“J’avais à cœur de réaliser une belle performance afin de prouver que nous méritions notre place”, Jules Orsolini

Le week-end dernier, Jules Orsolini fait preuve de son talent tout au long du CSIO Jeunes Cavaliers d’Opglabbeek, en Belgique. Le cavalier de dix-huit ans a fait retentir la Marseillaise à trois reprises avec en point d’orgue une victoire dans la Coupe des nations avec l’équipe de France, samedi après-midi. Le Francilien s’est également emparé de deux épreuves aux rênes de son fidèle Qlandestin SAS, remportant notamment le Grand Prix du CSI U25, réservé aux cavaliers de moins de vingt-cinq ans. Doté d’un remarquable piquet de chevaux, Jules Orsolini revient sur ce week-end riche en performances.



Samedi à Opglabbeek, vous avez remporté le Grand Prix du CSI U25 avec Qlandestin SAS (SF, Élan de La Cour x Arpège Pierreville). Quel était votre sentiment en sortie de piste?

Qlandestin était en grande forme! J’étais déjà très content d’avoir remporté une épreuve la veille (cotée à 1,40m, déjà dans le cadre du CSI U25, ndlr). Le parcours initial s’est très bien passé. Qlandestin a très bien sauté. Au barrage, l’idée était d’être très rapide pour gagner. Mathis Vallat avait déjà réalisé un double sans-faute rapide (41” avec Elliot Majuscule, SF, Adagio de Talma x Qualisco III, ndlr), mais nous avons réussi à aller plus vite (40”33, ndlr) et c’est super. Je pense avoir gagné du temps entre le premier et le deuxième obstacle, puis, dans la courbe après le double entre le quatrième et le cinquième obstacle. J’étais ravi de partager le podium avec Mathis. Qlandestin est à mes côtés depuis trois ans. Je m’entends très bien avec lui.

À dix-huit ans, vit-il sa dernière saison de compétition? 

Oui, je le pense. Par conséquent, chaque parcours avec lui devient spécial: comme c’est bientôt fini pour nous, nous donnons toujours notre maximum pour essayer de faire mieux. Gagner le Grand Prix U25 avec lui était un objectif. Nous l’avons fait, et j’en suis très content. Le principal est qu’il continue à s’amuser, et pouvoir gagner ces épreuves représente une vraie valeur ajoutée. J’envisage de finir la saison ainsi que sa carrière sportive à la suite des six semaines de concours programmée cet automne à Vilamoura, au Portugal (du 5 octobre au 13 novembre, ndlr). C’est un terrain qu’il affectionne particulièrement. J’ai gagné mon premier Grand Prix CSI 2* là-bas (en juillet 2020, ndlr). Il a obtenu de nombreux classements sur ce terrain-là, donc nous allons achever sa carrière là-bas avec le plus de classements possibles durant ces six semaines. À son retour, je pense qu’il se dirigera gentiment vers sa retraite.

Comment le définiriez-vous ?

Il est très spécial! Il a beaucoup de caractère, mais il est très attachant. C’est le cheval avec lequel je m’entends le mieux et pour lequel j’ai le plus d’affection. Pour le moment, c’est celui qui m’a le plus donné et apporté dans ma carrière.



“J’étais très content de remporter ma première Coupe des nations Jeunes Cavaliers”

Samedi, vous avez également gagné la Coupe des nations du CSIO Jeunes Cavaliers avec Charlotte 198 (Holst, Casall x Carry 22), en produisant un tour à quatre points puis un sans-faute. Quel bilan tirez-vous de cette épreuve?

J’étais très content de gagner cette Coupe des nations. Il s’agissait de ma première en Jeunes Cavaliers. De plus, cela me tenait à cœur de la courir avec Charlotte 198 (Holst, Casall x Carry 22). Nous avions réussi une très bonne fin d’année, avec plusieurs classements (la paire avait notamment terminé cinquième d’une épreuve à 1,45m au CSI 2* de Royan, ndlr). Cette année, nous avons également bien commencé la saison avec deux classements dans des Grands Prix de niveau CSI 3* à Vilamoura (terminant huitième et quatorzième, ndlr). J’avais à cœur de réaliser une belle performance à la Coupe des nations d’Opglabbeek afin de prouver que nous méritions notre place. Ma jument a répondu présent, et nous étions tous ravis de remporter cette Coupe des nations devançant la Belgique à domicile.

