Ces cracks qui détiennent le record de médailles en grands championnats
Depuis l'année 2000, près de cent-quarante médailles ont été décernées dans les grands championnats - championnats d'Europe, Jeux équestres mondiaux et Jeux olympiques. Alors que le génial H&M All In de Vinck, piloté par le talentueux suédois Peder Fredricson, est devenu à Tokyo le deuxième cheval de l'histoire à décrocher deux médailles individuelles à deux Jeux olympiques différents d'affilée, retour sur les équidés qui ont remporté le plus de médailles dans les grands rendez-vous depuis 2000.
En concours complet, le moins que l’on puisse dire, c'est que les chevaux allemands ont majoritairement dominé les grands championnats ces vingt dernières années! Le recordman de la discipline, Opgun Louvo, a même permis à sa cavalière de s'habiller de neuf médailles autour de son cou, un exploit!
Médaille d’or: Opgun Louvo - neuf médailles
Fils de Shogoun II, Opgun Louvo a été de tous les championnats de 2011 à 2016 avec sa cavalière Sandra Auffarth, excepté les championnats d’Europe de 2013. L’exceptionnel alezan a débuté sa moisson de médailles lors de l’échéance continentale de Luhmühlen, en 2011, de laquelle il est reparti avec les titres de champion d’Europe par équipes et vice-champion d’Europe individuel. Bis repetita quatre années plus tard, à Blair Castle, avec une nouvelle fois l’or par équipes et l’argent en individuel. Entre temps, il a glané l’or olympique à Londres avec l’équipe allemande en plus du bronze en individuel. En 2014, lors des Jeux équestres mondiaux de Normandie, c’est la consécration pour le couple, qui devient double champion du monde; enfin l’or individuel! Pour son dernier championnat, le complice de Sandra Auffarth aura grandement participé au titre de vice-champion olympique à Rio de Janeiro, en 2016, seul championnat d’ailleurs conclu sans médaille individuelle pour le couple.
Médaille d’argent: La Biosthetique Sam Fbw – huit médailles
Comment retracer l’histoire des chevaux les plus médaillés sans parler de l’exceptionnel Sam FBW? Il ne détient pas le record de médailles au classement général, mais est bien le premier en ce qui concerne les titres individuels! Le talent de Michael Jung et son piquet de chevaux très fourni ont empêché le hongre de participer à davantage de championnats et de figurer en haut de ce classement. En 2009, à Fontainebleau, une première médaille de bronze individuelle ouvre le compteur. Après cela, le couple n’a gouté qu’à l’or individuel! Champion du monde individuel en 2010 à Lexington, double champion d’Europe l’année suivante à Luhmühlen, champion olympique par équipes et en individuel à Londres, voilà un couple qu’il fallait craindre. À Rio de Janeiro, pour son dernier championnat, La Biosthetique Sam FBW sera sorti par la grande porte, médaillé d’argent par équipes puis une nouvelle fois champion olympique en individuel, quatre ans après son sacre londonien. Chapeau l’artiste.
Médaille de bronze: SAP Hale Bob OLD et Miners Frolic - six médailles
Il a fallu agrandir la marche pour décerner la médaille de bronze. SAP Hale Bob OLD, complice d’Ingrid Klimke, se retrouve à égalité avec Miners Frolic, le petit génie de Kristina Cook, seul couple non germanique de ce classement! SAP Hale Bob OLD, d’abord, prendra part à son sixième championnat dans quelques jours à Avenches. Son succès a débuté en terres britanniques, à Blair Castle, où il a glané le titre de champion d’Europe par équipes en 2015. À Strzegom, en 2017, c’est cette fois l’or individuel qui tombe dans l’escarcelle du couple avant de se transformer en double titre européen deux ans plus tard à Luhmühlen. Entre temps, le couple s’offre le bronze en individuel aux Jeux équestres mondiaux de Tryon en 2018, deux ans après leur titre de vice-champion olympique par équipes à Rio de Janeiro en 2016. Miners Frolic a, lui, connu ses plus beaux succès quelques années plus tôt. Sous la selle de Kristina Cook, il s’offre une double médaille de bronze pour sa première échéance internationale, aux Jeux olympiques de Pékin en 2008. L’année suivante, à Fontainebleau, c’est cette fois-ci l’or européen qu’il ramène en Grande-Bretagne, en individuel et par équipes! À l’occasion des Jeux équestres mondiaux de Lexington, en 2010, il participe grandement au titre de champion du monde de l’équipe Britannique. Enfin, en 2012, il glane une ultime médaille olympique, chez lui, à Londres, avec l’argent par équipes.
