“Si Beezie Madden recevait une notification à chaque fois que je regarde ses parcours, j’aurais été arrêtée pour harcèlement”, Adeline Lemens

Dimanche 19 juin, vous avez terminé sixième du Grand Prix de Compiègne Classic avec Austin des Cèdres (SF, Diamant de Semilly x Thoas du Theillet). Quel bilan tirez-vous de cette performance? 

C’était super ! J’ai conclu beaucoup de parcours à quatre points en début d’année causés par de petites imprécisions de ma part. Je passais à peu de choses de réussir. J’ai donc été soulagée de réaliser une bonne performance. Austin était vraiment super. Vis-à-vis d’elle, j’étais heureuse que cette crack en qui j’ai toujours cru se dévoile. Cette jument appartient à mes parents, elle est née à la maison. C’est vraiment un privilège de pouvoir la monter et c’est un juste retour pour eux. Désormais, je vais peut-être moins avoir à mendier pour les sélections (rires)! Les résultats pourront peut-être me permettre d’avoir davantage de légitimité. Je n’en tire que du positif. 

Qu’avez-vous pensé de la première édition de cet événement?

Incroyable! Le concours et l’organisation étaient parfaits. Chapeau à GRANDPRIX et François Devulder (ancien directeur du Parc Équestre, ndlr)! Le sol était parfait et les chevaux étaient bien et à l’ombre. C’était un vrai plaisir de monter sur cette piste!

Comment se passe le Sotheby’s International Realty CSIO Deauville pour vous et vos chevaux? 

Le premier jour, je me suis mis un peu de pression puisque je voulais faire concourir la jument que deux jours en comptant le Grand Prix dominical. Jeudi, elle a réalisé un sans-faute dans l’épreuve à 1,45m (terminant à la douzième place, ndlr). Elle n’a pas eu besoin de concourir à nouveau et elle participe au Grand Prix qui se déroulera tout à l’heure (la paire s’est finalement octroyé la huitième place à l’issue du sans-faute sur le tour initial et quatre points au barrage, ndlr). 

“Nous sommes à soixante-dix pourcents des capacités d'Austin”

Comment définiriez-vous Austin des Cèdres?

Elle est spéciale. C’est la fille de la jument avec laquelle j’avais gagné les championnats de France Juniors (Graziela de Phaele, en 2003, ndlr). Elle a toujours été particulière et exceptionnelle et nous n’avons jamais douté de ses capacités. Au-delà de ses aptitudes naturelles, elle a un mental hors norme. C’est une vraie battante et elle donne toujours son maximum pour son cavalier. Elle est hyper facile à monter! Je n’ai pas beaucoup de mérite. 

Sur quels autres chevaux pouvez-vous compter?

J’ai la demi-sœur d’Austin, Baghera des Cèdres (SF, Couleur Rubin x Thoas du Theillet) et j’ai acheté l’an passé une jeune jument qui a désormais cinq ans. Je ne la monte pas parce que je ne suis pas très téméraire pour les jeunes. Je la laisse au personnes compétentes (rires)! J’espère la récupérer l’année prochaine. J’ai également beaucoup de jeunes chevaux dans les champs! Ils ont de bonnes origines mais tant qu’ils n’ont pas concouru nous ne savons pas encore jusqu’où ils iront. Nous avons pleins d’espoirs et de rêves dans les près. 

Où êtes-vous installée? Qui vous entraîne? 

Je suis à dix minutes d’ici (à quelques kilomètres au Pôle International du Cheval Longines de Deauville, ndlr) chez Gaspard Taverne. J’ai travaillé avec Eugénie Angot pendant près de trois ans. J’ai eu la chance d’avoir Eugénie pour me dresser ma jument. Puis, j’ai changé de travail et je suis partie en Grande-Bretagne. J’étais alors à Hickstead, chez Shane Breen (un cavalier olympique irlandais qui a récemment remporté le mythique Derby d’Hickstead aux rênes de Can Ya Makan, ndlr) pendant près de deux ans. Désormais, j’habite en Normandie, je suis une locale de l’étape. 

Quels sont vos objectifs à court et long terme?

De progresser avec ma jument. Je pense que je suis à soixante-dix pourcents de ses capacités. Ainsi, je vais essayer de ne pas la sortir pour rien et de progresser à chaque parcours. 

Quel est votre programme de compétitions pour les semaines à venir? 

En parallèle des CSI, je concoure aussi sur le Grand National FFE/AC Print mais je l’économise beaucoup en la sortant peu. J’aimerais beaucoup aller à Dinard (programmé du 28 au 31 juillet, ndlr). Nous irons peut-être au Grand National de Villers-Vicomte (qui se tiendra du 21 au 24 juillet, ndlr). 

“J’espère continuer sur ma lancée”

Quel cavalier vous inspire?

Je suis très fan d’Harrie Smolders (le Néerlandais est actuellement le numéro six mondial, ndlr). Hier était un très bon exemple, j’ai regardé la Coupe des nations de Rotterdam (pénalisé de quatre points de pénalité en première manche puis sans-faute dans la seconde, le cavalier a contribué à la victoire de l’escouade néerlandaise avec son fidèle Monaco, ndlr). J’adore le relâchement de ses chevaux et sa monte en équilibre. J’admire également Beezie Madden (l’Américaine prénommée Elizabeth, ndlr). Si elle recevait une notification à chaque fois que je regarde l’un de ses parcours, j’aurais été arrêtée pour harcèlement (rires)!  

Avez-vous suivi la Coupe des nations?

Oui! J’étais à deux doigts de mettre un polo équipe de France que j’ai emprunté à Alexandra Paillot mais malheureusement il ne m’allait pas. Je trouve que c’est super. On ressentait la pression que les cavaliers avaient. Nous avons l’habitude de voir ces cavaliers mais là sur la Coupe des nations ils ne montaient pas exactement de la même manière. J’étais vraiment déçue pour eux que l’on ne fasse pas partie des cinq pour aller en finale (la France a fini à la septième place, ndlr). Je trouve que ce circuit (celui de la Fédération européenne équestre, ndlr) est génial. Il offre l’opportunité à des cavaliers qui sont un peu plus cachés. C’est un super schéma. 

Que pouvons-nous vous souhaiter pour les mois à venir?

De continuer sur ma lancée dans cette bonne spirale! 

Avez-vous d’autres centres d’intérêt en dehors de l’équitation?

Je joue au tennis et je pratique la natation. J’essaye d’être assez active pour ne pas rester dans mon canapé!