En quoi les épreuves par équipes vous séduisent-elles?

Le fait de monter en équipe sous-entend une bonne cohésion de groupe pour réussir. De plus, se battre pour un collectif crée toujours davantage de pression. C’est une autre source de motivation, différente d’un Grand Prix, où l’on veut, juste pour soi, réussir un sans-faute et être le plus rapide au barrage. Dans ce type d’épreuve, il faut assurer à deux reprises pour nourrir la motivation de ses coéquipiers à réussir eux-mêmes un sans-faute et essayer d’aller gagner. C’est une épreuve plus stressante que les autres, mais que j’affectionne particulièrement.

Pensiez-vous obtenir de tels résultats? 

C’était le but! Le réaliser n’est jamais facile mais je suis ravi de l’avoir fait et d’avoir rempli les objectifs que je m’étais fixés.

Quelle était l’ambiance au sein des équipes de France à Opglabbeek, où le Coq s’est également imposé dans la Coupe des nations Enfants? 

Très bonne! J’ai l’impression que toutes les équipes s’entraidaient et se regardaient. À la fin, nous avons tous bu un pot ensemble pour la France.

Considérez-vous Charlotte 198 comme votre jument de tête? 

Pour le moment, oui. J’ai également Ibrahim (KWPN, Eldorado van de Zeshoek x Quidam de Revel) avec lequel j’ai participé a beaucoup de compétition de niveau CSI 3* avec plusieurs classements à la clé dans des épreuves comptant pour le classement mondial Longines des cavaliers (se classant sixième et neuvième à 1,45m à Vilamoura en début d’année, ndlr). Pour le moment, j’ai ces deux chevaux, et Qlandestin pour finir la saison. J’espère accueillir d’autres chevaux pour les épauler.

Comment se compose votre piquet de chevaux?

J’ai J (KWPN, Montender x Mr Blue, un étalon de huit ans, ndlr) et des chevaux de six ans, Lipton (KWPN, Glasgow van het Merelsnest x Arezzo VDL), Good Morning d’Ivraie (SF, Jarnac x For Pleasure), seulement en ce moment, et une jument de cinq ans, Mokka van het Haringvliet (AES, Monte Bellini x Chopin d’Hyrencourt). J’espère que nous allons pouvoir garder Mokka le plus longtemps possible parce qu’elle va être très bonne. Lipton est le cheval qui a le plus gagner d’épreuves Jeunes Chevaux à Vilamoura (six épreuves, terminant neuvième lors de la finale, ndlr). Je pense qu’il deviendra un très bon cheval et j’espère pouvoir le garder lui aussi. En semaine, je monte à la maison et dispute des concours Jeunes Chevaux en milieu de semaine, tout en suivant des cours l’après-midi. Les week-end sont consacrés aux concours pour les chevaux plus âgés. 

Jules Orsolini et Charlotte 198

Jules Orsolini et Charlotte 198

© Sportfot



“L’objectif principal de la saison est d’obtenir une sélection pour les championnats d’Europe”

Où êtes-vous installée? Qui vous entraîne? À qui appartiennent vos chevaux? 

Je suis installé à Dourdan, dans l’Essonne. Sur le plat, je suis entraîné par Bertrand Poisson (entraîneur adjoint pour les Jeunes, ndlr) depuis début août. À l’obstacle, Timothée Anciaume m’entraîne depuis les championnats d’Europe Juniors (qui se sont déroulés à Vilamoura, où le Jeune Cavalier a terminé neuvième en individuel, ndlr). La plupart de mes chevaux appartiennent à mon père (Brice Orsolini, ndlr) puisqu’il est marchand de chevaux. Nous avons également quelques propriétaires qui sont des amis de mon père. 

Quels sont vos objectifs pour cette saison?  

