La France sort victorieuse d’une véritable guerre des nerfs à Knokke
Les couples engagés dans la toute première Coupe des nations CSIO 5* de Knokke ont livré un formidable spectacle, cet après-midi sur la côte belge. Alors que la Suède, la Belgique et la France étaient à égalité à la fin du premier acte, les Pays-Bas se sont joints à la fête pour former un quatuor de tête que les deux manches construites par Uliano Vezzani n’ont pu départager. Ces quatre nations se sont donc retrouvées lors d’un barrage où Julien Epaillard a une fois de plus fait preuve de son talent sur Caracole de la Roque, offrant la victoire à son pays grâce à un sans-faute plus rapide que celui du numéro trois mondial, Peder Fredricson. La Belgique, représentée dans l’ultime acte par Jos Verlooy, a complété le podium à domicile.
Les spectateurs présents à Knokke cet après-midi ont, tout comme les aficionados qui ont suivi l’épreuve à distance, assisté à une formidable compétition. Délicat, fragile, le parcours construit par Uliano Vezzani a posé des questions aux représentants des neuf nations engagées, si bien que l’on a n’a assisté qu’à un sans-faute dans chacune des deux premières rotations. À mettre au crédit de Henrik Von Eckermann, sur un King Edward au meilleur de sa forme, et Jos Verlooy, accompagné d’Igor, de retour au plus haut niveau depuis quelques semaines, ces parcours parfaits ont été imités par un plus grand nombre de concurrents en fin de premier acte, et à l'issue de celui-ci, trois équipes totalisant deux clear rounds chacune menaient les débats avec quatre points au compteur : la Suède, la Belgique et la France. Derrière, les États-Unis et les Pays-Bas étaient au contact avec huit pénalités.
Les Pays-Bas réalisent la meilleure seconde manche
Dès l’entame du deuxième tour, les cavaliers d’outre-Atlantique ont perdu toute chance de s’imposer. Seulement pénalisée sur l’oxer numéro sept - placé juste à côté de la porte et à l’origine d’un nombre important de fautes en début d’épreuve - lors de son premier passage avec RMF Zecilie, Jessica Springsteen, l’ouvreuse des Stars and Striples, a cette fois engrangé douze points. La médaillée d’argent par équipes des Jeux olympiques a d’abord fauté sur le vertical neuf, puis dans le double numéro onze et sur le dernier oxer, qui se sont avérés être de véritables juges de paix dans le second acte, aux côtés du triple vertical - vertical - oxer placé en numéro huit. Sa compatriote Bliss Heers étant sortie de piste avec le même total, les deux tours à quatre points de Michael Hughes et Brian Moggre, dont le Balou du Reventon a réalisé deux parcours exceptionnels d’intelligence de la barre et n’a fauté qu’à une reprise sur la rivière, n’ont pas permis aux États-Unis de terminer à un meilleur rang que le huitième, avec vingt-huit pénalités.
Du côté des autres nations de tête, par contre, le scénario a été tout autre. Chez les Néerlandais d’abord, Michael Greeve a été le seul à être pénalisé aux rênes de Fyolieta, piégée sur la sortie du triple après avoir écopé de huit points sur la rivière et l’oxer numéro sept en première manche. Les médaillés de bronze individuels des Jeux de Tokyo, Maikel van der Vleuten et Beauville Z, ont donc réussi à gommer leur erreur du premier tour, tout comme Marc Houtzager avec Sterrehof’s Dante N.O.P, alors que Willem Greve et un Grandorado TN souverain se sont offert un troisième double zéro cette saison après ceux réalisés à Rome et chez eux, à Rotterdam. Les Néerlandais, conservant leurs huit pénalités, ont ainsi mis la pression sur le trio de tête.
Une fin d’épreuve folle
C’est un scénario rare et à suspens qui s’est déroulé en fin de seconde manche: devant les Pays-Bas à huit points, la Suède, la Belgique et la France avaient toutes la même feuille de résultat avant le passage de leur dernier couple. En effet, à égalité en fin de première manche, toutes avaient enregistré deux sans-faute et un parcours à quatre points lors du second acte... Auteur d'un premier tour sans faute sur un Scuderia 1918 Viking d’la Rousserie qui a semblé plus bouillonnant en Belgique qu’il y a deux semaines à Rotterdam, Kevin Staut n’a pas réussi à reproduire sa performance, et sa grosse faute en milieu de triple a mis la les Bleus à égalité avec les Bataves. Dès lors, un sans-faute de Pieter Devos ou de Peder Fredricson aurait donné une sérieuse option sur la victoire à l’équipe de son auteur, mais aucun des deux n’a réussi cette performance. Après une très grosse faute sur la rivière, puis sur les deux oxers suivants, le premier cité a préféré jeter l’éponge, alors que le second a fauté sur le vertical numéro neuf. Total: deux équipes de plus avec un total de huit points… et un formidable barrage à quatre à l’horizon! D’ailleurs, le quatre était semble-t-il le chiffre du jour, puisque dans chacune des escouades qualifiées pour l'ultime confrontation, on a enregistré … quatre sans-faute, répartis différemment. Chez les Français, en plus de celui réalisé par Kevin Staut en première manche, Julien Epaillard a réalisé un magnifique double zéro aux rênes de Caracole de la Roque et pour sa première Coupe des nations depuis 2016. Seulement fautif sur la sortie du double lors de son premier passage, Mathieu Billot a également franchi la ligne d’arrivée sans pénalité au second acte sur son fidèle Quel Filou 13, alors que Simon Delestre a réalisé une très bonne deuxième manche à quatre points après avoir concédé seize pénalités au premier tour associé à Tinka’s Hero. En Belgique et en Suède, les clear rounds ont été bien ordonnés en quatre doubles sans-faute. Jos Verlooy, avec un Igor plus souple et serein sur la largeur qu’à Rotterdam, et Niels Bruynseels, associé au sérieux Delux van T & L, en ont été les auteurs pour la nation hôte, tandis que les médaillés d’or de Tokyo Henrik Von Eckermann et Malin Baryard-Johnsson ont réalisé les meilleures performances suédoises avec les montures qu’ils avaient emmenées au Japon, King Edward et H&M Indiana.
Julien Epaillard domine le barrage
Après une courte période d’attente, Marc Houtzager a ouvert le barrage mais a très vite mis fin aux espoirs de son équipe, puisqu’il a mis à terre le premier obstacle du parcours raccourci avant de fauter une deuxième fois. Les Pays-Bas ont donc été relégués au quatrième rang, qu’ils occupaient déjà en fin de première manche. C’était ensuite au tour de Julien Epaillard d’entrer en piste. Toujours extrêmement rapide, le Normand a produit un très bon troisième sans-faute sur Caracole de la Roque et passé la ligne d’arrivée en 33”89 sans prendre de risques trop importants, mettant ainsi la pression sur les deux derniers concurrents au départ. Les médaillés de bronze individuels et d’or par équipes des Européens de Rotterdam en 2019, Jos Verlooy et Igor, ont alors écopé d’une faute, l’alezan ayant accroché le vertical numéro quatorze avec les postérieurs. Peder Fredricson, lui, a fait honneur à sa réputation de cavalier aux nerfs d’acier pour produire son seul sans-faute de l’après-midi avec Catch Me Not S… mais a coupé les cellules en 34”62, offrant ainsi la victoire aux Français, qui réalisent une excellente saison en Coupe des nations après leur victoire à Rome et leurs deuxièmes places à La Baule et Rotterdam.
Cette superbe épreuve est, comme toutes celles de Knokke Hippique, à retrouver sur Clipmyhorse.tv