“Cette année, j’espère être davantage présent sur les circuits 5*”, Morgan Bordat
À vingt-neuf ans, Morgan Bordat partage son temps entre la gestion de l’écurie familiale et sa carrière de cavalier professionnel. Après un début de saison prometteur, le jeune Blanzynois espère s’installer durablement au niveau 5*. Pour l’y aider, le cavalier de saut d’obstacles sait qu’il peut notamment compter sur un solide piquet de chevaux, dont certains sont issus de son propre élevage.
Dimanche 10 avril, à l’occasion du CSI 3* de Grimaud, vous avez terminé à la sixième place du Grand Prix à 1,50m. Comment s’est comportée Uma (SF, Calvaro x Veneur d’Étenclin) ?
La jument était super ! Elle est revenue de Vilamoura très en forme. Le tour initial de ce Grand Prix présentait un beau plateau de cavaliers, avec de bonnes hauteurs. La jument a été parfaite, en étant vraiment disponible. Je suis donc entré confiant et très concentré en piste. Au barrage, nous avons joué le jeu du mieux possible, mais nos concurrents ont été plus rapides.
Quel est votre sentiment sur votre début de saison, lancée en février dernier à Vilamoura ?
C’est un bon début de saison. J’avais emmené dix chevaux à Vilamoura, des expérimentés et des plus jeunes pour lancer tout le monde et cela s’est bien passé. Tous m’ont offert de bons parcours. Mes jeunes chevaux commencent à sauter de belles épreuves, donc c’est de bon augure pour la suite.
Pouvez-vous présenter vos chevaux de tête ?
Je monte Uma depuis qu’elle a six ans, donc nous nous connaissons par cœur. C’est la plus guerrière, elle va toujours de l’avant. Ensuite, Al Capone Massuère (SF, Nabbuco x Come On) l’épaule en compétition. C’est un cheval qui saute avec une constante intensité et qui donne toujours le meilleur de lui-même. Nous évoluons ensemble depuis deux ans et le travail commence à payer. Il y a également Vanhouten de Vains (SF, Cacao Courcelle x Espri) qui concoure jusqu’au niveau Grand Prix 2*. Il est toujours très heureux de sauter et me le fait souvent remarquer par de belles ruades (rires).
Votre piquet se compose également de jeunes chevaux. Quelle place accordez-vous à la formation ?
Nous essayons toujours d’avoir des jeunes chevaux pour qu’ils viennent en soutien des plus aguerris. Cela représente une grande partie de mon activité. Je peux compter sur quelques chevaux de l’élevage, dont Dancing de l’Enclos (SF, Quaprice Boimargot Quincy x Kannan), un super cheval de neuf ans qui commence à sauter les épreuves comptant pour le classement mondial. Je peux également compter sur Jackson de Lodomez (SCB, Casiro I x Iserio), un cheval de sept ans que nous avons acheté l’an dernier et en qui je fonde beaucoup d’espoir. Ensuite, je monte deux juments de six ans, Gold de l’Enclos (SF, Tornesch x Kannan), une jument de l’élevage, et Guiness du Lavoir (SF, Vagabond de la Pomme x Contender).
Avez-vous profité de la trêve hivernale pour accueillir de nouvelles recrues ?
Oui, nous avons acheté Jackson cet hiver. La trêve hivernale a été rythmée par le travail de mes chevaux. L’an passé, nous avons participé à de nombreux CSI orientés vers le haut niveau, ce qui implique que nous n’ayons pas pu emmener tous nos chevaux. J’ai donc profité de l’hiver pour travailler mes jeunes afin de rattraper le retard et qu’ils soient prêts pour Vilamoura.
“Je fonde beaucoup d’espoirs en Évita de l’Enclos et Gold de l’Enclos”
Depuis un an, Dalou du Forézan (SF, Balou du Rouet x Nidor Platière), l’ancienne monture de votre mentor Julien Gonin, évolue sous votre selle. Quelle relation entretenez-vous ?
Julien a toujours été comme mon grand frère, d’autant que j’ai commencé dès mon plus jeune âge à monter avec lui. J’ai acheté Dalou l’hiver dernier, lorsque nous recherchions des chevaux, et j’ai également acquis chez lui ma jument de six ans, Guiness. Avec Dalou, nous apprenons pour l’instant à nous connaître et tout se passe très bien.
Quels sont vos objectifs pour la suite de la saison ?
La semaine prochaine, je participerai aux championnats de France Pro Élite. Ensuite, si tout se passe bien, j’essaierai de continuer sur ma lancée. L’année dernière, j’ai participé à trois CSI 5* (Valence et Grimaud à deux reprises, ndlr). En faire davantage cette année est un de mes objectifs.
Vous êtes à la tête de votre propre structure, l’écurie de l’Enclos, aux côtés de votre maman Joëlle Rigaudière. Votre système a-t-il été impacté par la pandémie de Covid-19 ? Comment vous êtes-vous adapté au contexte de la crise ?
Nous n’avons pas du tout été impactés. Nous avons continué à travailler normalement, si ce n’est l’absence de compétitions pendant un temps. Nous n’avons rien changé à notre mode de fonctionnement et avons conservé nos habitudes.
Comment se porte votre activité d’élevage ? Quels espoirs portez-vous sur vos produits Évita de l’Enclos (SF, Dollar dela Pierre x Kannan) et Gold de l’Enclos (SF, Tornesch x Kannan) ?
Pas mal ! (rires) Je fonde beaucoup d’espoirs en ce deux juments. Elles ont d’ailleurs la même mère, réputée pour son respect, dont elles ont hérité. Les produits de cette jument sont tardifs, mais présentent de bons moyens.
Avez-vous suivi la finale de la Coupe du monde de jumping ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?
Comme nous étions au CSI 3* de Grimaud, je n’ai pas pu regarder les épreuves, mais j’ai suivi les résultats. La victoire de Martin Fuchs, au vu de sa grande forme et de son piquet de chevaux, n’a pas été une surprise.