Place à l’élégance de nos dresseurs, de loin les chevaux les plus titrés, toutes disciplines confondues. Cette moisson de médailles s’explique en partie par l’aspect moins incertain que l’on peut rencontrer en dressage, en comparaison avec le saut d’obstacles, mais aussi par la présence d’une troisième épreuve où l'on décerne des médailles lors des championnats européens et mondiaux. Ici, le podium est tout simplement rempli par trois chevaux d’exception, tous à égalité.
Médaille d’or, d’argent et de bronze: Valegro, Salinero et Jerich Parzival – quatorze médailles
Valegro
Maître incontesté du dressage de ces dernières années, associé à Charlotte Dujardin, Valegro a illuminé les rectangles de 2011 à 2016. En 2011, le monde le découvre lors des championnats d’Europe de Rotterdam. Grâce à l’équipe britannique, il s’offre un premier titre européen. En 2012, l’étalon éblouit son public, chez lui, à Londres, en s’emparant des titres olympiques en individuel et par équipes. Après cela, le duo n’a laissé aucune chance à ses concurrents, s’emparant de tous les titres individuels des grands championnats. Double champion d’Europe à Herning en 2013, sur le Grand Prix Spécial et la Reprise Libre en Musique, puis troisième par équipes, double champion du monde à Caen en 2014 et vice-champion du monde par équipes puis une nouvelle fois double champion d’Europe à Aix-la-Chapelle en 2015, en plus de la médaille d’argent par équipes. À Rio de Janeiro, en 2016, le hongre est entré pour la dernière fois sur les rectangles de dressage. Majestueux, il a une nouvelle fois fait étalage de tout son talent, menant son équipe jusqu’à la deuxième marche du podium avant d’être lui-même sacré, comme à Londres, champion olympique. En plus de ses quatorze médailles, Valegro détient les records du monde des trois reprises, Grand Prix, Grand Prix Spécial et Reprise Libre en Musique.
Salinero
Là où Valegro a commencé, Salinero s’est arrêté. Avec Anky Van Grunsven, Salinero détenait les trois records du monde, avant de n’être détrôné par un certain Totilas, puis par Valegro. Le hongre a débuté sa moisson en 2004, lors des Jeux olympiques d’Athènes, s’offrant le titre individuel d’entrée de jeu. Une entrée fracassante dans la cour des grands. S’en suit alors un nombre incalculable de podiums. En 2005, il devient champion d’Europe individuel et vice-champion d’Europe par équipes avant de glaner le titre de champion du Monde, en 2006, lors de la Reprise Libre en Musique. Au cours de ces Jeux équestres mondiaux, il s’empare également de la médaille d’argent dans le Grand Prix Spécial ainsi qu’en équipes. Bis-repetita lors des championnats d’Europe de Torino en 2007, une nouvelle fois vainqueur de la Reprise Libre en Musique et deuxième du Grand Prix Spécial, il repart cette-fois avec le titre européen par équipes. À Windsor, en 2009, il conserve son titre européen par équipes mais ne termine cette fois “que” troisième de la RLM, son plus mauvais résultat en championnat continental. Avant cela, en 2008, le hongre a réalisé l’exploit de conserver son titre olympique acquis à Athènes en individuel, rajoutant à cela une médaille d’argent acquise aux côtés de ses coéquipiers. Clap de fin aux Jeux olympiques de Londres, en 2012, huit ans après son premier championnat. Face à l’exceptionnel Valegro, le fils de Salieri n’a pu s’offrir un troisième titre individuel, mais est tout de même reparti de cette ultime échéance avec une médaille de bronze par équipes autour de l’encolure.
