Isabell Werth s’impose à Lyon sans être convaincue par le nouveau Grand Prix court de la Coupe du monde

Isabell Werth a une fois de plus mené un tour d’honneur aujourd’hui, cette fois encore à Longines Equita Lyon. En tête du Grand Prix avec sa fidèle Weihegold, l’Allemande courait pour la toute première fois le Grand Prix court, dont elle ne pense pas que du bien. 



Les chevaux n’étaient pas venus l’an passé à Eurexpo compte tenu de la pandémie de Covid-19, mais ils sont bel et bien de retour à Lyon cette année. Quelques-uns des meilleurs chevaux de dressage au monde n’ont pas fait exception à la règle et se sont aujourd’hui affrontés dans un Grand Prix de Coupe du monde nouvelle génération, que certains testaient pour la première fois. 

Testé en 2018 et 2019, la version courte du Grand Prix a été étendue au circuit indoor par la Fédération équestre internationale (FEI), qui a précisé que son niveau de difficulté est “égal” à celui du Grand Prix déroulé habituellement par les cavaliers. L’objectif de l’utilisation de ce Grand Prix raccourci est de rendre le dressage plus “divertissant” et d’obtenir “plus de temps de diffusion à la télévision”, la FEI espérant ainsi augmenter la médiatisation de la discipline.

Presque évidemment lauréate de l’épreuve aujourd’hui, comme en 2016, 2017 et 2018, la reine du dressage mondial Isabell Werth avait cette fois misé sur son indissociable Weihegold, avec qui elle a récolté 78,421%. Et c’est avec bonheur que celle-ci a une nouvelle fois planté le drapeau allemand dans la capitale des Gaules. “Je suis très heureuse d’être de retour ici, Lyon est l’un des meilleurs concours indoor au monde”, a notamment lâché la cavalière germanique à la sortie de la remise des prix.  



“Je ne sais pas à quoi sert cette formule raccourcie du Grand Prix !”

Toujours très franche l’Allemande n’est pas particulièrement convaincue par la nouvelle formule de l’épreuve. “C’était assez excitant et intéressant car il s’agit de la première fois que je déroulais ce Grand Prix. Je dois dire que c’est un sentiment assez étrange car pendant six ans j’ai concouru sur le Grand Prix traditionnel avec Weihegold. Aujourd’hui, elle était donc un peu surprise. Bien sûr, nous l’avions essayé aux écuries mais c’était vraiment différent. C’est très court et les figures s’enchaînent assez rapidement. J’ai eu le sentiment d’avoir fini alors que je venais de commencer. C’est très technique. Je suis très heureuse de Weihegold, même si elle a été un peu décontenancée et tendue par moments. Elle a tout de même fait du bon travail, je suis fière d’elle ! Il s’agit de sa dernière saison donc c’est un plaisir d’avoir pu la monter ici à Lyon”, a commencé Isabell Werth. “Je ne sais pas à quoi sert cette formule raccourcie du Grand Prix ! Pardon mais on nous dit que cela doit être moins long, alors que si l’épreuve dure vingt minutes de plus ou de moins, cela importe peu ici. À mon sens, pour les chevaux et pour la beauté de la compétition, il faut en montrer un peu plus et surtout montrer des enchaînements plus simples, plutôt qu’une succession de figures, ce qui rend la reprise très technique. Le Grand Prix tel que nous le connaissions jusqu’alors est plus fluide, donne bien plus la possibilité aux chevaux de s’améliorer que celui-ci. Au début, les cavaliers avaient donné leur accord pour que cette formule existe sur quelques compétitions, notamment pour les concours de nuit ou afin que cela soit plus attractif pour la télévision. Je pense que pour les événements qui sortent de ce cadre, ce n’est pas nécessaire. J’aimerais revenir à la formule précédente, mais parfois, il faut laisser place à un peu de nouveauté pour voir que ce qui existait avant n’était pas plus mal”, a complété celle qui pointe au quatrième rang de la hiérarchie mondiale avec sa fille de Don Schufro de seize ans

Malgré cela, Isabell Werth compte bien entendu participer à la finale du circuit indoor, mais pas avec Weihegold, comme elle l’avait fait entre 2017 et 2019. Cette année, elle devrait se rendre à Leipzig avec Emilio 107, entre le 6 et 10 avril. “Je pense que je prendrai Emilio, car Quantaz a connu une saison extérieure assez progressive. Il est encore un peu tendu donc je compte lui laisser du temps pour gagner en sérénité”, prévoit-elle. 

Concernant sa formidable vice-championne olympique Bella Rose 2, qui devait faire ses adieux sur la piste d’Aix-la-Chapelle à l’occasion du CHIO en septembre, celle-ci n’avait finalement pu s’y rendre en raison d’une crise de coliques, qui avait nécessité une opération. Cet ultime tour de piste n’est finalement que partie remise. “Elle va bien et je pourrai recommencer à la monter la semaine prochaine. Je suis très heureuse, elle est vraiment très fraiche ! L’idée est de la garder en forme et de pouvoir lui offrir une cérémonie pour sa retraite l’an prochain à Aix-la-Chapelle… Nous n’aurons qu’un an de retard ! (Rires)” 

Là encore pour l’Allemagne, Frederic Wandres s’est hissé au deuxième rang grâce à son excellent Duke of Britain, le fils de Dimaggio de quatorze ans qui a aujourd’hui récolté 75,947% de la part des juges. Le couple a supplanté la Danoise Nanna Skodborg Merrald avec Atterupgaards Orthilia, qui a quitté le rectangle avec 75,342%. 

Côté tricolore, Morgan Barbançon Mestre a été la meilleure avec son fidèle Sir Donnerhall II, concluant cette première épreuve à la huitième place. Les juges ont noté la prestation du couple à 72,079%, contre 73,368% obtenus à Budapest sur cette même formule au début du mois. Du haut de ses quinze ans, le bai brun a montré une grande fraicheur aujourd’hui à Lyon. 

Avec l’expressive Actuelle de Massa, la Sudiste Anne-Sophie Serre a aujourd’hui pris la treizième place avec 69,605%. Deux rangs derrière, Marie-Émilie Bretenoux et Quartz of Jazz ont récolté 68,553% contre 68,184% pour Pierre Volla et Silvermoons Mariechen, la grise de treize ans qui ne participe qu’à son sixième concours international.  

Les résultats ici