“J’espère pouvoir compter sur GL Events Dorai d’Aiguilly pour disputer de belles épreuves”, Olivier Perreau

En 2021, Olivier Perreau a remporté son tout premier Grand Prix CSI 5* aux rênes de GL Events Venizia d’Aiguilly, qu’il a fait naître. Le Ligérien dresse un bilan de la saison passée et fait part de ses objectifs à venir, ainsi que des nouveaux complices qu’il a accueillis dans ses écuries. Il parle également de son élevage et de sa façon d’envisager ce pan de son activité.



À l’aube de la saison 2022, quel bilan tirez-vous de l’année passée ?

Nous avons fait une très belle saison 2021, ponctuée par la victoire de GL Events Venizia d’Aiguilly (SF, Diamant de Semilly x Quick Star) dans le Grand Prix CSI 5* de Valence (le 22 août, ndlr). Toute l’écurie a bien tourné et les jeunes chevaux ont progressé, ce qui est de bon augure pour l’année qui arrive. Bien sûr, j’aurais préféré faire un sans-faute à Lyon (où le cavalier a écopé de huit points de pénalité lors de l’épreuve reine du CSI 5*-W, ndlr) mais il s’agissait là d’un Grand Prix Coupe du monde dans lequel réaliser un parcours parfait n’est pas si facile, et ma jument a tout de même fait un bon parcours.

Comment envisagez-vous l’avenir avec GL Events Venizia d’Aiguilly ?

Je vais essayer de viser quelques Grands Prix CSI 5* avec elle et d’y réaliser de belles performances, ce qui serait vraiment bien. Son premier objectif sera le Saut Hermès (programmé du 18 au 20 mars sous la voûte du Grand Palais éphémère, ndlr), qui est organisé par la maison Hermès, main dans la main avec GL Events Equestrian Sport. Ce concours est pour moi un objectif important.

Qu’avez-vous pensé de la fin de saison de GL Events Dorai d’Aiguilly (SF, Kannan x Toulon), en laquelle vous dîtes fonder beaucoup d’espoirs ?

Elle a réalisé une très bonne saison de huit ans, durant laquelle elle a vraiment continué à apprendre son métier. Son année de neuf ans sera encore une période d’apprentissage, mais elle va passer au niveau supérieur. Je vais essayer de créer pour elle un programme intelligent car elle sera encore jeune, et c’est une jument sur laquelle j’espère pouvoir compter pour disputer de belles épreuves. Son premier objectif sera éventuellement de courir les championnats de France (programmés du 21 au 24 avril à Fontainebleau, ndlr)

En fin de saison, vous avez récupéré Disneyland (HOLST, Caretino x Capitol I), qui évoluait auparavant sous la selle de Nicolas Pizarro. Pouvez-vous nous parler d’elle ?

C’est une jument qui est arrivée dans mes écuries à la fin du mois d’octobre. Nous avons déjà réalisé de bonnes performances ensemble en prenant la quatrième place du Grand Prix du Grand National de Lyon et la huitième de celui du CSI 3* de Valence, dont les barres s’élevaient à 1,55m. Je me fixerai des objectifs avec elle en fonction de son évolution en début d’année.

Avez-vous vu d’autres chevaux rejoindre vos écuries ?

Oui, je vais notamment avoir un piquet de sept ans très fourni pour cette année, avec huit chevaux qui ont beaucoup de qualité, même si certains sont très verts. Je vais prendre le temps de les faire évoluer, de les faire tourner. J’ai également quelques nouvelles montures un peu plus âgées qui sont arrivées. Bien sûr, au cours de l’année, il y aura de l’évolution avec des ventes et des achats, donc nous nous adapterons.



“J’espère que certains de mes chevaux de sept ans sortiront du lot”

Aux rênes de Venizia d'Aiguilly, ici à Valence lors de la première édition indoor de l'Hubside Jumping, Olivier Perreau a remporté cette année son premier Grand Prix CSI 5*.

Aux rênes de Venizia d'Aiguilly, ici à Valence lors de la première édition indoor de l'Hubside Jumping, Olivier Perreau a remporté cette année son premier Grand Prix CSI 5*.

© Sportfot

Où et quand allez-vous reprendre la compétition ?

Normalement, j’irai au CSI 5*-W de Bordeaux (programmé du 3 au 6 février, ndlr). Ensuite, j’emmènerai une douzaine de chevaux au Sunshine Tour (organisé à Vejer de la Frontera, en Espagne, du 8 février au 27 mars, ndlr), où je resterai jusqu’à la fin du mois de février. J’y suis déjà allé l’an passé et j’ai beaucoup aimé cette tournée de concours. Il y a vraiment de la place, de très bons terrains, de belles épreuves pour mettre les chevaux en route et du commerce.

Vous disiez en août vouloir “travailler pour atteindre les rangs de l’Équipe de France.” Est-ce votre objectif principal pour 2022 ?

Je vais essayer de continuer à progresser car j’ai encore de nombreuses choses à régler. J’aimerais gérer GL Events Dorai d’Aiguilly avec cet objectif en ligne de mire pour le futur, et peut-être préparer d’autres montures pour cela également. J’espère que certains de mes chevaux de sept ans sortiront du lot et seront à même de faire du grand sport. 

En parallèle de votre carrière sportive, vous êtes également éleveur. Combien de jeunes chevaux avez-vous ? Leur formation passe-t-elle par le circuit de la Société Hippique Française ?

Nous avons une petite trentaine de chevaux âgés de quatre à six ans. J’utilise  le circuit Jeunes chevaux pour les former car je le trouve très bon, mais sans trop d’objectifs de finale. Les parcours proposés sont tout à fait adaptés pour les jeunes, et nous avons en plus la chance que les concours soient organisés le mardi et le mercredi, ce qui me permet de participer à ces compétitions, où je me rends souvent le mardi avec mes cavaliers et peux monter moi-même.

Comment se profile la saison de reproduction pour votre élevage ?

J’essaye normalement de faire naître une douzaine de poulains par an, et en 2022, j’en attends huit. J’aime aussi utiliser les pouliches de trois ans avant qu'elles ne fassent leurs débuts en compétition, soit en transfert d’embryons, soit en leur faisant porter un poulain. Je ne fais par contre pas de de reproduction avec les juments que je monte en concours. En ce qui concerne les étalons, j’aime me tourner vers des valeurs sures, comme Diamant de Semilly (SF, Le Tot de Semilly x Elf III), que j’ai beaucoup utilisé, ou Mylord Carthago (SF, Carthago x Jalisco B)et d’autres. Pour autant, je pense qu’il est également intéressant d’utiliser des reproducteurs plus jeunes. Cette année, par exemple, je vais utiliser Ijou d’Aiguilly (SF, Mylord Carthago x Toulon), un frère utérin de GL Events Dorai d’Aiguilly (et également de l’étalon très en vue Eldorado vd Zeshoek, ndlr) qui est né chez moi. Il prend quatre ans et a été approuvé par le stud-book Selle Français en fin d’année dernière. C’est un cheval que j’aime beaucoup car il a beaucoup de qualités naturelles.