“Nous avons encore une vraie marge possible de progression”, Jean Morel

Qualifiée d’office en tant que pays hôte des Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024, la France alignera une équipe en équitation dans les disciplines de dressage, concours complet, saut d’obstacles et para-dressage. Si les Bleus ne subiront donc pas la pression de la qualification, ils demeurent néanmoins attendus, en tant que nation forte des sports équestres, aux Mondiaux de Herning cette année, puis aux Européens de Riesenbeck 2023: deux étapes incontournables sur la route de Paris. En dressage, la préparation des athlètes et des chevaux a commencé dès février avec des entrainements et un planning de compétitions adaptés conjointement par le staff fédéral et les entraineurs des couples des Groupes 1 et 2.



Organisé du 19 au 22 mai, le CDIO5* à Compiègne, avec sa réputée Coupe des nations, faisait partie des temps forts du calendrier international de la discipline pour les Bleus. L’occasion pour Jean Morel, sélectionneur national, et Emmanuelle Schramm, directrice technique nationale adjointe, de passer en revue leurs troupes engagées notamment dans le CDI3* et dans la Coupe des nations du CDIO5*. “C’était un magnifique concours et cela nous a permis de tester beaucoup de chevaux et de cavaliers. Certes, les résultats auraient pu être meilleurs notamment dans la Coupe des nations mais l’équipe de France a commis trop de fautes le premier jour. Pour autant, ce qui est tout de même satisfaisant, c’est que tous se sont bien ressaisis dans la deuxième manche”, résume Jean Morel. “Ces fautes sont dues au fait que nos cavaliers n’ont pas participé à beaucoup de concours. Il faut avouer qu’ils ne disposent pas d’un piquet étoffé de chevaux de haut niveau. C’est une difficulté avec laquelle nous devons composer”, a-t-il ajouté. Le sélectionneur national reste confiant: “Je constate que les chevaux vont bien et que les cavaliers montent bien. Ils ont une équitation propre et respectueuse de leur monture. Pour l’instant vis-à-vis de la concurrence, nous montrons que nous sommes là et nous avons encore vraie marge possible de progression. Cela passe entre autres par la répétition des figures, des tracés et plus de précision. À Compiègne, nous avions plusieurs jeunes cavaliers qui ont découvert la compétition de haut niveau, ainsi que des chevaux qui reprenaient les concours. Globalement, je suis satisfait notamment de Maxime Collard, membre de l’équipe de France à Tokyo, dont le cheval Cupido PB (KWPN, Painted Black x Jazz) revenait en forme et aussi de Charlotte Chalvignac qui a rempli son contrat avec Icaro Das Figueiras (Lusit, Epico Das Figueiras x Unico Sqt) dans le CDI3*, sans oublier Isabelle Pinto qui a accepté de prendre le départ de la Reprise Libre en Musique du CDIO5* après le forfait de Morgan Barbançon Mestre et Sir Donnerhall II (Old, Sandro Hit x Donnerhall) alors que cela faisait plusieurs années qu’elle n’en avait plus couru.”



“Nos couples ont besoin de sortir en compétition et de prendre de l’expérience”, Emmanuelle Schramm

Jean Morel apprécie également le dialogue permanent instauré avec les entraîneurs de chaque cavalier. “Il y a de vrais échanges, notamment dans le choix des concours, nous réalisons un travail d’équipe”, explique-t-il. Néanmoins, le sélectionneur national ne perd pas de vue l’objectif des prochains championnats du monde. “L’enjeu de Paris 2024 a été clairement exposé dans le projet sportif fédéral par le président de la FFE, Serge Lecomte, et la directrice technique nationale, Sophie Dubourg. Dans nos disciplines respectives, nous devrons aligner des équipes fortes dans un objectif de médailles. C’est pourquoi, nous avons mis en place un nouveau programme sportif en ce début d’année pour nos cavaliers, dont les changements nécessitent des adaptations progressives. Les championnats du monde de dressage qui se tiendront du 6 au 14 août à Herning, au Danemark seront donc pour le dressage français l’occasion d’affiner la formation des couples pour construire une équipe de France prête pour 2024. Si, bien sûr, nous espérons bien faire au Danemark, la performance sportive n’est pas la priorité à ce stade”, a-t-il poursuit. Emmanuelle Schramm, la directrice technique nationale adjointe abonde: “Nous avons beaucoup de chances d’avoir autant de beaux concours en France pour préparer chevaux et cavaliers et notamment cette Coupe des nations de niveau CDIO 5* à Compiègne qui propose un cadre et une concurrence de très haut niveau. Compiègne a été très instructif pour tout le monde. L’entrainement au quotidien et le travail de base a été un sujet majeur pour tous en début d’année avec des changements pour certains et un accompagnement fédéral ciblé. En revanche, nos couples ont besoin de sortir en compétition et de prendre de l’expérience. Nous sommes dans une très bonne communication avec les cavaliers et leurs entraîneurs et nous pouvons également compter sur le soutien et l’implication des propriétaires des chevaux en vue des prochains Jeux olympiques. Nous cherchons à prendre en compte les spécificités de chacun pour établir des feuilles de route individualisées que nous ajustons en permanence en ne perdant pas de vue l’objectif principal que sont les JO de Paris 2024 avec obligation de monter progressivement en puissance d’ici là!”, a-t-elle conclu. 

Les prochains rendez-vous des couples tricolores seront: le Grand National de Mâcon (du 2 au 5 juin), le CDI3* de Jardy (du 16 au 19 juin) et le CDIO5* de Rotterdam (du 23 au 26 juin). Puis tous se retrouveront à Vierzon, du 7 au 10 juillet, pour le Master Pro Élite. La sélection de l’équipe de France de dressage en lice pour les Mondiaux devrait être annoncée courant juillet.