La FEI reconnaît des erreurs un an après la terrible épizootie de HVE-1 survenue en Europe

La FEI a publié hier la première section d’un rapport en trois parties rendant compte de son enquête sur l’épizootie de la forme neurologique du virus de l’herpès équin (HVE-1), également nommée rhinopneumonie, survenue en février 2021 en Espagne. Celle-ci avait entraîné la mort de dix-huit chevaux en Europe continentale, tandis que des cas avaient été confirmés dans dix pays: Belgique, Danemark, France, Allemagne, Italie, Qatar, Espagne, Slovaquie, Suède et Suisse. Alors que le virus est de retour cet hiver, notamment en Californie, où les compétitions ont été suspendues, on attend forcément beaucoup de ce rapport, où la FEI admet des erreurs.



L’an passé, la FEI s’était engagée à mener une enquête complète et totalement transparente sur tous les aspects de l’épizootie de HVE-1 qui avait éclaté en Espagne, ainsi qu’à rendre publiques toutes ses conclusions. Ce travail d’investigation, “qui s’est concentré sur les lieux où il y avait des cas liés, a montré qu’il y avait des défaillances systémiques dans un certain nombre de domaines, dont le rapport dresse la liste”, explique la FEI dans un communiqué paru hier soir. “Afin de rendre le rapport aussi complet que possible, il a été divisé en trois parties. La section du rapport publiée aujourd’hui, la partie 1, fournit une image complète et factuelle de l’épizootie, y compris la série d’événements, les causes, les rôles et responsabilités, et l’analyse. Il évalue ce qui a été fait correctement et identifie les lacunes et les leçons apprises.”

Cette première partie évoque également la responsabilité, le manque de préparation et les mesures qui ont déjà été prises pour y remédier, y compris une compétence renforcée pour la FEI et des règles renforcées. Le blocage des chevaux malades et cas contacts dans la base de données de la FEI pour empêcher une transmission ultérieure, l’importance de l’évaluation des risques, à la fois avant et après l’épidémie, les contrôles réglementaires sur place avant l’événement et la création d’unités d’intervention d’urgence sont également couverts. Plusieurs rapports externes sont inclus en tant qu’annexes. Ce rendu de trente-neuf pages, plus quatre-vingt-seize pages d’annexes, a été produit par le Dr Göran Åkerström, directeur du service vétérinaire de la FEI, et Grania Willis, ancienne directrice de la communication de la FEI et aujourd’hui consultante exécutive auprès de l’organisation. Il comprend également des contributions du groupe de travail sur l’épidémiologie vétérinaire de la FEI et d’autres experts vétérinaires, d’Ingmar de Vos, président de la FEI, et Sabrina Ibáñez, secrétaire générale, et des services vétérinaire et juridique.

La deuxième partie du rapport, qui sera publiée avant le Forum des sports de la FEI, prévu les 25 et 26 avril à Lausanne, couvre les mesures strictes mises en œuvre pour permettre le retour à la compétition après le verrouillage de six semaines imposé par la FEI au sport international en Europe continentale. Cette section se concentrera sur les statuts HVE-1 et le système de sanctions, et évaluera leur efficacité, ainsi que les éléments qui ont été intégrés cette année au règlement vétérinaire de la FEI, approuvé par l’assemblée générale hybride de la FEI, en novembre 2021 à Anvers. La troisième partie, qui sera présentée au Forum, examinera la voie à suivre, y compris les potentiels protocoles de vaccination globale. Le professeur Lutz Goehring, spécialiste mondialement reconnu des maladies infectieuses équines, et en particulier du HVE au Gluck Equine Research Center, présentera ses conclusions sur les avantages et inconvénients de la vaccination, en se concentrant sur les preuves scientifiques de l’effet protecteur de la vaccination obligatoire contre les épidémies de HVE-1 pouvant survenir lors d’événements FEI. Cette présentation sera incluse dans une session sur le Règlement vétérinaire prévue le 26 avril.



“Il est clair que des erreurs ont été commises”, Ingmar de Vos

“Le rapport sur l’épizootie de HVE-1 survenue l’an dernier en Espagne est un travail important qui offre un examen médico-légal de tous ses éléments”, déclare Ingmar de Vos, président de la FEI. “La première partie du rapport examine ce qui n’a pas fonctionné et ce que la FEI et notre communauté ont fait ou auraient pu faire pour minimiser l’impact et la propagation du virus. Il est clair que des erreurs ont été commises et nous devons tous en tirer des leçons afin de nous assurer qu’il n’y aura plus jamais d’épizootie aussi dévastatrice. Il doit y avoir des responsabilité et chacun, y compris la FEI, doit en prendre sa part. Comme vous pouvez le voir dans le texte publié aujourd’hui, les responsabilités individuelles devront être établies par la FEI sur la base du contenu de ce rapport avant toute autre action potentielle. Le service juridique de la FEI procédera à une analyse approfondie et les conclusions de toute procédure judiciaire en résultant seront rendues publiques en temps voulu. L’importance des conclusions de l’enquête et du rapport lui-même a été mise en évidence par l’épizootie en cours aux États-Unis, soulignant une fois de plus le fait qu’il n’y aura jamais de risque zéro avec le HVE. Lors de chaque événement, dans chaque écurie, nous devons nous assurer que des mesures de biosécurité correctes sont en place pour la sécurité de nos chevaux. Ayant maintenant les outils pour le faire, nous devons travailler ensemble en tant que communauté pour assurer en l’application et la conformité”, conclut le Belge.

La FEI a évalué si l’enquête et le rapport qui en a résulté devaient être externalisés ou menés en interne. Göran Åkerström explique pourquoi la deuxième option a prévalu: “La sous-traitance à un tiers aurait nécessité l’identification et la constitution d’un groupe de personnes possédant une expertise de haut niveau en épidémiologie vétérinaire et une connaissance approfondie de l’Union européenne et des législations nationales. Le groupe aurait alors dû être pleinement informé de tous les aspects de l’épizootie avant même de pouvoir commencer son travail. En tant qu’instance dirigeante internationale, la FEI était au centre des événements et était déjà en possession des communications entre toutes les parties tout au long de l’épizootie. Tout tiers aurait été dépendant du siège de la FEI pour obtenir ces informations, ce qui aurait encore retardé l’enquête, la production et la publication du rapport final. Il a donc été décidé que l’enquête, la collecte des preuves et la production du rapport seraient effectuées par les équipes du siège de la FEI.”

La première partie du rapport est disponible ici