L’équipe de France de complet met à profit la coupure hivernale à Saumur

Comme tous les hivers, le staff fédéral de concours complet a effectué une revue des troupes à l’occasion de plusieurs stages organisés à Saumur, hôte du Pôle France FFE de la discipline. Alors que la saison a démarré le week-end passé à l’occasion du Grand National FFE-AC Print sur ce même site, l’encadrement fédéral, dont les nouveaux venus Philippe Limousin et Patrice Delaveau, reviennent sur ces rassemblements et esquissent la saison 2022, tout comme Cyrielle Lefèvre et Christopher Six, membres du Groupe 1.



Cet hiver, les cavaliers de complet membres des Groupe 1 et 2 ont été convoqués deux fois une semaine au Pôle France FFE de la discipline. D’autres complétistes qui en ont fait la demande ont également pu bénéficier des installations saumuroises, certains souhaitant uniquement profiter du cross sur le site de Verrie et de la présence permanente de Thierry Touzaint, sélectionneur et entraîneur national. Période phare du Pôle France FFE, ce sont au total deux mois de stages qui se sont déroulées, avec plusieurs centaines de chevaux qui se sont exercés sur le cross depuis le début de l’année.



La semaine type d’un stage de complet

La première journée est habituellement consacrée à un travail de stretching pour les chevaux. Le deuxième jour, les couples évoluent en dressage, puis à l’obstacle le mercredi. Le jeudi est de nouveau dédié au dressage, en axant sur la présentation des reprises, tandis que vient le cross le vendredi.
Des activités de préparation physique de l’athlète ont été mises en place. Des bains froids et chauds ont été proposés, ainsi que des séances de sport organisées tous les jours de la semaine en compagnie des voltigeurs, dont le Pôle France FFE se situe également à Saumur. “Il y a un échange entre les voltigeurs et les complétistes. L’idée de la fédération est d’avoir cette transversalité entre les disciplines équestres. Nous travaillons souvent avec eux, et notamment les six jeunes présents au quotidien au Pôle France FFE de complet. Ce partage d’expérience est toujours enrichissant, et même si les disciplines peuvent parfois paraître éloignées, pleins de choses nous rapprochent, dont le cheval, qui est au centre de tout”, confie Michel Asseray, directeur technique national adjoint en charge de la discipline.
Cette période est aussi mise à profit par Xavier Goupil, vétérinaire fédéral, qui effectue un bilan complet de tous les chevaux, afin de vérifier leur bonne santé avant le lancement d’une saison intense, où tous les cavaliers ont en tête les championnats du monde à Pratoni del Vivaro, du 14 au 18 septembre prochain. Un bilan physique complet des cavaliers a été effectué par le médecin fédéral Eric Favory. Le staff fédéral a également mis à disposition des pilotes un programme physique et diététique pour se préparer au début de saison.



Témoignages

“La première partie de stage en janvier permet une remise en route, tandis qu’en février, les couples préparent leur retour en compétition en vue de la première étape du Grand National FFE. Nous sentons l’énergie qui monte et l’envie d’en découdre ! Évidemment, les championnats du monde sont dans toutes les bouches, mais il n’y a pas une journée sans que j’entende parler des Jeux de Paris 2024. C’est le projet de tout le monde, nous remarquons beaucoup d’investissement venant tant des cavaliers que des propriétaires qui rêvent de cette aventure, et nous aussi ! Les Jeux olympiques sont toujours l’échéance finale d’un cycle de quatre ans, mais avec leur organisation à Paris, cela va être encore plus grand.”, a déclaré Michel Asseray, directeur technique national en charge de la discipline.

 “Ce fonctionnement de stages hivernaux est habituel, cela permet de bien engager la saison et de travailler l’esprit d’équipe. C’est avant tout une revue d’effectif, pour voir où en sont les chevaux, faire des bilans vétérinaires. Jean-Pierre Blanco, accompagné de notre nouvel intervenant pour le dressage, Philippe Limousin, ont accompagné les couples. Tout s’est bien passé, nous sommes là pour faire avancer les cavaliers et leurs chevaux. Les points du dressage sont très importants en début de compétition, donc il faut mettre l’accent sur cette discipline, qui demande du travail et de l'investissement au quotidien aux cavaliers. Nous les invitons également à travailler avec des entraîneurs privés, afin de continuer à évoluer chez eux. Patrice Delaveau a eu un premier regard pour le travail sur les barres. Dans l’ensemble, nous disposons d’une cavalerie qui saute plutôt bien. Nous avons eu la chance d’avoir un hiver relativement doux, donc de réaliser de nombreuses séances en extérieur, ce qui est une bonne chose pour les chevaux. En tout cas, nous ne sommes pas en retard dans notre préparation, même un peu en avance. Les chevaux vont bien, et nous verrons réellement où ils en sont lors de leur compétition de rentrée, s’ils ont passé un cap sur le plat etc. En tout cas, tout a été fait pour qu’ils progressent. Le moral des troupes est bon. La saison va être longue, avec des championnats du monde en septembre, ce qui va demander une bonne gestion des chevaux. Deux des médaillés des Jeux de Tokyo n’étaient pas présents pour le Grand National FFE de Saumur, puisque nous avons décalé la rentrée d’Absolut Gold*HDC et Totem de Brecey.”, a expliqué Thierry Touzaint, sélectionneur et entraîneur national.

