Les Bleuets de l’endurance sacré champions du monde à Ermelo

Les championnats du monde Jeunes d’endurance se sont déroulés hier à Ermelo, aux Pays-Bas. Grâce à une course stratégique et collective, l’équipe de France a été sacrée championne du monde. En individuel, les cinq couples tricolores ont fini dans le top dix, sans toutefois atteindre le podium, dominé par les Émiratis et Espagnols.



Soixante-quinze cavaliers représentant vingt-deux nations étaient au départ de ces championnats du monde Jeunes, hier matin à 7h. Longue de cent vingt kilomètres, l’épreuve comportait quatre boucles. Jean-Michel Grimal, sélectionneur national, avait misé sur Charlotte Chazel, Gardoise de dix-neuf ans, sur Akaba du Ceor, propriété de Charlotte et Stéphane Chazel, Ema Chazel, Gardoise de dix-sept ans, sur Cookie Hipolyte, propriété d’Ema et Stéphane Chazel, Éloïse Laques, cavalière du Lot-et-Garonne âgée de seize ans, sur Golden Falcon TT, Simon Menez, Finistérien de vingt et un ans, sur Sliman El Ramaadi, propriété de Thierry et Nadine Menez, et enfin Léa Vandekerckhove, Audoise de dix-neuf ans, sur Guemra du Lauragais, propriété de Guillaume Vandekerckhove. 

Comme lors des Mondiaux Seniors, qui se sont tenus en mai à Pise, en Italie, la France a joué la carte de la solidarité. Partis groupés, les cinq couples tricolores ont parcouru ensemble les quatre boucles. Cela leur a permis de se relayer et ainsi économiser leurs montures. La stratégie des Français s’est avérée payante puisque tous les couples ont franchi la ligne d’arrivée. Ils se sont même permis d’accélérer dans la dernière boucle, faisant valoir la fraîcheur de chevaux parfaitement gérés. Les Bleuets ont alors profité de la défaillance des Émirats arabes unis qui, après avoir été en tête tout au long de la course, ont perdu trois couples en toute fin d’épreuve.
Les scores des trois meilleurs paires de chaque nation étant retenus pour le classement par équipes, les Bleus ont bouclé leur course en 16h57’27’’. La Malaisie a décroché une très belle médaille d’argent (19h11’16’’), devant la Belgique (20h43’03’’). En individuel, Léa Vandekerckhove (5h38), seule cavalière ayant déjà participé à un championnat, Charlotte Chazel (5h39’43’’), Simon Menez (5h39’44’’), Éloïse Laques (5h39’45’’) et Ema Chazel (5h39’46’’) se sont classés des cinq aux neuvième places. L’Émirati Saïd Salem Atiq Khamis al-Muhairi a remporté le titre avec Haelh (5h09’10’’), devant son compatriote Abdullah Ali Mohamed Ali al-Amri avec Tonki Dee Boo Basil (5h09’19’’) et l’Espagnole Rut Badia Marfa, associée à Addhy El Ziryab (5h09’25’’). 

“Nous savions de quoi nos chevaux étaient capables. Le profil de la course était exigeant, avec une grosse dernière boucle de 31km, et ne permettait pas d’aller très vite”, analyse Jean-Michel Grimal, sélectionneur national. “L’idée était de faire le maximum tous ensemble avec un esprit d’équipe, afin de s’entraider comme à Pise. Nous nous étions fixé une vitesse à respecter et ensuite nous devions aviser selon le déroulement de la course. Cela a d’autant mieux fonctionné que les équipes devant nous se sont tiré la bourre, ce qui nous a profité. Je suis très satisfait de ces jeunes. Ils ont bien travaillé cette semaine, et cela a payé!”



Les autres réactions

Simon Menez: “C’était ma première sélection en championnat et ma dernière année chez les jeunes, alors je suis très heureux. De plus, mon cheval, Sliman El Ramaadi, est né chez moi. C’est donc une belle histoire de famille! La course a été exceptionnelle, tout s’est bien passé. Mon cheval a été parfait aussi bien en termes de métabolisme que d’allures. Il y a eu une super ambiance au sein de l’équipe, nous étions tous unis. À l’arrivée, il n’y a aucun déçu, c’est une vraie victoire d’équipe.”

Léa Vandekerckhove: “Nous sommes partis dans le groupe de tête avec les Espagnols et Émiratis. Ensuite, nous sommes restés tous les cinq dans un bon rythme, dans le calme et en nous relayant. Dans la dernière boucle, je suis partie devant, puis Jean-Michel (Grimal, ndlr) m’a demandé de ralentir un peu pour attendre mes coéquipiers, afin d’arriver groupés. C’était chouette. Ma jument est jeune, elle n’a que huit ans. J’ai pu parcours beaucoup de kilomètres devant car elle est très froide et elle a également un super temps de récupération.”

Charlotte Chazel: “Connaissant mon cheval par cœur, j’étais confiante. Nous sommes restés ensemble en nous relayant. Ce fut un grand travail d’équipe. Tous les chevaux étaient en pleine forme à l’arrivée. Nous avons pu jouer la médaille tout en préservant la santé des chevaux, ce qui est beau. Akaba a onze ans, je le monte depuis qu’il a six ans. C’est un cheval qui a beaucoup de sang. C’est super de remporter cette médaille, qui plus est avec ma sœur. Nous sommes fières de faire partie de cette équipe de France.”

Ema Chazel: “Nous avons formé une vraie équipe, nous entraidant toute la journée. C’est ma première sélection en équipe de France, et cela me donne envie de revenir car c’est une expérience extraordinaire. Je suis très fière de ma jument, qui est née chez nous. Je sais qu’elle a un énorme potentiel. Il me reste encore quatre saisons chez les Jeunes alors je vais pouvoir en profiter. On ne se rend pas encore vraiment compte de ce qu’on vit mais c’était un rêve de famille et le vivre avec ma sœur le rend encore plus fort.”

Éloïse Laques: “Mon cheval a réussi une bonne saison, mais il a habituellement un temps de récupération un peu long. Malgré cela, Jean-Michel (Grimal, ndlr) nous a sélectionnés. Aujourd’hui, nous avons réussi une course d’équipe à un rythme de 22km/h. Golden Falcon a super bien couru et a fait preuve d’une excellente récupération, il était vraiment dans un bon jour. Je tiens à remercier Tarek Taher (cavalier et marchand saoudien, ndlr) qui m’a permis d’avoir mon cheval.” 

Le classement par équipes
Le classement individuel