Jerich Parzival
Les Pays-Bas ont eu la chance de compter dans leurs rangs au même moment et durant quelques années, Salinero et Jerich Parzival. Associé à Adelinde Cornelissen, le hongre débute de la plus belle des manière son tableau des médailles, en 2009 à Windsor, en s’emparant du titre européen par équipes aux côtés de Salinero puis en individuel dans le Grand Prix Spécial. Passé à rien du triplé, il repart avec la médaille d’argent dans la RLM. En 2010, il fait également parti de l’équipe championne du Monde à Lexington. Lors de l’échéance continentale de Rotterdam en 2011, l’alezan s’offre cette fois-ci les deux titres individuels, en plus de la médaille de bronze acquise avec ses coéquipiers. Un an plus tard, il tutoie le sommet à Londres. Après la médaille de bronze par équipes, bien qu’il ne puisse aller chercher Charlotte Dujardin et Valegro, il devient vice-champion olympique en individuel. La belle histoire se poursuit à Herning en 2013, avec le bronze par deux fois sur la RLM et le Grand Prix Spécial ainsi que le titre de vice-champion d’Europe par équipes. En 2014, le couple goute une dernière fois aux podiums à l’occasion des Jeux équestres mondiaux de Caen. Après le bronze par équipes, Jerich Parzival monte sur la troisième marche du podium, une nouvelle fois, à l’occasion de la Reprise Libre en Musique. Après avoir tenté une nouvelle performance lors des Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016, Parzival est sorti, à dix-neuf ans, par la petite porte de l’élimination. Ces trois chevaux d’exception, ex-aequo au classement des médailles, ne sont autre que les trois chevaux médaillés en individuel aux Jeux olympiques de Londres en 2012!
En saut d’obstacles, les médailles se font plus rares. À tel point que trois chevaux demeurent à égalité pour la première place, avec “seulement” cinq médailles.
Médaille d’or, d’argent et de bronze: Authentic, Goldfever 3 et H&M All In – cinq médailles
Authentic
Désormais âgé de vingt-six ans, Authentic a marqué les esprits avec sa cavalière de toujours, Beezie Madden. Détenteur de cinq médailles, celles-ci ont toutes été acquises aux Jeux olympiques ou aux Jeux équestres mondiaux. La première médaille du hongre a été obtenue lors des Jeux olympiques d’Athènes, en 2004. L’équipe américaine est alors championne olympique. L’épopée continue en 2006, à Aix-la-Chapelle, à l’occasion des Jeux équestres Mondiaux. Les États-Unis montent cette fois-ci sur la deuxième marche du podium tandis qu’en individuel, Authentic accroche une nouvelle fois l’argent, ne réalisant aucune faute sur ses quatre parcours de la finale tournante, battu au barrage par Jos Lansink et Cumano. Enfin, lors des Jeux olympiques de Pékin en 2008, l’équipe américaine réalise l’exploit de conserver son titre par équipes. En individuel, Authentic s’offre la médaille de bronze, son cinquième podium en grand championnat.
Goldfever 3
Monté par le kaiser Ludger Beerbaum, Goldfever 3 a connu de beaux succès sous couleurs allemandes. En 2000, alors qu’il n’a que neuf ans, il participe aux Jeux olympiques de Sydney. À l’autre bout de la planète, le jeune Goldfever décroche le titre olympique par équipes avec l’Allemagne. Ses participations aux grandes échéances ont été plutôt espacées en raison des nombreux chevaux d’exceptions présents dans les écuries de Ludger Beerbaum. De nouveau sélectionné en 2003 pour l’échéance continentale de Donaueschingen, en terres allemandes, l’équipe glane une nouvelle fois l’or. Au sommet de son art, Goldfever s’offre également la médaille d’argent en individuel. Quatre ans plus tard, en 2007, alors qu’il est âgé de seize ans, l’étalon démontre une nouvelle fois tout son talent, aidant l’Allemagne à s’emparer du titre de vice-championne d’Europe, chez elle à Mannheim. En individuel, il s’accorde un ultime podium, repartant de l’échéance continentale avec une médaille de bronze en prime. Finalement, le puissant étalon a pris sa retraite en 2009, à l’âge de dix-huit ans.
H&M All In de Vinck
Leader incontestable de l’équipe suédoise ces dernières années aux côtés de son pilote Peder Fredricson, All In a montré au monde, pas plus tard que cette année, qu’il était l’un des meilleurs chevaux de sa génération. À Rio de Janeiro, en 2016, H&M All In de Vinck crée la surprise en s’emparant de la médaille d’argent en individuel. Si personne ne s’attendait à ce résultat, force est de constater que le petit bai avait grandement sa place sur le podium. Révélé en Amérique du Sud, le fils de Kashmir Van Schuttershof est depuis inarrêtable. En 2017, à Göteborg, il offre au public suédois deux médailles, l’argent d’abord, aux côtés d’une formidable équipe, puis l’or en individuel après avoir mené de bout en bout la compétition. Cette année, lors des Jeux olympiques de Tokyo, la Suède a été impériale. Au terme d’une semaine impeccable, All In a gouté à l’or olympique par équipes, quelques jours seulement après avoir remporté une nouvelle fois la médaille d’argent en individuel. Quel crack!