Au Grand Palais Éphémère, Laura Klein voit plus loin

Depuis son plus jeune âge, Laura Klein partage la passion du cheval avec ses parents, dont les écuries sont installées près de Nancy, dans le Grand-Est. L’amazone de vingt ans a su gravir les échelons de ses premières années à poney jusqu’à aujourd’hui, où elle concoure dans des épreuves où les barres avoisinent 1,50m. Laura Klein peut déjà se targuer d’un beau palmarès, ayant participé à sept championnats d’Europe consécutifs, et glané une première place par équipes en 2013, et plus récemment une deuxième place par équipes à la finale des Coupes des nations Jeunes Cavaliers à Kronenberg, en septembre dernier. Depuis aujourd’hui, la Nancéienne découvre sur la piste du Grand Palais Éphémère, au Saut Hermès de Paris. Portrait.



“J’ai toujours baigné dans le monde équestre. J’ai commencé à monter avant même de savoir marcher!”, résume Laura Klein, dont les parents Thierry et Caroline partagent la même passion. Installée dans les écuries familiales à Tonnoy, près de Nancy, la jeune cavalière a très rapidement été mise en selle pour faire ses débuts à poney. “Elle a dû disputer son premier concours à l’âge de cinq ans”, se souvient son père et entraîneur, Thierry Klein. Associée à son poney Welsh Blaireau, la jeune amazone s’est déjà forgé un palmarès, remportant les championnats de France B2 à Lamotte-Beuvron, en 2010. En revanche, la Nancéienne ne fait pas partie des cavaliers ayant poursuivi jusqu’au plus haut niveau dans les épreuves Poney. À douze ans, elle a réalisé sa transition à cheval. “Je n’ai pas beaucoup concouru dans les épreuves Poney. C’est un concours de circonstances ; nous cherchions un nouveau poney parce que le mien commençait à prendre de l’âge. On nous a proposés une jument de quinze ans à la location ; mon père la connaissait très bien puisqu’il avait participé à son débourrage et avait suivi sa carrière sportive”, explique la jeune cavalière. “Nous avons bien fait puisque lors de notre première année, à douze ans, elle a décroché le titre de championne d’Europe par équipes”, ajoute son père. En effet, l’escouade tricolore 100% féminine regroupant Camille Condé Ferreira, Marine Gautherat et Nina Mallevaey a permis à Laura Klein de décrocher son premier titre international à Vejer de la Frontera, en Espagne, en 2013. Un très bon souvenir qui restera gravé dans la mémoire de la jeune cavalière pour ses premiers championnats d’Europe. Un rendez-vous pour lequel l’amazone a été sélectionnée à sept reprises d’affilée. “Les championnats d’Europe sont toujours le point d’orgue de nos saisons de compétition quand on évolue dans les catégories Enfants, Juniors et Jeunes Cavaliers. Pour en avoir disputé sept, nous passons de très bons moments ! Parfois, il arrive aussi de faire des contre-performances, mais c’est le sport. Cela permet également d’apprendre à se remettre en question”, explique la cavalière de vingt ans. “Face à ces compétitions de grande envergure, je ne retiens que du positif. En tant qu’entraîneur et surtout en tant que père, j’ai passé des moments formidables auprès de ma fille”, ajoute Thierry Klein. Admirative de Simon Delestre pour lequel elle a travaillé pendant un an, Laura a eu l’opportunité de découvrir son système et sa manière de travailler. “Aux Jeux olympiques de Tokyo, on n’avait pas forcément beaucoup vu le couple que formaient Simon et Berlux. Ils sont arrivés à ce niveau en se perfectionnant dans leur coin, et Simon est vraiment très fort pour cela”, explique la jeune amazone.



“Il a fallu du temps et beaucoup de travail pour que j’en arrive là”

Laura klein et Dysney du Soutrait.

Laura klein et Dysney du Soutrait.

