“Un de mes rêves serait d’intégrer l’équipe Juniors l’année prochaine”, Emma Gay Le Breton
Le week-end dernier, Emma Gay Le Breton a été sacrée championne de France des As Cadets au centre équestre de Chaintré, près de Mâcon, seulement quelques semaines après être montée sur la deuxième marche du podium à l’occasion de sa première Coupe des nations à Opglabbeek sur le circuit Poneys. Évoluant dans deux catégories distinctes, la Francilienne de quinze ans espère poursuivre sa moisson de succès et étoffer son palmarès tout en gardant en ligne de mire les championnats d’Europe Poneys avec son fidèle Bad Boy du Beau Mont et une intégration dans le circuit Juniors l’année prochaine avec Caféine des Flagues.
Dimanche 28 mai, vous avez décroché la médaille d’or lors des championnats des As Cadets avec Caféine des Flagues (SF, Untouchable M x L’Arc de Triomphe). Quel était votre sentiment en sortie de piste?
J’étais super heureuse! Au départ je n’y croyais pas trop. Caféine est à mes côtés depuis maintenant deux ans (la paire a débuté les compétitions en octobre 2020, en Amateur 2, ndlr) et c’était mon premier championnat à cheval alors je suis assez fière!
Vous êtes l’unique couple du championnat à avoir terminé avec un compteur vierge, comment se sont déroulés vos parcours?
J’ai beaucoup aimé les parcours ; ils étaient techniques mais à la fois assez fluide. La jument a été super du début à la fin. À aucun moment du championnat je n’ai ressenti du stress parce qu’elle était posée et calme. Lors du troisième tour, je savais que si nous étions pénalisées de quatre points nous affronterions les autres couples au barrage (quatre couples se sont affrontés sur un ultime acte pour se disputer la deuxième et troisième place du podium, ndlr), tandis que si je réalisais un sans-faute, je gagnais!
Quel était l’ambiance lors de ce championnat?
Il y avait une bonne ambiance générale. En revanche, je ne suis pas rendue aux soirées puisque je n’aime pas trop faire cela lors des compétitions. Au-delà de ça, j’ai beaucoup apprécié le concours.
Comment définiriez-vous Caféine des Flagues?
C’est une jument adorable mais qui a un peu de caractère. Elle sait me faire comprendre quand elle n’est pas contente! Lors du championnat, j’ai attaqué un peu fort ma barre sur un de mes tours, et dès la réception, elle me l’a signifié! Elle est assez joueuse et à la fois très gentille.
Comment avez-vous croisé sa route?
C’est mon ancienne coach, Dorothée Amar, qui me l’a trouvé. Je suis allée l’essayer une fois et j’ai directement accroché avec elle. Ensuite, elle est venue une fois dans mes anciennes écuries. J’ai enchaîné un parcours et j’ai compris qu’il fallait la prendre!
Qu’envisagez-vous avec cette jument?
Un de mes rêves serait d’intégrer l’équipe Juniors l’année prochaine et je pense que cette jument est capable d’enchaîner correctement des parcours à 1,40m. Je vais peut-être commencer à concourir sur cette hauteur dans l’année, et si cela se passe bien, je la garderai l’année prochaine pour participer au circuit Juniors.
“J’adorerais participer aux championnats d’Europe”
En parallèle, vous évoluez également sur le circuit Poneys, sur lequel vous avez notamment été deuxième dans la Coupe des nations d’Opglabbeek avec Bad Boy du Beau Mont (OC, Leopard de Mahoud x Allegreto) pour votre première Coupe en avril dernier. Quel souvenir conservez-vous de cette performance?
C’était génial! Bad Boy est un poney que j’ai eu alors qu’il était très jeune (le couple est apparu pour la première fois en compétition en 2016, le bai n’avait que cinq ans, ndlr). Nous avons commencé sur des petites épreuves telles que des Poneys 3. Par la suite, nous avons évolué dans le circuit jusqu’au niveau As Poney Élite. Dès lors, mon rêve était d’intégrer l’équipe de France pour réaliser des Coupes des nations. Être sélectionnée pour la Coupe des nations d’Opglabbeek était en quelque sorte un rêve qui se réalisait!
Sur quels autres poneys et chevaux pouvez-vous compter?
J’ai une autre jument, Cop Copine Bhs (Z, Castelino vd Helle x Va-Vite) qui est à mes côtés depuis peu (la jument de neuf anciennement sous la selle de Lorenzo Toscano est apparue pour la première fois en compétition sous la selle de la Francilienne en février dernier dans une Amateur 1, ndlr). Je suis seulement en train d’apprendre à le connaître. Je pense qu’elle va être une très bonne jument, mais je ne peux pas trop me projeter pour l’instant.
Quels est votre objectif de saison à poney?
J’adorerais participer aux championnats d’Europe (qui se tiendront du 3 au 7 août à Strzegom, en Pologne, ndlr). Avant cela, il y a les championnats de France dans lesquels j’aimerais réussir une belle performance. En revanche, je ne me mets pas la pression avec cela. Je verrais bien ce qui m’attend cet été.
Où vous entraînez-vous et qui gère votre entraînement?
Mes chevaux et mes poneys sont dans deux écuries différentes. Du coté des poneys, c’est Charlotte Filleux qui m’entraîne au haras de la Maison Blanche (situé en Seine-et-Marne, ndlr) tandis que mes juments sont aux écuries de la Muette (situées dans le Val-de-Marne, ndlr) où je m’entraîne avec Pauline Guignery.
Comment avez-vous découvert l’univers des chevaux?
C’est grâce à mon grand-père. Je suis issue d’une famille de jockeys. Lorsque j’avais trois ans, j’ai vu mon frère gagner une course et j’ai tout de suite voulu faire du poney. Par la suite, c’est mon grand-père qui m’y a initiée.
Comment conciliez-vous les études et la compétition?
Cette année je me suis beaucoup concentrée sur l’équitation mais je suis dans une formation de sport-étude. Ainsi, je fais tous les jours 9h-13h25 en cours et le reste du temps je monte à cheval.
Souhaitez-vous faire de l’équitation votre métier?
Oui, j’aimerais bien!