De nouvelles reprises de dressage pour toutes les catégories
Les équipes de France d’attelage des catégories Individuelles, Paires et par Équipes ont été conviées au Parc équestre fédéral pour un deuxième stage entre le 28 et 30 janvier. L’occasion pour les meneurs à deux chevaux de s’aguerrir sur le tracé de leur nouvelle reprise de dressage, qui entre en vigueur cette saison. L’an passé, ce sont les meneurs à un cheval qui ont vu leur reprise modifiée, tandis que ce sera le cas pour les attelages à quatre en 2023. Marion Vignaud et Vincent Serazin, meneurs, Anne-Marie Turbé, juge internationale, et Sébastien Vincent, membre du staff fédéral Poneys, ont évoqué ces changements.
Régulièrement, la Fédération équestre internationale (FEI) apporte des évolutions aux reprises de dressage pour l’attelage. Elles interviennent dans l’hiver qui suit le championnat, ce qui laisse deux saisons aux meneurs pour s’adapter et optimiser leur présentation pour le championnat suivant. Cette année, c’est la catégorie Paire qui est concernée par ce changement, tandis que la catégorie Individuelle a vu sa reprise évoluer en 2021, et que ce sera le cas en 2023 pour les attelages à quatre. Une des principales modifications est la réduction de la taille du rectangle pour toutes les catégories, qui passe de cent mètres à quatre-vingts sur quarante mètres. Par conséquent, le tracé a été adapté. Parmi les raisons de ce changement, la réduction du temps passé en piste, mais également la facilitation de la compétition. “Généralement, les sites de compétition pluridisciplinaires disposent de carrières entre quatre-vingts et cent mètres de long. Réduire permet de conserver de la place pour entrer, que ce soit confortable pour les attelages à quatre mais aussi pour les Solos, qui entrent au galop”, précise Quentin Simonet, conseiller technique national (CTN) pour l’attelage. “Les meneurs et entraîneurs ont déjà pour habitude de faire des focus sur l’épreuve de dressage dans leur préparation. Les changements ne devraient pas trop leur poser de difficultés. L’équipe de France aborde ces changements de manière positive. Cela permet également de remobiliser tous les meneurs en leur donnant de nouveaux objectifs.”
L’expertise d’Anne-Marie Turbé, juge internationale
L’importance est la compréhension des nouveaux éléments demandés, ce qui permet une transition en douceur vers un nouvel enchaînement. Tous les ans lors des rassemblements hivernaux, le staff fédéral prévoit la présentation des reprises face à un juge, afin de permettre aux couples de progresser grâce à ces mises en situation de concours. Regroupés pour un stage fédéral du 28 au 30 janvier au Pôle France FFE d’attelage, à Lamotte-Beuvron dans le Loir-et-Cher, les meneurs ont pu compter sur la présence d’Anne-Marie Turbé, juge FEI de niveau quatre, disponible le samedi pour évaluer les reprises de chacun. Elle est également intervenue pour un focus en salle sur les reprises Paire et Solo. “L’objectif est d'expliquer les idées directrices, les attentes et le nouveau tracé. Pour les Paires, certaines figures risquent d’être plus difficiles à mener, même si le travail à une main a disparu. Concernant les attelages à un cheval, qui ont déjà expérimenté leur nouvelle reprise pendant une saison, je pense qu’ils ont pris leurs marques. Ils apprécient, dans l’ensemble, cette reprise qui est assez dynamique avec des transitions rapprochées. Pour nous, c’est un peu différent car elle est difficile à juger. Il faut poser les notes rapidement, les figures s’enchaînent parfois très vite, tandis que d’autres fois, sur une seule note, il faut évaluer plusieurs points. La reprise reste agréable à regarder. Pour eux, la réduction de la piste n’est pas vraiment un problème. Pour les attelages à deux et quatre chevaux, la reprise a été dessinée pour être présentée sur un terrain de quatre-vingts mètres de long, donc nous verrons ce que cela donne techniquement”, a détaillé Anne-Marie Turbé.
“Je retiens de cette reprise la précision”, Vincent Serazin, catégorie Paire
“Avec la réduction de piste, la reprise va être beaucoup plus intéressante, avec des changements rapides, comme en dressage monté. Les diagonales sont plus courtes, et les cercles au trot rassemblé demandent de préparer très vite le changement de direction qui vient ensuite. Il y a aussi des arrêts, du reculé, un pas libre. C’est un programme copieux donc il faudra avoir des chevaux prêts. Il va falloir effectuer du travail avec chaque cheval monté et attelé, mais aussi des longues rênes pour bien maîtriser la reprise, chose que l’on ne faisait pas spécialement avant. Pour maîtriser les enchaînements au plus vite, je marche aussi beaucoup la reprise, en faisant des marques au sol, car il faut bien anticiper les mouvements. Je retiens de cette reprise la précision! J’ai hâte d’avoir le retour des juges, et nous avons d’ailleurs la chance de pouvoir compter sur la présence d’Anne-Marie Turbé pendant ce stage”, a analysé Vincent Serazin. À noter que, pour l’attelage en paire, la FEI est revenue sur sa décision d’intégrer du galop à la reprise dès 2023. À ce jour, seules les reprises des attelages à un poney et un cheval comportent des figures au galop.
“Tous ces changements sont positifs”, Marion Vignaud, catégorie Solo
“Notre reprise a changé l’hiver dernier. C’est la première fois que l’on rentre au galop sans s’arrêter pour saluer les juges, avec la reprise qui s’enchaîne directement. Cela raccourcit le temps en piste de presque onze à sept minutes. Il y a beaucoup plus de galop qu’avant. Cette allure fait totalement partie de mon entraînement habituel, donc je n’ai pas spécialement adapté ma façon de faire. En attelage à un, les chevaux sont aussi souvent montés. Cela permet d’améliorer leur locomotion et d'avoir plus de capacités à les faire travailler. En effet, les jambes ou le poids du corps sont des aides que l’on n’a pas attelées. Cela permet aussi de varier le travail. La nouveauté de cette reprise est le retrait des cessions au profit des épaules en dedans, qui sont plus simples à réaliser, car les épaules restent libres en attelage. D’après les spectateurs, la reprise est plus vivante; il n’y a pas de longueurs et ce sont des enchaînements dynamiques. Tous ces changements sont positifs: la qualité des chevaux évolue, les juges doivent se remettre en mode formation, les meneurs se remettent en question et ne restent pas dans leur routine, cela relance l’enseignement… Nous avons nos championnats du monde au Haras du Pin en septembre prochain. Le dressage est une condition indispensable pour obtenir un bon résultat, mais il faut être complet sur les trois tests pour réaliser une vraie performance”, a confié Marion Vignaud. Les meneurs en attelage à quatre n’ont, pour la majorité d’entre eux, pas encore détaillé leur nouvelle reprise, la même que pour la catégorie Paire, comme elle ne sera effective qu’en 2023.
Du changement aussi du côté des catégories Poneys
“Pour les catégories Poneys, tout a aussi changé. Il y a des nouvelles reprises pour les CAI 2* et 3*. Malgré les changements de tracé, les poneys sont normalement prêts à exécuter tous les mouvements. Désormais, il y a des épaules en dedans à la place des cessions, beaucoup de changements d’allure, du galop avec un changement de pied en repassant par l'axe central, une marge de deux ou trois foulées de trot est autorisée. Ce qu’il faut vraiment essayer de faire, c’est la dessiner et être le plus précis possible. Nous allons nous perfectionner stage après stage pour stabiliser les points”, a expliqué Sébastien Vincent, entraîneur national Poneys.