“Mon statut de prétendant au Grand Chelem Rolex rend le défi encore plus intéressant”, Daniel Deusser

Vainqueur l’an passé du Grand Prix Rolex d’Aix-la-Chapelle et prétendant actuel au Rolex Grand Chelem à la suite de sa victoire aux Dutch Masters de Bois-le-Duc en mars, Daniel Deusser tentera de défendre son titre sur la célèbre piste en herbe du CHIO d’Aix-la-Chapelle programmé du 24 juin au 3 juillet. L’actuel numéro neuf mondial aspire à devenir le deuxième cavalier de l’histoire à réaliser le Grand Chelem Rolex après le Britannique Scott Brash, qui avait remporté successivement trois étapes aux rênes de son fantastique Hello Sanctos. Pour Rolex, l’Allemand a évoqué ses ambitions et sa vie quotidienne.



Vous êtes une fois de plus en course pour réaliser le tant convoité Grand Chelem Rolex à la suite de votre victoire dans le Grand Prix de Bois-le-Duc en mars aux rênes de Scuderia 1918 Tobago (Z, Otangelo x Mr Blue). Comment vous sentez-vous à l’approche du CHIO d’Aix-la-Chapelle?

Je déborde d’excitation! C’est toujours très difficile de remporter le Grand Prix Rolex d’Aix-la-Chapelle, alors ce serait vraiment formidable de gagner deux années de suite. Mon statut de prétendant au Rolex Grand Chelem rend le défi encore plus intéressant bien que le CHIO d’Aix-la-Chapelle soit inscrit chaque année sur mon calendrier de compétition. 

Au-delà d’être l’un des principaux rendez-vous du monde équestre, le CHIO d’Aix-la-Chapelle a lieu dans votre pays natal. L’enthousiasme et le soutien du public sont-ils une source de motivation supplémentaire pour vous? 

Bien sûr, ce concours est formidable! C’est l’un des plus grands événements équestres au monde, et le dimanche à l’occasion du Grand Prix Rolex, quarante mille spectateurs viennent assister à la compétition depuis les gradins, ce qui créée une atmosphère inégalable. La foule nous pousse, mes chevaux et moi, à nous dépasser. Sans compter la présence d’adversaires très motivés, parmi lesquels les meilleurs cavaliers au monde.

Comment vous êtes-vous préparé pour cette compétition? Avec quelle monture espérez-vous participer au Grand Prix Rolex? 

J’aimerais y participer avec Killer Queen VDM, qui a déjà concouru sur la piste principale de ce CHIO plusieurs années de suite. C’est d’ailleurs là-bas qu’elle a déjà remporté la Sparkassen Youngster Cup en 2018 (la finale des épreuves réservées aux Jeunes Chevaux, ndlr), le prix RWE de Rhénanie du Nord-Westphalie en 2019, et bien sûr le Grand Prix Rolex l’an passé. Elle dispose d’une grande foulée et aime bien évoluer sur cette piste spacieuse.

Elle a réalisé un ou deux concours en extérieur très tôt dans la saison, puis quelques autres à notre retour de Floride (au Winter Equestrian Festival de Wellington, ndlr). Je l’ai ensuite laissée se reposer pendant quatre semaines. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle marquera son retour à la compétition. En revanche, je la monte et l’entraîne toujours régulièrement. Pour le CHIO, nous ferons une petite épreuve pour nous mettre en jambe en début de semaine, puis une autre plus importante pour la préparer au Grand Prix du dimanche.



“Ce genre d’atmosphère me pousse à me dépasser”

Pensez-vous déjà au CSIO 5* Spruce Meadows Masters de Calgary qui se tiendra du 7 au 11 septembre?

Absolument, j’adorerais pouvoir emmener Killer Queen VDM à ce CSIO. Mais il a lieu la semaine qui suit le Brussels Stephex Masters, tout près de chez nous. Si j’ai suffisamment de chevaux de ce niveau, j’essaierai de me rendre au CSIO Spruce Meadows Masters, mais cette décision devra encore attendre.

Vous vous déplacez beaucoup en compétition. Quel pays aimez-vous visiter et pourquoi?

J’aime beaucoup l’Espagne. C’est un pays très accueillant, au climat agréable et à la gastronomie renommée. J’y ai passé beaucoup de bons moments, en vacances comme en compétition. J’adore ce pays.

Le calendrier équestre est bien rempli. Comment faites-vous votre choix parmi les concours proposés et les chevaux à votre disposition?

Cela dépend du niveau d’expérience et des préférences de chaque cheval. Par exemple, Killer Queen VDM préfère les grandes pistes en herbe, c’est là qu’elle fait ses meilleurs résultats. Je commence donc toujours par me demander quel concours correspondrait bien à quel cheval. Cela étant, certains événements font invariablement partie de mon planning, comme le CHIO d’Aix-la-Chapelle. Dans ce cas, je fais tout mon possible pour que mes chevaux soient prêts à cette date. Je repense souvent aux performances du cheval l’année précédente pour décider auxquels les inscrire selon leurs préférences.

Êtes-vous amateur d’autres sports ou fan d’autres athlètes? Si oui, quelle influence ont-ils sur votre carrière professionnelle?

Il y a quelques semaines, Rolex m’a invité à Roland Garros, où j’ai assisté à la demi-finale entre Rafael Nadal et Novak Djokovic. Leur extraordinaire forme physique, et la manière dont ils jouent devant un fervent public, m’ont certainement donné de quoi réfléchir. En tant que sportif professionnel, ce genre d’atmosphère me pousse à me dépasser. Mais le cheval est lui aussi un athlète. Il me faut non seulement veiller à ma propre forme, mais aussi à la sienne, et le préparer à faire de bonnes performances devant un public nombreux. C’est là ce qui fait la spécificité de notre sport.