Sabine Schut-Kery et Sanceo ont présenté la reprise de l’année à Tokyo

Durant la période des fêtes, GRANDPRIX revient sur les événements, les faits, les femmes, les hommes et les équidés qui ont marqué 2021. Cet été, Sabine Schut-Kery et Sanceo ont illuminé le rectangle de dressage des Jeux olympiques de Tokyo en présentant des reprises  harmonieuses et légères. Le 27 juillet, dans le Grand Prix Spécial support de la finale par équipes, les deux complices ont particulièrement excellé, rapportant l’argent olympique à l’équipe des États-Unis et signant la troisième meilleure performance de la soirée.



Bien sûr, Jessica von Bredow-Werndl et TSF Dalera BB ont largement dominé le dressage européen et mondial cet été, s’octroyant pas moins de cinq médailles d’or en grands championnats en quelques semaines. Encensées pour l’harmonie qui règne entre elles ainsi que la légèreté et la justesse de leurs réalisations, toutes deux ont fait souffler un véritable vent de fraîcheur sur la discipline. Toutes ces qualités se prêtent parfaitement à un autre duo, révélé cet été dans la chaleur des Jeux olympiques de Tokyo: Sabine Schut-Kery et Sanceo. Sélectionnés dans l’équipe des États-Unis pour l’événement nippon, la cavalière et son Hanovrien ont, à chacune de leurs prestations, régalé les quelques spectateurs présents, mais aussi et surtout les observateurs du dressage condamnés à suivre la compétition à distance.

Le 24 juillet, le couple était le premier à entrer dans l’arène pour le collectif étatsunien. D’emblée, dans un Grand Prix nouvelle formule où les cavaliers s’élançaient par groupe de dix, les deux meilleurs de chaque série étant qualifiés d’office pour la finale individuelle, l’Allemande d’origine et son mâle ont présenté une très bonne reprise et largement battu leur record de note sur ce texte en compétition internationale. Avec 78,416 %, tous deux ont réalisé la septième meilleure reprise du Grand Prix, toutes journées et groupes confondues, et se sont – bien sûr – qualifiés pour le Grand Prix Libre, support de la finale individuelle.



Une prestation d’anthologie dans le Grand Prix Spécial

Sabine Schut-Kery n'a pas caché sa joie en montant sur le podium avec l'équipe des États-Unis après sa magnifique prestation dans le Grand Prix Spécial.

Sabine Schut-Kery n'a pas caché sa joie en montant sur le podium avec l'équipe des États-Unis après sa magnifique prestation dans le Grand Prix Spécial.

© FEI / Shannon Brinkmann

Après que leurs coéquipiers, Steffen Peters et Adrienne Lyle, ont eux aussi démontré leur très bonne forme le lendemain lors de la deuxième journée de Grand Prix, Sabine Schut-Kery et Sanceo ont fait leur deuxième apparition le 27 juillet sur le rectangle nippon, lors d’un Grand Prix Spécial qui allait s’avérer exceptionnel (l'épreuves est disponible en replay sur Eurosport Player). Pour la première fois, l’épreuve se déroulait en musique, les athlètes pouvant choisir l’accompagnement parfait pour leur monture. Derniers à prendre le départ pour l’équipe des États-Unis, la cavalière et son fils de San Remo ont réalisé une superbe prestation. Présentant un passage très suspendu et un piaffer d’école, avec un abaissement des hanches bien visible, le duo a surtout ébloui par la formidable entente qui régnait entre eux. Remarquable notamment dans les difficiles transitions entre le trot allongé et le passage, faciles et immédiates pour le couple, celle-ci a caractérisé l’ensemble de la prestation. Très à l’écoute de sa cavalière, extrêmement fine et précise dans ses aides, Sanceo a pu montrer l’ampleur de son talent sur le texte exigeant du Spécial, qu’il a déroulé avec aisance de l’arrêt d’entrée au salut final. À peine a-t-on pu lui reprocher quelques minimes fautes de rythme dans les postérieurs et un léger manque de relaxation dans le pas rassemblé, très bien gérées par Sabine Schut-Kery, qui a gardé un contact léger tout au long de sa présentation, ainsi qu’une pirouette pas parfaitement exécutée. Si le public a su apprécier la reprise de l’Américaine et son Hanovrien, cela a également été le cas des sept juges présents autour du rectangle tokyoïte, qui ont attribué pas moins de 81,596% au couple!

Certes, cette note est sensiblement plus basse que le record olympique du Grand Prix Spécial, qu’Isabell Werth avait porté à 83,298% un plus avant leur passage et qui a été ré-établi à 84,666 % quelques minutes plus tard par Jessica von Bredow-Werndl - c’est dire le niveau atteint par la compétition au Japon! Pour autant, elle a, d’une part, permis aux États-Unis de se parer d’argent le soir du 27 juillet. D’autre part, en plaçant Sabine Schut-Kery au troisième rang de toutes les présentations déroulées ce jour-là, elle a fait monter le suspens quant à la composition du podium de la finale individuelle, organisée le lendemain.



Une cinquième place individuelle à la clé

Dans le Grand Prix Libre, l’Américaine et son partenaire de danse se sont cependant montrés un peu moins à l’aise (leur passage est à revoir en fin d’article). Si la légèreté des aides de l’amazone a une nouvelle fois été remarquable, Sanceo a commis plusieurs fautes de rythmes au passage, et est repassé au trot dans la préparation d’une pirouette au galop. Sur une chorégraphie relativement technique mais pas forcément extrêmement originale, tous deux ont conclu leur expérience olympique avec une note de 84,300%, tout de même synonyme d’une très bonne cinquième place.

Désormais âgé de seize ans, Sanceo impressionnera-t-il à nouveau son monde aux championnats du monde cette année? Réponse en août, à Herning!