“Mon piquet de chevaux s’étoffe à nouveau, ce qui me conduira, je l’espère, vers de belles années sportives”, Julien Gonin

Julien Gonin rêvait autrefois de devenir agriculteur, mais il performe aujourd’hui sur la scène internationale en saut d’obstacles. Un virage opéré après avoir croisé la route de Michel Robert, qui a également mené le Rhônalpin à mettre de côté sa passion pour le ballon ovale. Le cavalier qui fêtera ses quarante ans le mois prochain a clôturé 2021 en réussissant cinq parcours sans faute au CHI de Genève, avec une victoire dans une épreuve à 1,40m sur l’efficace Cymba et des classements à la clé. Il est désormais entouré de chevaux prometteurs, parmi lesquels il espère trouver un compagnon de route vers les Jeux olympiques de Paris 2024.



Quel bilan tirez-vous l’année 2021 pour vous et vos chevaux ? 

Nous avons connu une belle saison 2021, lors de laquelle nous avons surtout avancé. Bien sûr, je pense que nous pouvons toujours faire mieux, mais nous pouvons également faire pire. Mon piquet de chevaux s’étoffe à nouveau, ce qui me conduira, je l’espère, vers de belles années sportives. 

Quelles sont vos ambitions avec votre jument de tête Valou du Lys (SF, Calvaro x Galoubet A) ?

Cette jument a beaucoup changé cette année, et même si elle a douze ans et bientôt treize ans dans les mois à venir, elle ne cesse de progresser. Au départ, elle était très difficile, mais à la fin de la saison, j’ai remarqué qu’elle devenait de plus en plus facile. L’an passé, c’est elle qui a participé aux épreuves les plus hautes dans les grands concours. En 2022, Caprice de Guinfard va pouvoir l’épauler à ce niveau-là. Valou va donc diviser ses efforts par deux et va naviguer un peu plus dans des épreuves à 1,50m et 1,60m. 

Qu’envisagez-vous pour la suite avec Caprice de Guinfard (SF, Mylord Carthago x Socrate de Chivre), auteur de trois sans-faute sur trois parcours au CHI de Genève ? 

Caprice a réalisé une très bonne saison, c’est mon cheval qui a le plus gagné en 2021, encore plus que Valou (l’alezan totalise 76,842 euros de gains à l’année contre 72,819 euros pour la jument de treize ans, ndlr). Il a gagné le Grand National de Cluny, une épreuve à 1,50m devant pas moins de soixante-quatre partants. Il était également sans-faute dans quasiment tous les Grands Prix du Grand National hormis à Saint-Lô. Il s’est ensuite classé dans de nombreux Grands Prix. Il a tout réussi ces derniers mois. Je l’avais engagé dans les Grands Prix du samedi dans les CSI 5*, que ce soit dans le Grand Prix de la ville de Vérone, ou du samedi à Genève. À chaque fois il a signé un sans-faute.

Vous avez remporté cinq épreuves internationales jusqu’à 1,45m avec Cymba (SF, Radieux x Adelfos) en 2021. Comment qualifieriez-vous cette jument ? 

Cymba est une véritable guerrière ! J’aimerais qu’elle passe le cap des épreuves cotées à 1,50m et qu’elle s’en sorte bien sur celles-ci. Pour cela, il me reste encore cinq centimètres à travailler avec elle. Nous avons pu remarquer que Cymba réalise de belles performances sur des parcours de 1,40m et 1,45m. Mon principal objectif est qu’elle soit compétitive sur 1,50m. Comme Valou, elle était aussi très difficile mais commence peu à peu à se calmer avec l’âge, puisqu’elle aura dix ans cette année. Il est vrai que c’est une jument avec laquelle j’ai eu beaucoup de victoires et de classement cette année

Julien Gonin et Cymba au CHI de Genève

Julien Gonin et Cymba au CHI de Genève

© Scoopdyga



“J’ai accueilli beaucoup de nouveaux jeunes chevaux”

Chez vous, Eup and Go du Lavoir (SF, Vigo d’Arsouilles x Quick Star) est surnommé “Le petit crack des écuries”. Quelles sont vos perspectives avec ce cheval ?

Pour l’année à venir, nous avons deux options : poursuivre la promotion de l’élevage du Lavoir avec les éleveurs ou le commercialiser. Pour l’instant, il est toujours à mes côtés, et je commence la saison avec.

Avez-vous accueilli de nouveaux chevaux dans vos écuries durant cette pause hivernale ?

Tout à fait, j’ai accueilli beaucoup de nouveaux jeunes chevaux. Désormais, je n’ai plus qu’à les faire progresser pour réussir de belles performances. Je continue dans la perspective d’acheter de jeunes chevaux pour ensuite poursuivre leur formation

Quelle sera votre prochaine échéance importante ? 

Initialement, ma première échéance devait être Bordeaux, mais nous venons d’apprendre son annulation (entretien réalisé le 14 janvier, ndlr). Je commencerai donc cette saison 2022 à Vilamoura au Portugal. 

Les Jeux olympiques de Paris font-ils partie de vos objectifs ? Si oui, comment allez-vous vous y préparer ? 

Bien sûr, pour cela je vais préparer tous mes chevaux. Si parmi eux, un s’y prête et fait vraiment parti de mes meilleurs à ce moment-là, tant mieux. C’est un objectif et le système qui m’entoure désormais est suffisamment solide. Aujourd’hui, je dispose d’une organisation qui me permet de me déplacer et de me rendre sur un événement pendant quelque temps. Le système continue à fonctionner en mon absence. 

Quel regard portez-vous sur l’équipe de France, qui a traversé une saison 2021 quelque peu difficile ? 

À ce niveau-là nous faisons tout ce que nous pouvons (rires)! Ce ne serait pas gentil et ce n’est pas non plus dans ma nature d’esprit d’apporter des critiques envers l’équipe de France. La critique reste positive, nous faisons tous de notre mieux.

L’année passée a-t-elle été fructueuse en ce qui concerne le commerce de chevaux ? 

Je n’ai pas vendu beaucoup de chevaux puisque j’ai réalisé de bons investissements dans des chevaux performants et prometteurs. Durant la trêve hivernale, j’ai vendu quelques chevaux, et je vais en vendre encore un peu. La saison 2021 n’a pas été une grande année de commerce. D’ailleurs, j’aurais pu vendre Valou du Lys puisqu’on me l’a demandée à plusieurs reprises. Mais ce sont des choix stratégiques pour l’avenir.  

Julien Gonin et Valou du Lys au CHI de Genève

Julien Gonin et Valou du Lys au CHI de Genève

© Scoopdyga