Des retrouvailles heureuses pour les para-dresseurs français à Deauville
Après deux ans d’annulation en raison de la crise sanitaire, le CPEDI 3* de Deauville a permis à la famille du para-dressage de se retrouver enfin. Dimanche, les Reprises Libres en Musique, déroulées au Pôle International du Cheval Longines-Deauville, ont confirmé les résultats des deux premiers jours de la compétition. Les stars de la discipline habituées à briller dans les plus grands rendez-vous mondiaux ont tenu leur rang. La France peut également se réjouir du succès de Vladimir Vinchon.
“On va encore chanter La Marseillaise !” Dans les écuries, le Français Vladimir Vinchon et toute son équipe viennent de découvrir la note obtenue dans leur Reprise Libre en Musique (Grade IV) : 73,000% ! Déjà victorieux samedi de l’Individual Test, le Français, en selle sur Fidertanz for Rosi, hongre Oldenburg de 9 ans, a récidivé. Ce succès est surtout synonyme de beaux espoirs pour le Mayennais engagé vers les Jeux paralympiques de Paris 2024. “Ça confirme le résultat d’hier”, se réjouit-il. “On assoit la technique et le cheval est de plus en plus connecté avec moi. Mais on ne va pas non plus s’enflammer car l’opposition n’était pas forcément du plus haut niveau. Néanmoins, ce succès montre que les juges apprécient le cheval de plus en plus. La machine est en route.”
Les palmarès des autres grades dans ces épreuves “Freestyle” n’ont pas réservé de grandes surprises. En Grade I, le Letton Rihards Snikus, meilleur cavalier du CPEDI 3*, s’est montré largement au-dessus de ses adversaires pendant les trois jours d’épreuve. En grade II, Sir Lee Pearson, certes en difficulté le premier jour, a rapidement remis les choses en place pour s’imposer samedi et dimanche. En grade III, la Néerlandaise Lotte Krijnsen a signé un trois sur trois. Tout comme l’Anglaise Sophie Wells, jamais inquiétée en grade V. “Je suis très heureuse du comportement du cheval sur une piste qui était difficile”, commente-t-elle. “C’est important de pouvoir présenter aux juges son meilleur potentiel. Et même si nous n’avons pas été très chanceux avec la météo, c’était aussi une grande joie de revenir à Deauville et de retrouver ce concours organisé par des gens formidables.”
Des organisateurs particulièrement heureux et soulagés d’avoir pu et su s’adapter face à des conditions météorologiques ayant rendu l’utilisation de la piste extérieure complètement impossible. Le soutien du Pôle International du Cheval Longines-Deauville a en effet permis de basculer les épreuves à l’intérieur du grand manège. “Nous sommes effectivement soulagés d’avoir tenu jusqu’au bout à la grande satisfaction des cavaliers et surtout de ne pas les avoir mis en danger”, se réjouit Éric Estrier, président d’Handi Equi’ Compet. “Il était important de relancer le concours car le CPEDI de Deauville est le seul concours international en France. C’est la vitrine française. Et c’était aussi important pour toutes les équipes qui organisent le concours et les trente-cinq bénévoles qui sont toujours heureux de retrouver toute cette famille.”
Vladimir Vinchon et Fidertanz for Rosi ont battu leur record de notation dans la Reprise Libre en Musique.
© Astrid Ringot
Grade I – Rihards Snikus régale le public
Comme la veille lors de l’Individual Test, le Letton Rihards Snikus, trente-quatre ans, a signé la plus belle reprise de la journée à l’occasion du Prix Ville de Saint-Arnoult. Tout près des 80% (79,967%), le numéro 2 mondial (n°1 de son Grade), vice-champion paralympique l’été dernier à Tokyo, a livré avec King of the Dance, hongre de quatorze ans, une reprise de très haut niveau, notée par certains juges jusqu’à 87% sur le plan artistique. Impossible pour ses deux concurrentes, la Britannique Gabrielle Blake (70,467% avec Strong Beau) et la Française Marie Vonderheyden (64,510% sur Bombastic d’Arion), de rivaliser.
Grade II – Doublé britannique
Le God Save the Queen a une fois encore retenti dans le manège du Pôle International du Cheval Longines – Deauville grâce au succès de Sir Lee Pearson dans le Prix Département du Calvados. Avec son cheval paralympique Breezer, le plus grand cavalier de para-dressage de l’histoire, est sorti de piste avec une note de 74,567%. Loin de son score des Jeux paralympiques de Tokyo (82,447%) mais suffisant pour s’imposer devant sa compatriote Georgia Wilson sur Sakura (73,333%). L’Américaine Béatrice de Lavalette sur Sixth Sense (73,300%) complète le podium juste devant Céline Gerny et sa fidèle Rapshodie ENE-HN (73,033%).
Grade III – Le sans faute de Lotte Krijnsen
Invincible depuis le début du concours, la Néerlandaise Lotte Krijnsen a confirmé sa suprématie dans le Prix Ville de Deauville. Avec Rosentolz, jument de seize ans, elle a de nouveau largement dominé la Reprise Libre en Musique (76,420%). La Canadienne Roberta Sheffield sur Faruza (72,127%) et la Britannique Erin Orford (LJT Diamond Crusador), (70,127%) montent sur les deux autres marches du podium.
Grade IV - Vladimir Vinchon confirme
Nouveau succès pour le Français Vladimir Vinchon et Fidertanz for Rosi dans le Prix Région Normandie. Malgré quelques hésitations, le couple tricolore a de nouveau séduit les juges qui l’ont placé devant la Néerlandaise Tessa Baaijens-Van de Vrie sur Happy Grace (71,940%), et la Belge Manon Claeys sur Katharina Sollenburg (71,555%). Le Français en a profité pour améliorer son record en Reprise Libre en Musique (ancien record : 72,315%).
Grade V – Et 1, et 2 et 3 pour Sophie Wells
La Britannique Sophie Wells, numéro 5 mondiale (n°1 de son Grade), en selle sur Don Cara M, son hongre de treize ans, a de nouveau montré la grande dame du dressage qu’elle est. Notée à 79,280%, dans le Prix Fédération Française d’Équitation, la Britannique, multi-médaillée dans tous les grands rendez-vous internationaux avec notamment trois titres paralympiques par équipes (2012, 2016, 2020) et en individuel en 2016, n’a pas laissé la moindre ouverture à ses concurrents. Pour les Pays-Bas, Britney de Jong, sur Caramba, obtient une belle deuxième place (75,260%) devant l’Anglaise Charlotte Cundall sur LJT Simply Red (72,155%).
