Retour sur le tout premier Top Ten Rolex IJRC, gagné par Ludger Beerbaum et Goldfever en 2001 à Genève

Le 10 décembre prochain à Genève, le Top Ten Rolex fêtera ses vingt ans… et sa vingtième édition! Cette compétition est née à Palexpo à l’initiative du Club des cavaliers internationaux de saut d’obstacles et des organisateurs du CHI de Genève, partageant la même passion pour le très grand sport. En 2001, cette prestigieuse épreuve en deux manches avait été remportée par Ludger Beerbaum et Goldfever, le couple le plus marquant du début de siècle.



Présenté comme un équivalent du Masters de tennis, le premier Top Ten, organisé en décembre 2001, est un véritable événement dans l’événement qu’est déjà le CHI de Genève, qui avait accueilli une première fois la finale de la Coupe du monde en 1996. “Une première finale au sommet digne des plus grands événements, ficelée en un package de luxe pour les télévisions”, selon notre consœur Christelle Iraola, fidèle plume de L’Éperon. Si Willi Melliger, Beezie Madden et Marcus Ehning n’avaient pas pu être de la partie, ce rendez-vous inaugural oppose une superbe brochette de stars: le Néerlandais Jeroen Dubbeldam et De Sjiem, champions olympiques en titre, le Belge Jos Lansink et Caridor Z, le Britannique Michael Whitaker et Prince of Wales, le Suédois Rolf-Goran Bengtsson et Pialotta, l’Allemand Franke Sloothaak et Gio Granno, le Suisse Markus Fuchs et Tinka’s Boy, l’Allemand Lars Nieberg et Albertino 17, le Brésilien Rodrigo Pessoa et Lianos, champions du monde en titre, le Belge Ludo Philippaerts et Otterongo van de Kopshoeve… et l’Allemand Ludger Beerbaum, solide numéro un mondial, associé à Goldfever III, champion olympique par équipes l’année précédente à Sydney. “Chacun reçoit un accueil triomphal. D’une seule voix, les sept mille spectateurs de Palexpo saluent les performances énoncées au micro. De grands moments, résumés en images, jaillissent instantanément sur l’écran géant”, raconte Christelle Iraola.

Les chefs de piste suisses Reiner Fischer et Rolf Lüdi ont installé un parcours de onze obstacles, dont un double et un triple, en première manche, puis un tour réduit de onze efforts en seconde manche. Si le règlement permet alors aux cavaliers de changer de monture entre les deux manches, aucun ne fait valoir ce droit. Six des dix couples en lice signent un premier sans-faute, tandis que Jeroen Dubbeldam écope d’un point de temps. Rolf-Göran Bengtsson faute sur l’entrée du triple, Lars Nieberg sur le dernier, un impressionnant oxer sur bidet d’1,80m de large, et Michael Whitaker dans le triple. “Contraint de descendre précipitamment d’Handel, très irrégulier au paddock, l’Anglais a tenté sa chance avec Prince of Wales, une doublure probablement fatiguée par sa victoire de l’après-midi”, raconte L’Éperon, qui rapporte des explications de Michael, le lendemain après sa victoire dans le Grand Prix Rolex, alors étape de la Coupe du monde. “Quelque chose s’était glissé dans son talon, mais je crois surtout que c’était un message d’Handel qui souhaitait se réserver pour gagner aujourd’hui!”



Ludo Philippaerts pousse Ludger dans ses retranchements

La deuxième manche se dispute sur un tour galopant mais sans option de tracé. Seuls deux cavaliers alourdissent leur score: Rodrigo, neuvième en raison de deux fautes inhabituelles de Lianos, et Markus, sixième car battu sur le second plan du dernier oxer après avoir tout tenté devant son public. Grâce à leurs sans-faute, Rolf-Goran et Lars se classent sept et huitième. Jeroen assure sa cinquième place, juste derrière Jos, quatrième, et Franke, troisième, qui n’ont pas affolé le chronomètre non plus. Dans le money-time, Ludo, alors numéro deux mondial, signe un super double sans-faute, dans un temps d’une seconde moins rapide que celui de Markus. Il ne garde la tête que quelques instants, car Ludger va alors délivrer une démonstration fabuleuse de solidité. “Particulièrement ménagé depuis le début du concours, avec un tour de travail le jeudi et une journée de repos le vendredi, Goldfever III paraissait frais comme un gardon... Et ne tarda pas à le démontrer! Que dire si ce n'est souligner la précision du dessin, le calme souverain du numéro un mondial, Ludger Beerbaum, la réactivité de son étalon en or à la moindre sollicitation”, s’enthousiasme Christelle. “À aucun moment l’aléatoire, l’audace n’ont eu leur place. Chaque battue d’appel paraissait correspondre au schéma idéal prédéfini à la reconnaissance.” L’Allemand s’impose pour quelques centièmes de seconde.

Revivez la fabuleuse victoire de Ludger Beerbaum et Goldfever




Rebelote en 2002!

Ludger récidive dès 2002, toujours à Genève. Un titre qui a bien failli lui être ravi par l’audacieuse Américaine Leslie Burr-Howard, seule femme engagée dans cette épreuve, qui a tenu le public en haleine jusqu’à la dernière seconde. Le spectacle et le suspens étaient au rendez-vous sur la plus grande piste couverte du monde, devant des tribunes combles, comme le raconte Pascal Renauldon dans les colonnes de GRANDPRIX Élevage & Compétition. Le ton est donné dès les premières minutes avec un magnifique sans-faute signé Leslie Howard et Priobert de Kalvarie. Cinq autre couples produisent un sans-faute dans cette première manche qualifiée de “difficile mais pas trop”, par l’Allemand Lars Nieberg: ses compatriotes Toni Hassmann sur Landstreicher et Otto Becker sur Fiala, Jos Lansink sur Zandor, Markus Fuchs, toujours associé à Tinka’s Boy, ainsi que le tenant du titre, très appliqué et concentré, cette fois avec sa jument Gladdys S réservant Goldfever pour le Grand Prix.

La seconde manche s’était avérée plus corsée et très tournante. Seul Lars parvient à réaliser un sans-faute, terminant troisième de l’épreuve. Très rapide après une malheureuse faute, Ludger, avant dernier à passer, prend la tête du classement. La tension monte lorsque Leslie Howard, dernière concurrente, s’élance sur la piste. Agressive, l’Américaine! Et rapide. On y croit jusqu’au bout. Mais trop rapide... Une faute sur le dernier obstacle lui vaut la deuxième place au classement final.  Ludger boucle alors l’année 2002 en solide numéro un. Son secret? “Il n’y en a pas. Il faut travailler, avoir de la chance. Ce n’est pas seulement sur la piste qu’on gagne. Il faut avoir des propriétaires et des gens compétents à la maison qui vous aident et savent prendre des responsabilités.” Dix-neuf ans plus tard, il ne répondrait pas différemment à la même question!

Du 9 au 12 décembre, le CHI de Genève fête également sa soixantième édition. Réservez vos places ici.



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