“Monter à Aix-la-Chapelle était un rêve d’enfant”, Brian Moggre

Dimanche, en selle sur le fabuleux Balou du Reventon, Brian Moggre est passé à trente et un centièmes de seconde de la victoire dans le légendaire Grand Prix d’Aix-la-Chapelle. La deuxième place de ce couple dans cette épreuve de référence est d’autant plus méritoire que le cavalier de vingt ans participait pour la première fois de sa carrière à l’extraordinaire CSIO 5* allemand, et à sa toute première levée du Grand Chelem Rolex de saut d’obstacles. Même si l’homme à battre en décembre à Genève, prochaine étape de cette série de rêve, sera l’Allemand Daniel Deusser, sacré dimanche sur Killer Queen VDM, on espère bien que le jeune et longiligne Américain pourra de nouveau le défier. Entretien.



Comment avez-vous vécu ce Grand Prix d’exception?

Je suis très heureux! Sincèrement, monter à Aix-la-Chapelle était un rêve depuis que je suis tout petit. J’ai beaucoup regardé ce concours à la télévision! Cette deuxième place est un peu une surprise, mais je suis très heureux. J’ai la chance d’avoir la meilleure équipe possible, et Balou est l’un des meilleurs chevaux que j’aie montés. Il avait déjà connu des succès avec Darragh Kenny (qui le montait jusqu’en fin d’année dernière, avec à la clé des victoires dans les Grands Prix CSI 5* de Chantilly et Knokke ainsi que de très nombreuses places d’honneur, ndlr), donc je m’étais mis beaucoup de pression.

Quels sont vos objectifs d’ici la fin de l’année?

J’espérais réussir de bonnes performances cette semaine à Aix-la-Chapelle, alors ce bon résultat me permet de terminer l’été en beauté (Brian n’a pas été sélectionné pour la finale des Coupes des nations Longines, programmée dans dix jours à Barcelone, ndlr).

Et quels sont vos projets et ambitions pour 2022?

L’un de mes grands objectifs personnels est de décrocher une sélection pour les championnats du monde de Herning, pour lesquels je m’apprête à sérieusement envisager mes préparatifs. En dehors de ça, je vais travailler des jeunes chevaux pour les valoriser.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici?

J’en ai eu plusieurs, mais l’un des moments qui m’ait le plus marqué a été ma première victoire en Coupe du monde, lors du Grand Prix CSI 3*-W d’Ocala (le 10 mars 2019 en Floride, ndlr), sur MTM Vivre le Reve, un cheval que je montais depuis plusieurs années et qui m’avait permis de faire mes armes en Juniors. C’était une énorme victoire pour lui comme pour moi.

Qui est votre plus grande source d’inspiration?

Je vais avoir du mal à en choisir une seule! Récemment, je dirais Laura Kraut et Nick Skelton, qui me conseillent tous les deux. Je les admire énormément. Je citerai mes parents, aussi. Et puis Lesley Leeman, ma soigneuse, une vraie bosseuse qui s’occupe très bien de mes chevaux. Elle m’épate toujours. J’essaie de suivre leur exemple en donnant le meilleur de moi-même.

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“Quand je suis arrivé à Aix, j’ai eu du mal à en croire mes yeux et mes oreilles”

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Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner?

Mon amour des chevaux. C’est ma passion depuis que je suis tout petit, et cela n’a jamais changé. Ma famille n’est pas du tout dans ce milieu. Ce sont vraiment les chevaux qui me motivent.

Pouvez-vpus parler un peu des chevaux que vous avez monté au CHIO d’Aix-la-Chapelle?

J’ai avec moi deux chevaux qui appartiennent tous deux à Ann Thompson, Balou du Reventon et Gelano. Je n’ai commencé à monter Gelano qu’il y a quelques mois. Nous apprenons encore à nous connaître. Balou, lui, est chez moi depuis un peu moins d’un an. Ce sont deux chevaux d’exception. J’ai beaucoup de chance cette semaine!

Parmi vos jeunes chevaux, lesquels avez-vous hâte de monter en concours?

Il y a tout d’abord, MTM Los Angeles, qui m’appartient. Il n’est plus tout à fait un jeune, mais il a réussi une excellente saison à sept ans, après laquelle nous avons ralenti un peu les choses. Il a neuf ans maintenant, il est prêt à repartir en concours, et il est très prometteur. Et puis nous avons Nolo Contendere, qui appartient à Lindsay Maxwell. Il a six ans et toutes les qualités requises à mes yeux.

Êtes-vous heureux de retrouver le public? Dans quelle mesure la présence de spectateurs vous motive-t-elle?

L’ambiance est clé dans un concours hippique comme celui-ci. Les sensations qui me traversent lors d’un événement de cette ampleur, avec un tel public autour de la piste, me donnent envie de tout donner.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu?

Qui dit parcours fluide et sans à-coup, dit bon chrono.

Que représente selon vous le Grand Chelem Rolex a pour le saut d’obstacles?

C’est fantastique pour notre sport, et cela fait rêver! Fouler la piste de l’un de ces concours, c’est concrétiser un rêve, pour moi comme pour beaucoup d’autres cavaliers.

Qu’est-ce qui fait du CHIO d’Aix-la-Chapelle une compétition à part?

C’est le meilleur concours au monde. Je suis allé plusieurs fois à Spruce Meadows (le fameux stade de Calgary, ndlr), où la piste et l’atmosphère sont formidables. Mais quand je suis arrivé à Aix, j’ai eu du mal à en croire mes yeux et mes oreilles: l’ambiance, le lieu, la piste, tout est ébouriffant. On en arrive presque à ne plus se soucier du classement ou des résultats. C’est vraiment le top du top.



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