© Sportfot

C’est un chemin déjà long qu’a parcouru Laura, à force de travail et de ténacité. “Elle est très appliquée dans tout ce qu’elle fait et veille au respect de ses chevaux”, confie son père, également entraîneur et sélectionneur des Jeunes Cavaliers de l’équipe marocaine de saut d’obstacles. Entraînée par ce dernier, qui l’aide au quotidien à l’obstacle et sur le plat, et accompagnée de propriétaires qui lui font confiance, la jeune Nancéienne voit en cet entourage un élément clé pour atteindre le haut niveau. Désormais, Laura peut compter sur deux chevaux: Cattleya Plassay (SF, Ogano Sitte x Idéal de la Loge), sa jument de tête, et Dysney du Soutrait (SF, Ogano Sitte x Allegreto). La première citée, propriété de Benoît Pedretti, ancien footballeur international membre de l’équipe de France, que la famille Klein tient à remercier pour sa confiance, évolue sous sa selle depuis deux ans. Anciennement montée par Nicolas Delmotte, et décrite comme une jument au tempérament de guerrière, Cattleya Plassay fait naître beaucoup d’espoir pour la jeune cavalière, qui compte sur elle afin d’être performante sur des épreuves à 1,50m cette année. En 2021, le couple avait participé à deux épreuves de cette hauteur sur le circuit fédéral du Grand National, Élite à Cluny et à Villers-Vicomte, ainsi qu’à des Grands Prix de label 2*. “La saison dernière, Cattleya Plassay a pris beaucoup de confiance en elle sur des épreuves à 1,45m. Désormais, je pense qu’elle est prête à faire des épreuves cotées à 1,50m plus régulièrement.” Dysney, quant à lui, “s’est révélé la saison dernière”. Le hongre de neuf ans fait partie de la famille depuis plusieurs années et a concouru sous la selle de Thierry, de Caroline puis de Laura Klein. “Je pense que c’est un cheval d’avenir. Il a encore un peu de mal à rester concentré, mais il commence à être performant dans des épreuves à 1,45m”, explique la cavalière, qui le monte depuis qu’il a sept ans. Cette année, les objectifs principaux sont le Master Pro qui se tiendront du 20 au 24 avril à Fontainebleau, ainsi que le CSIO de cette même ville, programmé du 28 avril au 1er mai. Aussi, “si tout se passe bien, Laura espère obtenir une sélection pour les championnats d’Europe”, ajoute le propriétaire des écuries familiales.



Une première fois au Saut Hermès

Depuis ce matin, la cavalière de vingt ans s’épanouit dans le Grand Palais éphémère, à côté de la Tour Eiffel, à Paris, à l’occasion du Saut Hermès, dans le label réservé aux cavaliers de moins de vingt-cinq ans. Un événement très attendu par la cavalière, qui y participera pour la première fois lors de cette douzième édition. “Pendant plusieurs années, j’ai été partenaire de la marque Hermès, mais j’étais encore trop jeune pour participer à cette compétition. Cette année, j’ai la chance de pouvoir y prendre part et j’en suis ravie. C’est un endroit incroyable!”, s’enthousiasme celle qui se mesurera aux parcours conçus par le chef de piste Espagnol Santiago Varela Ullastres. “C’est avec un très grand plaisir que ma fille va participer à ce magnifique concours. Nous remercions le staff fédéral, la maison Hermès et Sylvie Robert de nous permettre de participer à ce prestigieux concours. Nous ne savons pas ce que le sport nous réserve, mais tous les voyants sont au vert”, explique son père, qui suivra la compétition à distance depuis le Maroc. “En ce moment, c’est compliqué de travailler à l’étranger et de suivre Laura en compétition depuis mon écran de téléphone. Ne pas être à ses côtés est difficile pour moi, mais je dirais qu’elle n’a presque pas besoin de moi car elle a déjà beaucoup d’expérience”, a-t-il ajouté. Pleine d’ambition, la cavalière évoque également son plus grand rêve, qui, comme un bon nombre d’athlètes se résume aux Jeux olympiques: “Je n’ai pas la prétention de dire que j’y participerai un jour, mais je travaille pour aller le plus loin possible. J’espère qu’un jour, le plus loin possible sera synonyme des Jeux olympiques pour moi. Le cas échéant, je ne serai pas déçue car je consacre beaucoup de temps et de travail”, conclue celle qui représentera la France ce week-end aux côtés d’Antoine Ermann.

Laura Klein et Cattleya Plassay à Equita'Lyon.

Laura Klein et Cattleya Plassay à Equita'Lyon.

© Sportfot