Katrin Eckermann renoue avec le succès dans le Grand Prix de Miami
Près de huit ans se sont écoulés depuis la première victoire de Katrin Eckermann en Grand Prix CSI 5*, le 31 mai 2014, sur la superbe et immense piste en herbe de Hambourg. Dans l’écrin parfaitement différent et totalement insolite de la plage de Miami, l’Allemande a renoué avec le succès à ce niveau, hier, dans l’épreuve phare de l’étape floridienne du Longines Global Champions Tour. En selle sur Cala Mandia, elle a devancé Shane Sweetnam et Gilles Thomas, qui avaient sellé Alejandro et Luna van het Dennehof.
Pour le retour du Longines Global Champions Tour sur la plage de Miami, dont le circuit avait été absent en 2020 et 2021, pandémie mondiale oblige, Uliano Vezzani a concocté un parcours corsé pour les trente-quatre concurrents au départ, Nina Mallevaey ne s’étant pas élancée dans le Grand Prix après sa superbe victoire dans l’épreuve qualificative. Sur cette piste qui propose, de par la proximité de la foule notamment, des conditions proches de celles d’un concours indoor, l’Italien avait notamment construit une ligne placée le long de la lice et composée de barres de spa, en numéro cinq, puis d’un double vertical - oxer. En numéros neuf et dix, le maestro, dont le parcours a été apprécié par l’ensemble des cavaliers, avait placé deux obstacles sur bidets, un oxer puis un vertical, séparés de quelques foulées à peine. Enfin, le dernier enchaînement du parcours était ouvert par le triple, placé en sortie de virage avec une entrée défendue par un oxer, suivi de deux verticaux à une puis deux foulées.
Un scénario inhabituel en première manche….
Légers et délicats, comme les construit souvent Uliano Vezzani, les obstacles ont tout de même causé bien des problèmes à beaucoup de couples. En effet, si six d’entre eux - soit un nombre presque parfait pour un Grand Prix de ce type - ont obtenu leur ticket pour le barrage, quatre parcours à quatre points seulement ont été dénombrés, signés par Spencer Smith, Maikel van der Vleuten, Michael Duffy et Eduardo Alvarez Aznar avec Théodore Manciais (SF, Kashmir van Schuttershof x Power Light), Beauville (Z, Bustique x Jumpy des Fontaines), Zilton SL (Z, VDL Zirocco Blue ex- Quamikase des Forêts x Indoctro) et Bentley de Sury (SF, Sunday de Riverland x Calvaro). Certains favoris sont sortis de piste avec des scores lourds, à l’image de Ludger Beerbaum et Mila (OS, Monte Bellini x Linton) vainqueurs de l’étape du Global Champions Tour de Doha et auteurs d’un double sans-faute dans la Longines Global Champions League à Miami ce week-end, qui ont écopé de douze points, synonymes de dix-huitième rang. Surtout, pas moins de douze concurrents, soit un peu plus d’un tiers des engagés, ont préféré jeter l’éponge avant la fin de leur parcours, à commencer par Ashlee Bond, pourtant vainqueure avec la même Karoline of Ballmore (BWP, Diarado x Convento van de Helle) du Grand Prix CSI 5* disputé à Wellington le 2 avril.
… mais rêvé au barrage
Six couples se sont donc finalement qualifiés pour la finale au chronomètre. Premier à en prendre le départ, Tobias Meyer a d’emblée réalisé un double sans-faute aux rênes de Greatest Boy - H (KWPN, Carrera VDL x Great Pleasure). Son chronomètre de 39”40 a cependant tout de suite été battu, et de loin, par Shane Sweetnam et Alejandro (Rhein, Acorado’s Ass x Contiue), de retour en pleine forme, qui ont franchi la ligne d’arrivée en 35”73. Juste après eux, Darragh Kenny et Ben Maher ont commis chacun une faute en selle sur les excellents Faltic HB (KWPN, Baltic VDL x Concorde) et Volnay du Boisdeville (SF, Winningmood vd Arenberg x Jalisco B), ce qui les a finalement relégués aux cinq et sixième rangs. À même pas vingt-quatre ans, le Belge Gilles Thomas, engagé cette année dans la Global Champions League au sein de l’équipe des Valkenswaard United, dont font également partie Marcus Ehning, Laura Kraut ou encore le légendaire John Whitaker, était l’avant-dernier à prendre le départ. Associé à sa fidèle Luna van het Dennehof (BWP, Prince van de Wolfsakker x Quidam de Revel), sous sa selle depuis ses tout débuts en compétition internationale à sept ans, celui qui pointe actuellement au septième rang du classement mondial FEI des moins de vingt-cinq ans n’a pas tremblé, réalisant un double sans-faute en 36”04 qui le plaçait alors deuxième. C’était sans compter sur la performance superbe et plutôt inattendue de Katrin Eckermann et Cala Mandia (West, Capistrano 2 x Valentino 240), dernières à s’élancer, qui se sont finalement imposées.
Cala Mandia transforme l’essai
Restée dans les mémoires pour sa victoire dans le Grand Prix du Global Champions Tour de Hambourg obtenue en 2014 aux rênes du tout bon Firth of Lorne, celle qui avait ensuite connu un CHIO d’Aix-la-Chapelle malheureux n’avait plus obtenu de victoire dans l’épreuve phare d’un CSI 5* depuis. Reconnue pour ses qualités de formatrice de jeunes chevaux, à commencer par la championne du monde des six ans de 2019 Chao Lee, l’Allemande a pris, hier soir, tous les risques sur la dernière ligne pour arrêter le chronomètre en 34”58, soit avec plus d’une seconde d’avance sur Shane Sweetnam! Si sa complice s’était déjà illustrée à plusieurs reprises sur les circuits Global Champions, et avait d’ailleurs terminé deuxième de l’épreuve qualificative pour ce Grand Prix quelques heures plus tôt, il s’agissait là de sa toute première tentative dans l’épreuve phare d’un CSI 5*. “Et bien je n’ai pas de mots, s’est réjouie la cavalière après sa victoire. Cela a été un long chemin jusqu’ici; j’ai [Cala Mandia] depuis qu’elle a six ans, [...] c’était son premier Grand Prix CSI 5* et elle a sauté magnifiquement. Je ne mets pas de pression à mes chevaux étant donné qu’ils sont très jeunes, et je prends juste du plaisir à être dans l’équipe (de Global Champions League des Shangai Swans, ndlr). J’espère que nous ferons une belle saison, en tout cas elle a très bien débuté pour moi.”