À l’Assemblée générale de la Société hippique française, on espère tourner la page des pandémies

Jeudi matin, les murs du FIAP Jean Monnet, sis dans le quatorzième arrondissement de Paris, ont une nouvelle fois accueilli l’Assemblée générale de la Société hippique française (SHF). Non-élective, puisque menée par le nouveau président de l’instance Michel Guiot, celle-ci a porté sur le bilan de l’année 2021, encore fragilisé par la pandémie de Covid-19 et le retour de la rhinopneumonie, ainsi que sur les perspectives 2022, qui s’annoncent encourageantes.



Jeudi matin, à 10h, le FIAP Jean Monnet a accueilli comme chaque année l’Assemblée générale de la Société hippique française (SHF). Dès l’ouverture de cette séance, le président Michel Guiot a évoqué le contexte difficile en raison de la guerre en Ukraine, qui fait rage en Europe de l’Est depuis le 25 février. Ayant succédé à Yves Chauvin l’an dernier, le nouveau patron de l’instance a directement abordé le sujet de l’inflation, entamée en France depuis le mois de septembre et aggravée par la crise ukrainienne et la spéculation sur les matières premières, dont le fer, qui devrait avoir des conséquences sur la filière équestre. “Ce n’est évidemment rien à côté de ce qu’il se passe là-bas et de ce qu’endure la population”, a tenu à préciser Michel Guiot, entouré d’Yves Leroux, vice-président, Gérard Rameix, trésorier, Yves Gay, secrétaire et membre du collège Associations régionales d’éleveurs, Pascal Cadiou, membre du collège Associations nationales de race en tant que président du Stud-book Selle Français, et Émilie Morichon, directrice de la SHF depuis juillet dernier.

En dépit de ce contexte particulier, dont la pandémie de Covid-19 fait hélas toujours l’actualité, le bilan de la SHF pour l’année 2021 est présenté comme positif. “Je tiens d’abord à remercier les organisateurs de concours et leur apporter mon soutien, car ils n’ont pas vécu une période facile en raison de la Covid-19 et de la rhinopneumonie”, a déclaré Michel Guiot, abordant le rapport moral. “Nos circuits ont pu redémarrer avant tout le monde, ce qui a permis aux professionnels de minimiser l’impact de la crise au maximum.” En effet, en raison de son statut agricole, le Cycle libre a pu reprendre dès le 17 mai 2021, quelques semaines avant la reprise des compétitions fédérales et internationales. “Depuis que j’ai été élu, mon objectif est de moderniser la SHF. Pour un adhérent lambda, on peut avoir l’impression que rien n’a changé en un an, mais nous avons travaillé sur beaucoup de choses pas visibles mais très importantes. Nous sommes sur tous les fronts avec Émilie Morichon, notre nouvelle directrice. Aussi, ces prochains mois et années vont revêtir beaucoup d’enjeux vis-à-vis du dérèglement climatique, de la Politique agricole commune, et je suis persuadé que l’avenir se jouera en collectif.”



Des chiffres qui tendent à revenir au niveau de 2019

Preuve de son dynamisme, la SHF a fait état de 8.757 nouvelles adhésions en 2021. Aussi, la majorité des chiffres ayant trait à l’élevage affichent des courbes en hausse : le nombre de naissances en 2021 poursuit son ascension entamée après une terrible chute au niveau européen constatée de 2010 à 2014 – “nous avons enregistré 14% de saillies supplémentaires au Stud-book Selle Français”, illustre Pascal Cadiou -, et le nombre de concours d’élevage est en hausse, faisant montre d’un maillage régional toujours plus développé.

Toutefois, le calendrier reste toujours moins fourni que celui de l’année 2019, avant que les épidémies de Covid-19 et de rhinopneumonie ne sévissent. En effet, si 658 concours se sont tenus en 2021, cela reste 42,6% de moins qu’en 2019. Au total, 94.248 cavaliers se sont engagés sur le circuit; soit 14,2% de moins qu’en 2019. “Nous ne sommes pas encore revenus à une année normale, mais ces chiffres sont tout de même encourageants”, argumente Yves Gay, au nom de la commission valorisation. On notera que le hunter est la seule discipline à connaître une hausse du nombre d’engagements (+3% par rapport à 2019), tandis que l’attelage est celle qui enregistre la plus forte baisse.



Un budget 2022 prudent pour des perspectives encourageantes

En ce qui concerne le budget, qui a été voté de manière unanime par la quinzaine de membres présents, celui-ci est en hausse par rapport à celui de l’année précédente. Pour les charges, il s’élève à 10.165.100 euros (contre 9.291.613 en 2021), et à 10.182.400 euros de produits (contre 9.797.499 en 2021). “L’enveloppe du Fonds Éperon est augmentée de 300 000 euros supplémentaires”, précise Gérard Rameix, trésorier, qui en fait la présentation. “C’est un budget positif et prudent, pour lequel il n’y a pas de risque déficitaire. Je pense même que nous aurons un peu de marge.” Aussi, les tarifs d’adhésion resteront inchangés en 2022 et 2023.

Émilie Morichon, qui vivait sa première Assemblée générale en tant que directrice de la SHF, a elle présenté les perspectives et ambitions pour l’année: “Nous allons notamment œuvrer pour l’ouverture de périmètre aux organismes de sélection reconnus par le ministère de l’Agriculture, mener une réflexion sur le mode de répartition de l’enveloppe SF entre les organismes de sélection, réviser les compositions des commissions techniques, progresser et promouvoir le bien-être équin, et soutenir les associations régionales d’éleveurs en reconduisant l’enveloppe de 100.000 euros. Aussi, le règlement zootechnique européen, qui renforce l’ancrage agricole de l’élevage équin, fait évoluer nos directives. Il permet de simplifier et d’harmoniser les règles en vigueur par espèces, et de favoriser le développement de l’élevage dans l’Union européenne. C’est un impératif législatif et une demande du ministère, qui accompagne beaucoup la filière équine et a notamment donné à la SHF l’agrément d’organisme de contrôle de performance.”



Le défi du renouvellement des officiels n’échappe pas à la SHF

Enjeu central pour la Fédération française d’équitation (FFE), le renouvellement des officiels de compétition l’est aussi pour la SHF. “C’est un sujet très important pour nous”, a confirmé Yves Leroux, qui a présenté le bilan des stages et formations ayant eu lieu en 2021. En saut d’obstacles, sur les vingt et un stages prévus pour juges, commissaires au paddock et chefs de piste, quatorze ont eu lieu et ont enregistré 260 participants en tout. En dressage, trois formations ont été organisées, tandis qu’en concours complet, 98 personnes ont participé à une formation. “Sur l’ensemble des quatre disciplines, nous avons témoigné d’une très bonne participation”, a conclu Yves Leroux. “C’est extrêmement encourageant vis-à-vis du challenge que représente la formation de nouveaux officiels de compétition.”