“La performance à La Baule nous a ouvert des portes”, Pierre-Marie Friant

Après avoir remporté le Grand Prix Pro Élite à l’occasion du Grand National de Vichy le 10 avril, Pierre-Marie Friant et Urdy d’Astrée ont signé une prestation remarquée le mois suivant dans le Grand Prix de l’Officiel de France, à La Baule. Écarté des terrains de concours plusieurs mois, l’alezan a réalisé un retour flamboyant au Stade François-André, terminant troisième ex-æquo à l’issue d’un magnifique sans-faute en première manche. Désormais, le Loirain espère endosser la Veste Bleue au plus haut niveau pour représenter son pays et participer à davantage de compétition de niveau CSI 5*.



Pierre-Marie Friant et Urdy d'Astrée lors du Grand Prix de l'Officiel de France à La Baule.

Pierre-Marie Friant et Urdy d'Astrée lors du Grand Prix de l'Officiel de France à La Baule.

© Scoopdyga

Dimanche 8 mai, vous avez terminé troisième du Grand Prix CSIO 5* de La Baule avec Urdy d’Astrée (SF, Bouffon du Mûrier x Pamphile). Quel était votre sentiment en sortie de piste?

C’était magique! Le premier tour était superbe. Nous avons déjà couru des parcours à 1,60m mais pas beaucoup de Grand Prix de ce niveau (le couple avait déjà pris part au Grand Prix de l’Officiel de France à La Baule en 2019, terminant avec douze points de pénalité, ndlr). Le cheval a été absent des concours importants pendant un an à la suite d’une légère blessure (en 2021, le couple a concouru seulement quatre épreuves internationales de juin à août, ndlr). Il est revenu en pleine forme. J’espérais signer un parcours sans faute dans le Grand Prix, je n’étais pas sûr de moi comme peuvent l’être certains concurrents. Étant de la région, réaliser un sans-faute dans un Grand Prix Rolex devant mon public a été magique! C’est un sentiment indescriptible. J’étais surtout très content pour mon cheval qui a très bien sauté. En piste, je n’ai pas craint de commettre une faute quelque part. Il a été très réactif. Pour le second tour, je suis ravi, mais en tant que compétiteur je suis un peu déçu de la petite faute que nous avons commis sur l’avant dernier obstacle. Avec du recul, je me dis que nous aurions pu gagner. Cependant, cette petite déception a très vite été remplacée par une joie immense à la fin du concours!

Vous montez Urdy d’Astree depuis 2013. Comment définiriez-vous ce cheval? 

Urdy est très sensible. C’est d’ailleurs ce qui fait sa force et son respect. Il ne veut surtout pas toucher les barres. Il a un cœur énorme et se donne toujours à deux cents pour cent. Quand il est en forme il ne rate rien! C’est un cheval avec un tempérament d’acier. 

Lors de sa formation, avez-vous imaginé un jour participer à des CSI 5* et des Coupes des nations avec lui? 

Honnêtement, non. L’histoire de ce cheval est marrante. À l’origine, il a été acheté par un ami propriétaire chez nous depuis quarante ans. Il l’a acheté pour concourir dans les épreuves vétérans mais il n’avait pas encore d’expérience alors je l’ai formé. À cinq ans, il s’est très bien comporté. L’année suivante, nous l’avons emmené à Fontainebleau où il est devenu champion des six ans (lors de la Grande Semaine organisée à Fontainebleau, ndlr). Dès lors, prenant du plaisir à venir le voir en concours et jugeant qu’il était peut-être un peu trop bon pour lui, il m’a suggéré de le garder à mes côtés. En revanche, nous n’avons jamais pensé qu’il serait capable d’atteindre le plus haut niveau. À l’époque, je n’avais jamais eu la chance d’avoir des chevaux pour prendre part à ces épreuves, je ne pouvais donc pas comparer. 

Avez-vous pu suivre la performance de l’équipe de France lors de la Coupe des nations? 

Bien sûr, je l’ai suivie de très près. Même si nous ne faisons pas partie de l’équipe, c’est toujours intéressant de voir nos collègues y participer. Puis, lorsqu’on est chauvin, on aime bien les voir gagner! Je suis très content d’avoir vu Mégane, elle a apporté du renouveau. C’est une cavalière très talentueuse avec de bons chevaux. Elle est très bien entourée avec un système qui fonctionne très bien. Cela fait également plaisir de voir les piliers de l’équipe répondre présents. Mélanger les différences d’expérience entre les anciens et les jeunes, c’est super. 