“Ces stages ont permis de faire un bilan avec les couples et de voir comment ils ont passé l’hiver. À travers ses interventions, Philippe Limousin a apporté un nouvel œil et des pistes de travail qui seront bénéfiques. Il y a eu une continuité de ce que je faisais avec Serge Cornut, à savoir se concentrer sur la locomotion, mais nous avons aussi ajouté un nouvel axe de travail. En effet, nous nous sommes rendus compte qu’il y avait parfois un manque de rectitude et de préparation des exercices. Nous avons donc travaillé sur le positionnement des cavaliers et de leurs aides, pour améliorer la compréhension des exercices par les chevaux. Concernant l’étape du Grand National FFE-AC Print de Saumur, le week-end passé, je suis content de la rentrée des couples. Dès le dressage, nous avons vu des jeunes chevaux qui ont confirmé le potentiel montré à l’entraînement, à l’image des chevaux de Stéphane Landois et Mathis Portejoie. Le travail d’hiver porte ses fruits et cela est intéressant pour l’avenir.”, a dit Jean-Pierre Blanco, entraîneur adjoint au dressage.

 “J’ai été présent lors de plusieurs journées aux côtés des cavaliers membres des Groupe 1 et 2. Tout s’est très bien passé et nous avons eu un bon contact. Les premiers retours semblent positifs. Il est prévu que je vois les couples une ou deux fois en situation, car les chevaux ne seront pas exactement les mêmes après avoir couru un cross que lors des stages cet hiver. C’est tout nouveau pour moi et il faut que j’arrive à l’intégrer dans ma façon d’aborder les épreuves. Pour mes premiers pas, je souhaitais observer les couples en situation sur un parcours. Je les conseille comme je conseillerai un cavalier de saut d’obstacles pur, et leur apporte mon expérience. Thierry Touzaint souhaitait un peu plus de soutien sur l’hippique lors des championnats, où il se retrouvait parfois un peu seul. Au paddock, il peut y avoir du stress, beaucoup de monde, donc il faut aussi savoir gérer cette tension nerveuse. J’accompagnerai l’équipe de France à Pratoni del Vivaro pour les Mondiaux, mais je ne peux pas me déplacer sur tous les concours puisque je continue moi-même ma carrière sportive, avec le souhait de retrouver le haut niveau. Je remercie en tout cas le staff fédéral de complet pour cette opportunité.”, a confié Patrice Delaveau, intervenant pour le saut d’obstacles.

“Ces stages, auxquels je participe depuis plusieurs années, sont indispensables car nous passons beaucoup de temps seul chez nous en hiver. Évoluer avant que la saison ne démarre sous les yeux du staff fédéral nous confirme que nous avons évolué dans le bon sens pendant l’hiver et nous donne des pistes de travail. L’avantage est que l’on peut emmener plusieurs chevaux, et Totem de Brecey était présent. Pour les plus jeunes, cela les fait prendre en maturité. Faire du cross à Verrie, s’exercer sur plusieurs carrières différentes est l’équivalent d’une vraie sortie avant de commencer la compétition. J’ai travaillé longtemps avec Serge Cornut, j’adorais son fonctionnement et j’adhérais à sa manière de voir les choses. Philippe Limousin utilise des mots différents, avec un fonctionnement autre même si les grandes lignes restent les mêmes. C’est un peu perturbant au début, puis on se rend compte qu’en rassemblant les conseils des uns et des autres, cela fait encore plus progresser les chevaux. Avec Patrice Delaveau, Totem n’a pas sauté la première semaine de stage, mais juste la deuxième. En effet, il a repris le travail plus tardivement car je lui ai accordé une vraie pause après les Jeux de Tokyo. Patrice est un cavalier qui a participé à de grosses échéances, toujours dans le coup techniquement. Le fait qu’il concourt toujours est intéressant, il apporte un regard neuf. Tout conseil est bon à prendre, et un oeil extérieur est pour moi essentiel. Totem fera sa rentrée à Pompadour en avril. Nous avons décidé avec Thierry Touzaint de la décaler car l’objectif de sa saison est le championnat du monde, mi-septembre à Pratoni, et il ne prendra part qu’à quatre concours avant une potentielle sélection. J’ai engagé au Grand National FFE de Saumur des chevaux en formation dans la Pro 4 et la Pro 1. Après ces stages d’hiver, ils arrivent prêts pour leur premier concours. Je suis toujours content de venir participer à ces rassemblements fédéraux !”, s’est confié Christopher Six, membre du Groupe 1 avec Totem de Brecey et licencié à La Cendrinière.