Billabong du Roumois rejoint la famille Charles, et Julien Épaillard renonce à la Coupe du monde
Après quelques mois marqués par pléthore de classements et dix victoires internationales, dont une étape de la Coupe du monde Longines, les trajectoires de Julien Épaillard et Billabong du Roumois se séparent ici. L’alezan élevé par la famille Bertho, qui en était jusqu’alors toujours propriétaire, représentera désormais l’Union Jack avec l’un des trois enfants de Peter Charles.
Associés en compétition depuis juin 2021, Julien Épaillard et Billabong du Roumois (SF, Mylord Carthago x Papillon Rouge) n’évolueront plus ensemble. Actuellement en très grande forme, l’alezan de onze ans a en effet été vendu et sera désormais monté par l’un des trois enfants du Britannique Peter Charles, champion olympique par équipes en 2012. Le futur cavalier de l’alezan sera déterminé en fonction de ses affinités avec Sienna, Scarlett ou Harry, lauréat du Grand Prix Coupe du monde Longines de Londres en décembre.
Jusqu’alors, le sensationnel hongre était propriété de la famille Bertho, qui l’avait élevé. Formé successivement par Armand Mallet, Régis Bouguennec et Margaux Rocuet, il était ensuite passé sous la selle de Clément Bertho, le fils de son naisseur, Philippe, qui l’a initié aux compétitions internationales quelques mois avant qu’il ne soit confié au numéro un français. “Nous sentions vraiment qu’il pouvait disputer de plus grandes épreuves que celles auxquelles je prenais part, et nous voulions lui donner toutes les chances d’atteindre le haut niveau”, expliquait Clément Bertho dans un portrait de Billabong du Roumois. En neuf mois, Julien Épaillard et le fils de Mylord Carthago ont accumulé un nombre presque incroyable de succès, dont dix victoires internationales. Le couple a notamment remporté les Grands Prix CSI 3* de Gorla Minore et CSI 4* de Saint-Lô en octobre, une épreuve à 1,55m et le Grand Prix Coupe du monde de Madrid le mois suivant, et plus récemment une épreuve à 1,45m ainsi qu’un Grand Prix CSI 3* à Oliva il y a une dizaine de jours.
Aujourd’hui, le Normand savoure le sentiment légitime du devoir accompli. “Billabong m’avait été confié avec un objectif de commercial, c’était clair dès le début. J’ai l’impression d’avoir bien fait mon travail, d’autant que Billabong part dans une très bonne maison, ce qui représente une satisfaction supplémentaire. C’est un cheval vraiment spécial, très attachant et avec beaucoup de personnalité. La famille Charles m’a demandé toutes les informations à son sujet et va tenter de continuer à le faire évoluer dans le même état d’esprit et déferré. Je suis très content, car j’aime remplir les missions que me donnent mes propriétaires”, explique-t-il.
Pas de finale de la Coupe du monde pour Julien Épaillard
Conséquence de cette transaction, Julien Épaillard doit renoncer à la finale de la Coupe du monde prévue début avril à Leipzig et à deux CSI 5* dans lesquels il comptait initialement monter l’alezan. Après le retrait de Simon Delestre, Grégory Cottard sera donc le seul Tricolore à représenter le drapeau tricolore en Allemagne. “J’avais prévu d’engager Billabong à Bois-le-Duc, au Saut Hermès au Grand Palais éphémère, puis de courir la finale de la Coupe du monde. Ce ne sera pas le cas, mais ce n’est pas un problème, dans la mesure où les choses étaient très claires dès le départ. Mes objectifs professionnels et la satisfaction de mes clients passent toujours avant le sport. Si un jour un propriétaire me confie un cheval dans le but de courir une finale de Coupe du monde ou les Jeux olympiques, je mettrai tout en œuvre pour que cela se produise. J’ai donc annulé ma participation à ces CSI 5* et décidé de rester un mois de plus dans le sud de l’Espagne. J’ai un super piquet de chevaux à Oliva, où je vais continuer à les faire progresser. Tous ne sont pas prêts à performer en 5*. C’est pourquoi j’ai dû renoncer au Saut Hermès, ce que je regrette car j’adore ce concours”, explique le numéro un tricolore.
Malgré le départ de l’excellent Billabong, Julien Épaillard est tout sauf démuni. “Je compte dans mon piquet des chevaux géniaux pour prendre la relève, dont Caracole (de la Roque, SF, Zandor x Kannan), qui a remporté le Grand Prix CSI 3* de dimanche à Oliva et qui est à mon avis une excellente jument. Avec elle comme avec les autres, les objectifs se dessineront au fil de l’année. C’est aussi pour cela que je n’ai pas réintégré une équipe de la Global Champions League cette saison. Je préfère être libre d’ajuster mon programme en fonction des chevaux sur lesquels je compte. Je vais évoluer à leur rythme et nous verrons où cela nous mène. En tout cas, je ne suis vraiment pas dépourvu et j’ai même de la place pour accueillir de nouveaux chevaux”, conclut-il avec ambition.
Ci-dessous, la victoire de Julien Épaillard et Billabong du Roumois dans le Grand Prix CSI 4* de Saint-Lô, en octobre.