“Le management de la fédération équestre égyptienne ne permet pas de donner le meilleur de soi-même”, Abdel Saïd

Depuis quelques jours, Abdel Saïd ne concourt plus sous les couleurs de l’Égypte mais sous celles de la Belgique. Installé outre-Quiévrain depuis de nombreuses années, le cavalier avait représenté son pays d’origine lors des derniers Jeux olympiques, à Tokyo, début août, mais aussi lors de deux éditions des Jeux équestres mondiaux. L'Égytien revient sur ses dernières semaines d'actualité.



"C’est une longue histoire" , lance d’emblée Abdel Saïd lorsqu’on lui parle de son récent changement de nationalité. Il y a deux semaines, le cavalier a pour la première fois représenté la Belgique dans un CSI 5* à l’occasion des Stephex Masters de Bruxelles. Il avait en effet choisi cet événement pour relancer Bandit Savoie en compétition après son retour des Jeux olympiques, disputés sous les couleurs égyptiennes. “J’ai fait de mon mieux lors de ces Jeux”, indique le sympathique cavalier, “mais durant la période qui les a précédés, j'ai dû gérer beaucoup de négativité. C’était une situation difficile”, due , selon l’athlète, à la fédération équestre égyptienne. “Les personnes qui sont à la tête de l’institution la gèrent de manière corrompue”, dénonce-t-il, “sans sens du cheval ni organisation. Je tiens d’ailleurs absolument à distinguer le pays qu’est l’Egypte de la fédération, car les problèmes sont dus aux gens qui gèrent cette instance.”

Il y a quelques jours, le changement de nationalité de Sameh El Dahan, qui a lui aussi représenté l’Égypte en compétition jusqu’à tout récemment et lors des Jeux équestres mondiaux de Caen et de Tryon, avait également été annoncé par la propriétaire de l’une des juments de tête du cavalier, Joanne Sloan Allen. “Il a décidé qu’il ne pourrait pas continuer sa carrière au niveau où il le souhaite tant qu’il serait sous le contrôle de la fédération équestre égyptienne”, avait alors écrit celle qui possède notamment WKD Aimez Moi; des propos auxquels ceux d’Abdel Saïd font écho. “Je veux vraiment travailler dur pour arriver au sommet de mon sport un jour, pour atteindre un niveau encore supérieur à celui que j’ai actuellement, et c’est juste impossible avec le management de la fédération égyptienne”, considère-t-il. “La façon dont ils gèrent les choses ne permet pas de donner le meilleur de soi-même." Pour autant, “mon cas est bien différent de celui de Sameh, car j’ai pu aller à Tokyo”, tient à préciser le partenaire de Bandit Savoie. 

En effet, la non-sélection de Sameh El Dahan pour les Jeux olympiques semble avoir pesé dans la balance lorsque celui-ci a pris la décision de désormais défendre l’Union-Jack, si l’on se réfère aux propos tenus par Joanne Sloan Allen au moment de l’annonce de la composition du collectif égyptien de saut d’obstacles. “Nous avons été bouleversés d’apprendre par les réseaux sociaux que Sam (Sameh El Dahan, ndlr) ne faisait pas partie du top quatre de l’équipe olympique d’Égypte, alors que la fédération égyptienne nous avait constamment rassurés quant au fait que la composition de l’équipe n’avait encore pas été décidée”, avait notamment écrit la propriétaire.

En choisissant de représenter le Plat Pays, Abdel Saïd dit avoir conscience qu'il devra “devenir encore meilleur” pour rentrer un jour dans l'équipe nationale lors d'un championnat. Pour autant, il n'a même pas envisagé de représenter un autre pays. “Je savais que si je changeais de nationalité, ce serait pour concourir sous les couleurs belges”, explique-t-il. “Je vis en Belgique, et je connais très bien Pieter Devos, Niels Bruynseels ou encore les fr!res Philippaerts. J'aime la mentalité de cette équipe.” Le cavalier espère désormais être traité avec plus de considération par sa nouvelle fédération, et souhaite “mettre la barre plus haut” pour avoir l'opportunité de défendre un jour les couleurs de la nation d'outre-Quiévrain dans le cadre d'un grand championnat.