“Je vise les Coupes des nations avec Urdy”

Le mois dernier, vous avez également terminé quatrième des championnats de France Pro Élite avec Urdy d’Astrée. Quel bilan tirez-vous de ce championnat? 

C’était un super championnat! Il n’avait pas sauté ces épreuves depuis longtemps, nous avions juste couru des épreuves du Grand National (remportant notamment le Grand Prix Pro Élite de Vichy en avril, ndlr) mais n’avait pas sauté au-delà de cela. J’avais confiance puisqu’Urdy était très bien. Je voulais jouer placé dans la première manche. Bien que je n’ai pas pris tous les risques, je me suis placé dixième. C’est ce que je voulais et j’étais déjà très content. Ensuite, j’ai commis une petite faute sur le deuxième obstacle en première manche de la finale, un peu à cause de moi. Lors de la seconde manche, il a encore été magique et a montré tout son talent! Il est revenu très en forme. J’avais un peu de doute sur la hauteur mais il a resauté d’une splendide manière. Il a une énergie débordante et faire deux tours d’affilés ne le dérange pas. Je suis très satisfait de ce championnat, bien qu’en évitant cette petite faute j’aurais pu être champion de France. En revanche, si Pénélope (Leprevost, sacrée championne de France en Pro Élite avec Texas, ndlr) n’avait pas pris de points de temps, je n’aurais peut-être pas tenu la pression en partant en dernier. Avec des si, on refait le monde !

Quelles sont vos objectifs avec ce cheval? 

Aller représenter la France dans les Coupes des nations! J’ai un peu discuté avec le staff fédéral pour essayer de prendre part à une Coupe de niveau CSIO 5* avec Urdy. La performance réalisée à La Baule nous a ouvert des portes. Le cheval est également très régulier en ce moment, ce n’est pas un résultat anodin. Nous visons les Coupes des nations et les CSI 5* en fonction de la forme du cheval. C’est lui qui me dira comment va se dérouler le reste de la saison. 



“Les Jeux mondiaux sont dans ma tête”

Quel bilan tirez-vous des performances de Bianca Star (SF, Quick Star x Qualisco III) qui a terminé sixième et quinzième dans des épreuves à 1,45m lors de l’Officiel de France? 

C’est une jument que j’ai formée et qui gagne beaucoup d’épreuve. Elle s’est placée quinzième le dimanche parce que j’ai commis une petite faute mais je pense qu’elle était partie pour être dans les premiers. Elle est super, avec un mental et un cœur énorme. Je suis très content d’elle. Elle a été un peu surprise par l’herbe le premier jour, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas concouru dessus. Elle a très bien répondu le deuxième jour et le troisième, bien que nous ayons été pénalisés de quatre points. C’est le jeu!

Qu’envisagez-vous avec cette jument?  

Elle est là pour suivre Urdy. C’est en quelque sorte sa copine de classe. En 2019, elle l’a suivi de partout en concours. Cette année, elle va faire de même en courant les épreuves intermédiaires.

Quel est votre programme de compétition pour les semaines à venir? 

En ce moment, je forme les jeunes chevaux. Je vais à Lamballe (un national avec des épreuves allant jusqu’en Pro 1, programmé du 20 au 22 mai, ndlr). Ensuite, j’irai à Saint-Tropez (pour un CSI 3* programmé du 26 au 29 mai, ndlr) avec Urdy et Bianca, puis nous irons peut-être à Cabourg (un CSI 3* programmé du 2 au 5 juin organisé par les équipes de GRANDPRIX Events, ndlr) ou Sopot (un CSIO5* qui se tiendra du 9 au 12 juin, ndlr). Je vais en discuter avec le staff fédéral. Actuellement, ils ne savent pas non plus alors il est difficile de prévoir. 

À plus long terme, quels sont vos objectifs? 

Participer à de beaux concours, représenter le plus possible la France. Porter les couleurs de mon pays en donnant tout ce que je peux apporter à l’équipe est un immense honneur. Les Jeux mondiaux sont dans ma tête, comme pour tout le monde je pense. Cependant, si je n’y participe pas, ce sera peut-être Aix-la-Chapelle. Il ne faut pas s’enflammer, mais on peut toujours rêver!

 

 

Pierre-Marie Friant et Bianca Star lors du CSIO 5* de La Baule.

Pierre-Marie Friant et Bianca Star lors du CSIO 5* de La Baule.

© Scoopdyga