séparés par une foulée a également été fautif. Nous ne sommes pas habitués à voir un double d’oxers séparé d’une foulée. J’ai dû en sauter deux dans toute ma carrière ! Les chevaux ont parfois eu du mal à bien finir le parcours. Pour preuve, l’équipe de France a connu trois fautes sur ce fameux double”.
“À pied, je vis l’épreuve à deux mille pourcents”
“Comme hier, j’ai essayé d’être aux côtés de mes coéquipiers et de remplir mon rôle de cinquième au mieux. Je dois dire que cela est vraiment différent d’un rôle de titulaire. Je vis les choses complètement différemment et cela me fatigue davantage. Ce soir, j’ai même un peu mal à la tête ! Je ne suis pas habitué à vivre la compétition de cette façon. Lorsque je monte, je suis concentré sur mon cheval et moi tandis qu’à pied, je vis l’épreuve à deux mille pourcents et cela amène une dose de stress. J’avais déjà été à pied à Calgary, mais il s’agissait d’une Coupe des nations et pas d’un championnat”.
“La France n’est pas si loin”
“Le cheval de Pénélope sautait très bien au paddock et elle était très concentrée. Ils étaient bien partis mais ont commis une petite faute sur le vertical n°6 dans la descente. Peut-être que cela les a déconcentrés une micro seconde et que cela a engendré la faute suivante à la rivière. Excalibur était pourtant super. Malheureusement, les trois derniers cavaliers français ont fauté sur ce fameux double. Mathieu a signé un très bon parcours, et bien que son cheval soit un peu lent, il est entré dans le temps imparti. Ils ont été piégés dans la dernière combinaison, sur la première barre de l’élément A. Il ne s’agit pas d’une faute habituelle pour ce cheval, qui a survolé l’épreuve. Olivier a déroulé, j’ai trouvé son parcours encore mieux que celui d’hier. Il y a eu tellement de fautes sur la deuxième barre de l’élément B… La faute est infime, nous avons presque eu l’impression que le souffle des postérieurs a emmené la barre. Kevin a lui aussi maitrisé le sujet, tout était vraiment en place. Nous l’avons vu être très présent à la fin de parcours, et notamment dans ce maudit double. Il n’a pas fait la même faute qu’Olivier. Lorsqu’il a passé la ligne d’arrivée, je pensais même qu’il avait signé un sans-faute.
Bien sûr, nous sommes déçus, mais nous gardons le moral car il s’agit d’un championnat donc rien n’est terminé. Nous ne sommes pas si loin (la France est à près de dix points du podium, ndlr) et il peut se passer encore tellement de choses. L’issue va beaucoup dépendre du parcours de demain. Aujourd’hui, il n’était pas très gros et cela ne semblait pas insurmontable. Mais dans un championnat, la difficulté monte crescendo. Il y a tellement de paramètres à prendre en ligne de compte. Nous n’avons pas eu beaucoup de chance dans ce premier acte”.
“Ioli Mytilineou s’est baladée”
“J’ai regardé quelques autres parcours à l’écran placé dans le paddock. J’ai vu le parcours d’Ioli Mytilineou qui s’est baladée (avec Levis de Muze, la Grecque a délivré une démonstration, qui la place au neuvième rang individuel, ndlr). Martin Fuchs a lui aussi réalisé un parcours sublime (avec Leone Jei, le Suisse tient les rênes de la compétition en individuel et par équipes, ndlr). J’ai aussi vu beaucoup de fautes dans le double n°13. Au tout début de l’épreuve, nous avons vu plusieurs sans-faute, puis les scores un peu lourds se sont enchaînés, avant que les sans-faute ne reviennent. Cela s’explique en partie car les deuxième et troisième cavaliers sont souvent un peu moins aguerris. Lorsque nous sommes arrivés à la quatrième rotation, les choses ont semblé plus simples. Je pense notamment à Steve Guerdat, qui a livré une prestation incroyable (avec Albfuehren’s Maddox, ndlr). Les Suisses dominent clairement. Je ne sais pas quelle sera l’issue du championnat, mais lorsque l’on regarde les cinq ou six équipes qui sont en tête, cela envoie du lourd ! Personne ne semble prêt à donner sa part du gâteau”.