L’objectif est de bien performer la semaine prochaine à Fontainebleau au Master Pro avec Charlotte (le couple courra le championnat en Pro 1, ndlr). Par la suite, j’ambitionne de continuer à bien évoluer avec Ibrahim et Charlotte en CSI 3*. Néanmoins, l’objectif principal de la saison est d’obtenir une sélection pour les championnats d’Europe (qui se tiendront du 11 au 17 juillet à Oliva, ndlr) et de réussit une bonne performance avec l’équipe de France et en individuel, en tentant de décrocher une médaille. 

Quelles sont vos ambitions à plus long terme? 

À long terme, je souhaite continuer à évoluer en CSI 3*, voire 4*. Si je réussis de bonnes performances à ce niveau, j’espère obtenir un jour, une ou deux sélections en CSI 5* pour pouvoir changer de catégorie et entrer dans le grand sport.  

Quel est votre programme de compétition pour les semaines à venir? 

À Fontainebleau, nous participerons au championnat de France Pro 1 et au CSI U25 respectivement avec Charlotte et Ibrahim. Ensuite, nous participerons au CSIO Jeunes Cavaliers et un U25 (du 28 avril au 1er mai, toujours à Fontainebleau, ndlr) avec ces deux mêmes chevaux. La semaine suivante, j’aimerais aller à Saint-Tropez. 

Quel est votre rôle au sein de l’écurie de commerce familiale?

Je forme les chevaux et les fais évoluer. Puis, lorsque nous en avons l’opportunité, nous les vendons. Il nous faut aussi accepter de vendre nos bons chevaux même s’ils nous tiennent à cœur. 



“Martin Fuchs est une source d’inspiration”

Qu’avez-vous pensé de la finale de la Coupe du monde Longines?

J’ai tout suivi! Je soutenais beaucoup Jack Whitaker (cinquième de sa première finale aux rênes d’Equine America Valmy de la Lande, ndlr) parce que nous avons débuté l’année ensemble à Vilamoura. Nous sommes bons amis et j’étais très content pour lui qu’il le seul à n’avoir fait tomber aucune barre tout au long de la compétition. Réussir un tel résultat si jeune, on ne voit pas ça tous les jours!

Le Suisse Martin Fuchs, vainqueur de cette finale, est-il une inspiration pour vous ? 

Bien sûr! Lorsqu’il vise une échéance, soit il est classé soit il gagne! C’est une source d’inspiration par rapport à tout ce qu’il fait, toutes les épreuves qu’il gagne et pour sa façon de gérer ses chevaux.

Qu’avez-vous pensé de la performance de Harry Charles, autre jeune Britannique, qui a fini quatrième, juste devant Jack Whitaker au même âge?

Harry Charles est un très bon cavalier, qui ne cesse de le confirmer. Bien sûr, j’aimerais être à sa place mais il faut savoir attendre son heure, former ses chevaux et être patient. Il faut travailler dur. 

Quel regard portez-vous sur les cavaliers français faisant partie, comme vous, de la jeune génération? Pensez-vous pouvoir prendre le relais des quadragénaires évoluant actuellement au plus haut niveau?

C’est l’objectif de chacun d’entre nous. Lorsque nous concourons en Jeunes Cavaliers et en CSI 3*, 4* voire 5*, ou comme Jeanne (Sadran, ndlr), le but est de faire partie de l’équipe de France dès que possible pour accéder aux plus beaux concours et aux grandes échéances. 

Quels sont vos autres centres d’intérêt, en dehors de l’équitation? 

Je suis très tourné vers le basket-ball. Je regarde beaucoup ce sport. C’est un sport que je pratique depuis que j’ai cinq ans et qui me permet de garder une certaine forme physique.

Alors que le premier tour de l’élection présidentielle est bouclé, dans quelle mesure cela vous intéresse?

J’y porte un intérêt pour savoir qui va décider pour nous. Bien sûr, aller voter était important pour moi, pour faire entendre mon opinion. Il est toujours important de savoir pour qui on vote. C’est important de suivre cette élection pour savoir où va la France.

Avez-vous le sentiment que les candidats s’adressent suffisamment à la jeunesse? 

Je n’ai pas porté tellement d’attention à cela.

Jules Orsolini et Charlotte 198

Jules Orsolini et Charlotte 198

© Sportfot