L’équipe de France d’endurance en stage avec Andy Booth
Le staff fédéral d’endurance a passé ses troupes en revue à l’occasion d’un stage équipe de France à Saint-Etienne-de-Tulmont, les 21 et 22 février derniers. Les cavaliers ont profité de l'accompagnement d’Andy Booth, éthologue renommé, avec deux jours ciblés sur la réduction du stress chez le cheval, en faveur de la performance et du bien-être. Des échanges passionnés et constructifs, qui ont été appréciés de tous.
Sous l’impulsion de Jean-Michel Grimal, sélectionneur national, et de Martin Denisot, conseiller technique national en charge de l’endurance, vingt-trois cavaliers potentiellement sélectionnables pour les grandes échéances ont bénéficié de l’accompagnement d’Andy Booth à l’occasion d’un stage fédéral. Si la préparation physique de l'athlète cheval est une priorité pour tous, l'axe était ici complémentaire en faisant le focus sur la préparation mentale et émotionnelle des chevaux afin de limiter les pertes d'énergies inutiles liées au stress, à l'anxiété ou à la confusion.
Relâchement et bien-être pour performer
Plusieurs aspects ont été abordés avec l’éthologue australien, installé en France depuis 2011: développer la confiance chez l’herbivore, réduire les réactions de fuite et enlever les défenses et les résistances, qui empêchent la performance. “Il nous a fait désensibiliser les chevaux, bouger les épaules, les hanches, reculer, ou encore sensibiliser à la pression du licol. L’objectif est d’améliorer la complicité des couples, donc la performance. Nous emmenons souvent des chevaux expérimentés en championnats, mais il faut savoir les contrôler peu importe la situation. Et si l’on perd ce contrôle, il faut réussir à se recentrer et reconcentrer sa monture en douceur.”, explique Jean-Michel Grimal.
Les cavaliers ont travaillé tous ensemble sous le regard d’Andy Booth, les deux tiers du temps à pied, avec un petit temps à cheval en licol. “J’ai participé à ce stage il y a sept ans, et je trouvais dommage de ne pas le faire partager, car j’aurais aimé rencontrer ce genre de personne plus tôt. Cette méthode solutionne beaucoup de problèmes au quotidien. De plus, le bien-être animal est primordial”, évoque le sélectionneur national. Il souhaite désormais concrétiser cette première initiation réussie par un travail sur le long terme avec Andy Booth. “L’idée est que les cavaliers de l’équipe de France qui le souhaitent deviennent des vrais hommes de chevaux, et non juste des gens avec des chevaux. Il est important de les sensibiliser à ce sujet”, ajoute-t-il.
Témoignages
“Avant de concourir, il faut être sûr que les fondations sont très solides. Si un cheval va bien émotionnellement, mentalement et physiquement, ses capacités à performer vont augmenter. En endurance, une grande partie de l’équipe évolue au sol, emmène de l’eau, et intervient pendant une partie de la course. Si le cheval est stressé, ou dans un léger mouvement de fuite en avant, il gaspille son énergie. Dans ces compétitions de longue durée, où le corps est poussé vers ses limites, il n’y a pas besoin de perdre en plus de l’énergie à cause de la peur ou de l’anxiété.”, a déclaré Andy Booth.
“On se rend compte que l’on a mis des choses en place avec nos chevaux, mais que ce n’est pas assez clair. Cela peut vraiment nous aider, dans l’approche de nos chevaux, en courses, le fait qu’ils soient décontractés, correctement positionnés, les désensibiliser à pas mal de choses, etc. Le discours d’Andy Booth est vraiment super.”, a expliqué Virginie Atger, membre de l’équipe de France et licenciée à l’écurie Blue Ride dans le Var.
“Nous avons souvent des pur-sang arabes, qui sont des chevaux proches du sang et avec un côté explosif. L’intervention d’Andy Booth va sûrement nous permettre d’arriver à gagner du calme, donc du temps de récupération.”, a noté Jean-Philippe Francès, membre de l’équipe de France et dirigeant des écuries JPF dans le département des Bouches-du-Rhône.