Dépassée ce soir à Barcelone, la France jouera demain son maintien en D1 européenne
Au terme d’une soirée qui est allée decrescendo pour ses quatre couples, au Real Club de Polo de Barcelone, l’équipe de France a fini treizième sur quinze de l’épreuve qualificative en finale mondiale des Coupes des nations Longines. Créditées de vingt-deux points, soit vingt de plus que l’Allemagne, meilleur collectif ce soir, et douze de plus que la Belgique, huitième et dernière escouade qualifiée pour le sommet dominical, les troupes de Thierry Pomel devront lutter demain soir pour leur maintien en Division 1 européenne face à la Norvège, la Grande-Bretagne, l’Italie et la Suisse…
L’ESSENTIEL
Au terme d’une épreuve couperet en une manche, qui réserve toujours son lot de surprises, bonnes ou mauvaises selon le point de vue que l’on adopte, sont sortis par le haut une Allemagne relativement tranquille, une Espagne héroïque devant ses aficionados, des Pays-Bas très solides, un Brésil convainquant, une Suède à son aise, une Irlande et des États-Unis peu chanceux et une Belgique qui a tremblé jusqu’au bout. Ces huit équipes ont passé le cut sur un parcours pas si énorme, mais tout de même exigeant, avec dix-sept efforts, et très technique, comme les aime l’Espagnol Santiago Varela. Les deux voltes imposées avant le premier double vertical-oxer placé en 4, puis avant le mur hissé en 7 ont joué leur rôle, compliquant les abords et faisant perdre de précieuses secondes aux cavaliers. La ligne courant du premier double au vertical 6 en passant par la rivière a fait de gros dégâts, notamment sur l’obstacle d’eau, tout comme la dernière ligne, s’ouvrant par d’épaisses barres de Spa, suivies d’un second double de verticaux assez secs et d’un gros oxer final. Ajoutez à cela les enjeux collectifs… Il n’en fallait pas plus pour pousser à la faute des couples dont certains ont pourtant brillé aux Jeux olympiques de Tokyo et/ou aux championnats d’Europe Longines de Riesenbeck et/ou au récent CHIO d’Aix-la-Chapelle.
Comme cette guerre des nerfs ne pouvait accoucher que de huit gagnants, on a compté sept perdants à l’arrivée: une bonne Norvège, battue seulement au chronomètre par le Belgique, une Grande-Bretagne mi-figue, mi-raisin, une Italie qui s’est étoilée au fil de la soirée, une Suisse pour le moins malchanceuse depuis jeudi et le refus inexplicable de Campari Z, le cheval d’Elian Baumann, à la visite vétérinaire, une France comme engloutie par des sables mouvants, un Canada dont le trio n’était pas au niveau de l’événement, et enfin un collectif d’Ouzbékistan, dernière fantaisie en date d’Alexandr Onishchenko, qui devra retourner à ses études.
LES BLEUS
On n’attendait pas forcément la France à la fête sur ce parcours, d’autant que cette compétition, qu’elle a certes gagnée en 2013, lui a rarement réussi. Mais de là à imaginer que les Bleus finiraient treizièmes sur quinze, avec vingt-deux points, soit vingt de plus que l’Allemagne et douze de plus que la Belgique, dernière nation qualifiée pour le sommet dominical, il y a un pas que l’on n’aurait pas osé franchir. Encore moins après le parcours somme toute sérieux de Pénélope Leprevost et Excalibur de la Tour Vidal*GFE, qui ont fauté sur la Spa et lâché un point de temps, comme trente-deux des cinquante-huit paires en lice. Encore moins après le très bon tour de Grégory Cottard, enfin jeté dans le grand bain avec Bibici, battue uniquement sur la rivière. Pour autant, à mi-chemin, il fallait encore un sans-faute au collectif de Thierry Pomel pour suivre le wagon des qualifiés et ne plus craindre pour son maintien en Division 1 européenne. Il aurait pu venir de Marc Dilasser et Arioto*du Gèvres, auteur d’un brillant double sans-faute il y a quinze jours dans la Coupe des nations d’Aix-la-Chapelle, mais le couple a fauté à la rivière, puis sur les oxers 8 et 9a, dépassant aussi le temps imparti. Il aurait pu venir d’Olivier Robert et Vivaldi des Meneaux, finaliste des Européens et lauréat du Grand Prix CSI 5* de Madrid au printemps, mais leurs espoirs se sont rapidement évanouis, le couple ne parvenant pas à la franchir le vertical 4a du premier coup, puis péchant sur l’oxer 4b, la maudite rivière, le vertical 12a et l’oxer 13…
Dure, très dure soirée pour les Tricolores, qui devront se relever demain, avec pour principal objectif d’assurer leur maintien en Division 1 européenne. Mais ce sera également le but poursuivi par la Norvège, le Grande-Bretagne, l’Italie et la Suisse, médaillée d’or à Riesenbeck. S’il le juge nécessaire, Thierry Pomel pourra remplacer l’une de ses paires par Mathieu Billot et Quel Filou 13, qui se sont promenés cet après-midi dans l’épreuve à 1,45m.
LES TOPS
Ici, on citera naturellement les sans-faute réussis dans le temps, et que leurs auteurs tenteront de répéter dimanche pour se partager une enveloppe de 250.000 euros. Il y en eut d’impeccables, à l’instar de ceux signées par l’Allemand Daniel Deusser et Killer Queen VDM, qu’on ne présente plus à ce niveau, le Néerlandais Maikel van der Vleuten et Beauville, médaillés de bronze individuels aux JO de Tokyo, le Brésilien Marlon Módolo Zanotelli et Grand Slam VDL et du Suédois Henrik von Eckermann et King Edward, qui n’avait pas renversé la moindre barre au Japon, ou encore par l’Irlandais Darragh Kenny et VDL Cartello, impériaux. Et il y en eut d’à peine moins évidents, mais presque tout aussi remarquables, à l’instar de ceux réussis par la Néerlandaise Sanne Thijssen et Con Quidam RB, le Belge Nicola Philippaerts et Katanga van het Dingeshof ainsi que par le Britannique Harry Charles et Romeo 88.
Collectivement, le top des tops est à mettre au crédit de l’Espagne, deuxième au mérite de trois beaux parcours à un point conclus par le peu connu Ismael García Roque sur La Costa, l’incontournable Eduardo Álvarez Aznar sur Legend, vu à son avantage à Tokyo et Riesenbeck, et par l’expérimenté Sergio Álvarez Moya sur Alamo, l’ancien crack de Steve Guerdat. Chapeau, Messieurs!