“Navayo me donne l’impression que tout est simple”, Laure Tijskens

Comme tout sport, l’équitation regorge de jeunes talents prêts à en découdre pour atteindre les sommets de chaque discipline. Avant d’exceller à cheval, bon nombre des meilleurs cavaliers actuels ont débuté à poney, concourant parfois jusqu’au plus haut niveau. Laure Tijskens, quatorze ans, fait partie de ces cavaliers en devenir qui rêvent de grand sport. Associée à son beau Navayo, elle compte bien se faire un nom parmi les enfants ayant marqué le monde du sport à poney. Après ses victoires dans le Grand Prix et la Coupe des nations de Kronenberg, la jeune Belge s’est classée troisième du Jumping Ponies’ Trophy du CHI Longines d’Equita Lyon, remporté par le Français Nohlan Vallat.



Vous avez vécu un bon week-end au Jumping Ponies’ Trophy de Lyon avec Navayo (BWP, Jerome Van de Vondelhoeve x Nabor). Quel a été votre sentiment?  
Navayo a vraiment très bien sauté, il m’a mise en confiance lors du Grand Prix. J’étais très nerveuse parce qu’il ne s’agissait que de mon deuxième parcours à 1,35m (le premier datait de la finale individuelle des championnats d’Europe de Strzegom, cet été, ndlr), mais tout s’est finalement bien passé (le couple a réalisé un double sans-faute et s’est octroyé la troisième place du Grand Prix après avoir écopé de quatre points dans la qualificative, ndlr). J’étais également très impatiente de concourir à Lyon. C’était un rêve pour moi de monter ici.

Pouvez-vous parler de Navayo, votre poney?
Je le monte depuis trois ans maintenant. C’est un poney vraiment spécial, volontaire et toujours impatient de travailler. J’ai participé à mes premières épreuves à 1,30m avec lui. Il m’a apporté la confiance nécessaire pour aborder les compétitions auxquelles je participe et me hisser à mon niveau actuel. Mon père l’avait vu une fois en concours et l’avait vraiment beaucoup apprécié. Il s’était renseigné mais, à l’époque, Navayo n’était pas à vendre. Un an plus tard, ses propriétaires s’apprêtaient à le mettre en vente. Ils ont alors envoyé un message à mon frère, lui demandant si nous étions toujours intéressés, puis nous l’avons acheté.

Vous êtes très performants en ce moment et avez gagné plusieurs Grands Prix cette année (le couple s’est imposé dans les Grands Prix de Lierre, Wierden et Kronenberg ainsi que dans une épreuve du CSIP de Wipperfürth et dans la finale de la Coupe des nations de Kronenberg, ndlr). Comment expliquez-vous votre belle régularité?
Travailler, travailler, encore et toujours. C’est le plus important. Nous avons confiance l’un en l’autre, ce qui est aussi nécessaire pour former un bon couple. Navayo me donne l’impression que tout est simple, et il me prouve que je n’ai pas à être nerveuse. Nous formons une équipe.

Où vous entraînez-vous quotidiennement, et avec qui?
Je m’entraîne aux côtés de Camilla Hauglin une fois par semaine. Le reste du temps, je travaille chez moi. Mes parents et mon frère, qui est aussi cavalier, sont très présents.

Quels sont vos prochains objectifs?
L’an prochain, j’aimerais participer une nouvelle fois aux championnats d’Europe (pour sa première, cet été, le couple s’est classé septième en individuel, ndlr). Lors des championnats de Belgique, qui approchent, j’espère réaliser une bonne performance (l’an passé, le couple avait gagné le titre national, ndlr), alors je donnerai le meilleur de moi-même. L’an prochain, j’aimerais à nouveau participer à quelques étapes du Jumping Ponies’ Trophy.



“Les performances de mon frère sont le reflet de mes objectifs”

Laure et Navayo lors de l'étape du JPT de Lyon, la semaine dernière.

Laure et Navayo lors de l'étape du JPT de Lyon, la semaine dernière.

© Sportfot

Commencez-vous déjà à préparer votre avenir à cheval, et les épreuves Juniors?  
Pour l’instant, non. Je me concentre sur les poneys. J’ai encore deux années devant moi alors j’en fais ma priorité. De plus, cela me permet de suivre une scolarité normale (à haut niveau, de nombreux cavaliers encore scolarisés optent pour l’enseignement à distance, ndlr).

Avez-vous une idée de ce que vous voulez faire plus tard?
Non, je ne sais vraiment pas vers quoi m’orienter. J’aimerais évidemment être cavalière professionnelle, mais ce n’est pas facile. Cependant, je pense que tout est possible à qui le veut vraiment et travaille pour, alors j’essaierai.

Lorsque vous ne montez pas à cheval, que faites-vous?
Les chevaux occupent une grande partie de ma vie. Lorsque je ne monte pas, j’étudie ou je vois mes amis histoire de changer un peu d’air. J’aime aussi beaucoup regarder des séries, notamment sur Netflix. J’ai évidemment regardé Squid Game (la série dont tout le monde parle depuis des semaines, ndlr). Je l’ai d’ailleurs beaucoup aimée, bien que ce ne soit pas ma série favorite.

Y-a-t-il un athlète que vous admirez particulièrement?
C’est une question difficile, car je ne suis pas vraiment le sport en dehors de l’équitation. Dans le nôtre, j’admire vraiment mon frère, Aaron Tijskens. Il a participé deux fois aux championnats d’Europe (en 2017 à Kaposvar puis en 2018 à Bishop Burton, avec Superbre de Laloena, ndlr) et s’est classé troisième de la finale du Jumping Ponies’ Trophy (en 2017, à Malines, ndlr). Ses performances sont le reflet de mes objectifs (le cavalier de dix-neuf ans évolue désormais jusqu’en CSI 2*, ndlr). Cela me pousse à donner le meilleur de moi-même.

Y a-t-il un cheval et un poney que vous rêvez de monter?
J’aimerais beaucoup monter Don Juan van de Donkhoeve (sBs, Bamako de Muze x Heartbreaker), le cheval de Jessica Springsteen. Il est vraiment exceptionnel (avec l’Américaine, Don Juan a grandement participé à la médaille d’argent par équipes acquise aux Jeux olympiques de Tokyo, ndlr).
Du côté des poneys, j’aime énormément Oscar van de Beekerheide (NRPS, Orchid’s Floris x Isarco), le crack de la Britannique Sophie Evans (le couple était d’ailleurs présent à Lyon et n’a écopé que d’un point de temps dans le Grand Prix au terme d’un superbe parcours, ndlr).