Simon Delestre et Ryan conservent les clés du Grand Palais

À l’occasion de la dixième édition du Saut Hermès, quel meilleur cadeau Simon Delestre et Hermès Ryan des Hayettes auraient-ils pu offrir à leur sponsor ? Cet après-midi sous la sublime verrière du Grand Palais, le Lorrain et son alezan brûlé ont conservé leur titre acquis l’an passé, aux dépens de Christian Ahlmann sur la révélation Dominator 2000 Z et Eduardo Alvarez Aznar associé à Seringat. 



Vainqueur de cette épreuve en 2014 et après avoir subi une énucléation il y a quelques semaines, Cornado NRW a refusé d'aborder le triple aujourd'hui.

Vainqueur de cette épreuve en 2014 et après avoir subi une énucléation il y a quelques semaines, Cornado NRW a refusé d'aborder le triple aujourd'hui.

© Scoopdyga

Le 18 mars 2018, Simon Delestre et Hermès Ryan des Hayettes avaient marqué l’histoire du Saut Hermès en étant le premier duo tricolore à s’imposer dans le Grand Prix CSI 5* du Saut Hermès. En grande forme aujourd’hui, l’ancien numéro un mondial et son prodigieux fils d’Hugo Gesmeray ont remis cela ! Une dixième victoire internationale pour le Selle Français de quatorze ans à l’occasion des dix ans du concours parisien. 
 
Pour beaucoup, le premier parcours imaginé par Santiago Varela a été une formalité aujourd’hui. La preuve en est, quinze d’entre eux en sont sortis sans encombre. Parmi eux, des cadors comme Edwina Tops-Alexander et sa California, lauréates de cette même épreuve en 2017, Steve Guerdat avec son complice vainqueur du dernier Top Ten à Genève Alamo, le si fin Peder Fredricson avec le peu expérimenté Catch Me Not S, ou encore Carlos Enrique Lopez Lizarazo sur un Admara 2 extrêmement bondissant. 
Pour dix couples, une barre à terre s’est mise en travers de leur route jusqu’au barrage. Cela a été le cas pour Olivier Robert et le sublime Vangog du Mas Garnier, fautifs sur l’oxer n°4, Edward Levy et son meilleur cheval Sirius Black, piégés sur l’oxer n°11, ou encore Alexandra Paillot et le chevronné Polias de Blondel, que l’on n’avait plus vu aussi en forme depuis longtemps. Julien Épaillard n’a aujourd’hui pas été à pareille fête que vendredi, soirée lors de laquelle il remportait l’épreuve majeur du jour. Après deux fautes d’Usual Suspect d’Auge, le Normand a préféré jeter l’éponge. Marcus Ehning n’a pas non plus terminé son parcours, l’exceptionnel Cornado NRW ayant refusé de s’approcher du triple. Privé de son œil droit depuis quelques semaines, le gris s’est bloqué au niveau de la porte, n’acceptant pas de tourner à droite pour aborder la combinaison. 


La révélation Dominator 2000 Z

Pour son tout premier Grand Prix CSI 5*, Dominator 2000 Z a impressionné tout le monde aujourd'hui, à commencer par son cavalier.

Pour son tout premier Grand Prix CSI 5*, Dominator 2000 Z a impressionné tout le monde aujourd'hui, à commencer par son cavalier.

© Scoopdyga

Si Peder Fredricson a préféré ne pas prendre le départ du barrage avec son gris par Cardento – qu’il a certainement souhaité préserver en vue de la finale de la Coupe du monde Longines qu’il courra en binôme avec d’H&M All In – le deuxième acte n’a fait de cadeau à personne. Le double a notamment été fatal à Grégory Wathelet sur MJT Nevados S, Mark McAuley sur le démonstratif Vivaldi du Theil - le fils de Romane du Theil, auparavant montée par l’épouse de l’Irlandais Charlotte Mordasini -, aux vainqueurs des Longines Masters de Hong Kong Denis Lynch et Chablis, ou encore au styliste autrichien Max Kühner avec Cornet Kalua. Cette même difficulté a également posé problème au Colombien Carlos Enrique Lopez Lizarazo et à son généreux bai brun, qui après un petit saut sur le vertical d’entrée n’a pas eu suffisamment d’impulsion pour franchir l’oxer qui suivait. À la suite de cette lourde faute, le cavalier du haras des Grillons a préféré signifier son abandon au jury. 
 
Le premier double zéro du jour est venu d’Espagne puisque c’est Eduardo Alvarez Aznar qui a réussi cette performance. Sur Seringat, l’alezan notamment passé par les écuries de Cian O’Connor et Pénélope Leprevost, le cavalier ibérique qui participait pour la toute première fois au concours parisien n’a pas franchement fait de folies tout en se révélant efficace. Son chronomètre de 36“15 lui a tout de même permis de grimper sur la troisième marche du podium. Une performance pour le duo qui avait traversé un oxer hier dans l’épreuve qui porte le nom du concours. 
S’il y a bien eu une révélation aujourd’hui dans le Grand Prix, c’est l’extraterrestre Dominator 2000 Z. Fils de Diamant de Sémilly, le complice de Christian Ahlmann a réalisé une véritable démonstration de facilité, tant en première manche qu’au barrage. Trois mois après avoir couru son premier Grand Prix CSI 2*, le sublime étalon noir a tout simplement ébloui dans son tout premier Grand Prix CSI 5* ; en 34“86, il s’est finalement offert la deuxième place. On ne devrait toutefois pas le revoir de sitôt en compétition puisque dès demain, il sera prélevé à Lanaken pendant deux mois. Selon son cavalier, il devrait être de retour à la fin de l’été ou lors de la prochaine saison indoor.  
Septième à partir au barrage, Simon Delestre a montré sa détermination dès le premier obstacle. En relançant sa balle magique Ryan à chaque réception, le Lorrain a pris la tête de la compétition au mérite notamment d’une franche accélération à l’abord du dernier saut. Personne n’est ensuite parvenu à faire mieux que leurs 34“68, pas même le numéro un mondial. Sur Alamo, qui avait scotché tout le monde lors du Top Ten de Genève en décembre, le Suisse s’est montré plutôt sage en concluant en parcours efficace en 36“82, synonyme de quatrième place finale. Edwina Tops-Alexander a complété le quinté de tête avec sa flamboyante fille de L’Esprit. 
 
Eux aussi qualifiés pour le barrage, Kevin Staut et Patrice Delaveau se sont tous deux faits piéger sur l’oxer n°3. Dixième aujourd’hui, le numéro un français était juché sur Edesa’s Cannary, qui effectuait ici son ultime concours de préparation en amont de la finale de la Coupe du monde Longines, qu’il courra dans deux semaines à Göteborg. Projeté sur le devant de la scène en fin d’année dernière, le fils de Caretino 2 semble au point pour aborder sa première grande échéance mondiale ! Le duo devance donc le dernier vainqueur du Grand Prix CSIO 5* de La Baule, qui avait aujourd’hui choisi Urcos de Kerglenn*HDC, auteur d’un saut acrobatique sur le mur en deuxième partie d’épreuve. 
 
Magistralement organisé, le Saut Hermès se conclut donc sur une victoire maison. L’évènement se tiendra encore dans le Grand Palais l’an prochain, mais devrait provisoirement déménager en 2021 en raison des travaux prévus dans le sublime écrin en bord de Seine. 
 
Les résultats et les parcours en vidéos ici