Gwendolen Fer s’offre le championnat de France Pro Élite à Vittel
Au bout du suspense, Gwendolen Fer est finalement montée sur la plus haute marche du podium du championnat de France Pro Élite de concours complet. Avec Romantic Love, la cavalière a mis la pression sur Nicolas Touzaint, qui était en tête, en n’écopant que de 0,4 point de pénalité sur son parcours de saut d'obstacles, alors que les rêves de sixième titre national se sont arrêtés dès le numéro un pour l’Angevin.
C’est sous un soleil de plomb mais aussi des rafales de vent qui soulevaient le sable autour de la carrière de Vittel que s’est achevé, cet après-midi, le Master Pro de concours complet 2022. Dans la Pro Élite, épreuve phare de l’événement, sept cavaliers seulement étaient au départ, deux ayant été éliminés sur le test de fond et trois ayant jeté l’éponge durant ou après celui-ci. Comme pour les deux autres ateliers, Nicolas Touzaint a ouvert la marche avec Diabolo Menthe (SF, Scareface de Mars x Caesar van de Helle), et si le gris s’est décalé sur plusieurs obstacles, le multimédaillé a réussi à franchir la ligne d’arrivée sans ajouter de pénalité à son total de 67,8 points, terminant ainsi cinquième.
Elora De Artola en bronze
Elora De Artola a réalisé un sans-faute qui lui a offert la médaille de bronze.
© FFE / PSV
Malgré un gros sursis sur le dernier obstacle, Sébastien Cavaillon n’a écopé que de 0,8 pénalités pour temps dépassé aux rênes de Quatchina Blue (Z, Qupidon de Bavoz x Mr Blue), et conclut ainsi son championnat de France à la sixième position avec 73,8 pénalités, alors que Marie Bouchanville a rétrogradé d’une rang en raison de deux fautes commises sur les numéro huit et neuf, pour terminer septième avec Viv la Mariée (SF, Sabrehill x Qyou de Longvaut), qui a également dépassé le temps imparti d’une seconde. Restaient alors à passer les quatre concurrents qui, hier, avaient été les seuls à rentrer sans incident du difficile cross de Pierre Michelet.
Elora De Artola, qui “rêvait il y a dix ans de ce qu’[elle] a fait aujourd’hui”, a tenu le choc aux rênes de son fidèle Seven de Nouvolieu*ENE HN (SF, Orlando x Efle de B’Neville), seize ans. Ensemble, tous les deux ont mis la pression sur les médaillés de bronze au classement provisoire, Anouk Canteloup et son Daniel Del Impermeable (KWPN, Larino x Chin Chin), en produisant un sans-faute. Les doubles champions d’Europe Juniors n’ont, eux, pas réussi cette performance. Piégés sur le numéro trois et l’oxer placé en milieu de triple, dont le gris a fait tomber la deuxième barre, ils ont conclu leur parcours avec un total de huit points qui a porté leur score du championnat à 43,5 pénalités, synonymes de quatrième place.
Gwendolen Fer tient le choc
Avant-dernière à entrer en piste, Gwendolen Fer avait une avance confortable de 11,4 points sur sa première poursuivante, mais ne devait rien laisser au hasard. En selle sur son fidèle Romantic Love, dix-sept ans et “toujours en pleine forme”, la cavalière n’a mis aucune barre à terre et récolté seulement 0,4 pénalité pour avoir dépassé le temps imparti. Déjà sacré champion de France de la catégorie reine à cinq reprises, Nicolas Touzaint avait donc uniquement droit à une seconde de temps dépassé s’il voulait s’imposer. Les espoirs de l’Angevin se sont cependant évanouis dès le numéro un, que son Absolut Gold*HDC (SF, Grafenstolz x Verglas) a fait tomber. “Je suis très déçu car le cheval est au mieux de sa forme et a très bien sauté, a déclaré le champion olympique de 2004, finalement vice-champion de France ici. Absolut a regardé un peu partout en entrant en piste et je pense que je ne l’ai pas assez enclenché. Du coup, il s’est fait surprendre par la largeur de ce premier obstacle. Malgré tout, le bilan est très positif pour le cheval mais dans un championnat, c’est la première place qui compte.”
“Je suis vraiment contente, s’est quant à elle exprimé Gwendolen Fer après la remise des médailles. En 2017, j’étais passée à côté du titre de championne de France Seniors à Lamotte-Beuvron en raison d’une faute sur une barre de spa, donc je suis vraiment heureuse, d’autant que mon cheval n’avait pas pu courir la Pro Élite du Lion-d’Angers car il s’était fait un peu mal au box. J’étais déçue de moi vendredi, car j’avais quelques imperfections sur le dressage et cette grosse faute en fin de reprise sur un changement de pied, où nous avons eu une petite incompréhension avec Romantic qui a un petit peu calé. J’ai eu peur que cela me coûte la victoire à la fin du week-end. Aujourd’hui, il a été super. À la détente, il était un peu mou mais je le connais par cœur, et en piste il avait vraiment envie de gagner. C’est un cheval de concours, qui peut être un peu flemmard à la maison, et il a montré qu’il avait encore envie et ne voulait pas toucher une barre, ce qui me fait plaisir car nous faisions souvent un petit quatre points depuis quelque temps. Cette saison, je ne me suis pas mis de pression, le cheval a dix-sept ans et il est en pleine forme mais pour les Mondiaux, il fallait le requalifier en disputant un deuxième CCI 4*-L et je trouvais que cela ferait un peu beaucoup à son âge. Maintenant, s’il montre qu’il est en pleine forme et que tout va vraiment bien, j’ai un petit CCI 5*-L dans le coin de la tête à la fin de l’été. J’ai toujours rêvé de courir Burghley avec lui. Je suis ravie qu'on remette un titre de championne de France étant donné qu'aucune femme n'avait été titrée depuis 2003. Cela faisait trop longtemps! Je suis vraiment ravie qu'il y ait d'autres filles qui arrivent à haut niveau. On a vu Héloise (Le Guern, ndlr) qui a gagné le CCI 4*-L U25 de Bramham la semaine dernière, Morgane (Euriat, ndlr) aussi, donc c'est super et très encourageant car il n'y a qu'en France que l'on ne voit pas autant de femmes à haut niveau.”
Fabrice Saintemarie sacré en Pro 1
Fabrice Saintemarie et Cronos de Pleysse s'adjugent le championnat Pro 1
© FFE / PSV
Du côté du classement du Grand National, Gwendolen Fer a logiquement permis à son écurie Équithème - La Géee équipement du cheval de s’imposer. Le collectif Forestier Sellier - Royal Horse, représenté par Nicolas Touzaint, est quant à lui deuxième devant l’écurie Cap Sellerie d’Elora De Artola.
Alors que Louis Seychal était en tête au soir du cross, Fabrice Saintemarie s’est quant à lui offert le titre dans le championnat de France Pro 1 sur Cronos de Pleysse (SF, Scareface de Mars x Cap de B’Neville) avec 30,7 pénalités, après un double sans-faute sur le cross et les barres. Il a devancé le premier cavalier cité, qui présentait Bakar de l’Ocean LA (SF, Grafenstolze x Gunter L’Herbage) et a ajouté 8,8 points à son compteur lors du dernier test pour terminer avec 37,5 pénalités. Récemment engagé à Badminton avec le même Unum De’Or (SF, Yarlands Summer Song x Prince Ig’Or), dont la naisseuse et propriétaire, Marie-Christine de Laurière, faisait partie du jury Pro Élite ce week-end, Cédric Lyard s’est adjugé la médaille de bronze.
