Julien Épaillard domine son monde et sert de locomotive à la France, deuxième à Herning

Que ce soit dans les CSI de Knokke, Oliva, Opglabbeek, Nancy, Cannes, Grimaud, Dinard et Saint-Lô, ou dans la Chasse des championnats du monde de Herning, au Danemark, Julien Épaillard reste le numéro un! Enfermé dans une autre dimension, n’en finissant littéralement pas de gagner depuis des mois et des mois, le Normand termine ce soir en tête du classement individuel de l’épreuve d’ouverture de ses tous premiers grands championnats. Associé à Caracole de la Roque, le numéro 9 mondial a emprunté un tracé serré et précis, galopant à l’intérieur des traces des soixante-six partants précédents. Sans-faute, il a enregistré un chronomètre de 79“08! Le seul pilote à être parvenu à inscrire son temps dans les 78“ est Steve Guerdat, puisqu’il a franchi la ligne d’arrivée en 78“97. Au-delà de prouver sa capacité à supporter la pression d’un grand championnat, et de montrer au passage à quel point la veste bleue lui va à ravir, le pilote a également servi de locomotive à l’équipe de France, qui termine brillante deuxième de l’épreuve et bien partie pour la finale par équipes, dont la première manche se jouera dès demain, à 13h.    

En effet, pour les Bleus, d’un point de vue purement comptable, la journée a été amplement réussie! En plus de ce premier triomphe de Julien Épaillard, leurs deux premiers représentants ont rendu des copies parfaites! Ouvreurs du quatuor de Henk Nooren, Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper se sont hissés sans pénalité du parcours, fournissant notamment un effort important pour se sortir du double 5. Perdant un peu de temps dans les virages, dans lesquels le digne fils d’Hickstead n’est pas le plus facile à manier, le couple a terminé en 84“93, à la vingt-sixième place. Participant à leur premier grand rendez-vous après n’avoir été que réservistes aux Européens Longines de Riesenbeck l’été dernier, Grégory Cottard et Bibici ont joué un peu de musique sur les barres, mais elles sont heureusement toutes restées sur les taquets. De même, la rivière, qu’ils avaient mordue à Barcelone et Rotterdam, n’a posé aucun problème, si bien que les deux complices sont sortis sans pénalité, en 84“09. La fabuleuse jument grise semblait fraîche et disponible, et le cavalier concentré et plutôt relâché face à l’enjeu; ils sont vingtièmes du classement ce soir. En bref, un bilan plus que positif pour les trois quadras!    

Il aurait pu être parfait sans la terrible déconvenue de Kevin Staut, qui a connu le pire coup du sort qui soit, comme l’avait connu Pénélope Leprevost à Rio de Janeiro avec l’inoubliable Flora de Mariposa… Bien lancé sur son Scuderia 1918 Viking d’la Rousserie, son fidèle complice qu’il a pris le temps de ramener au plus haut niveau après une blessure, le Normand déroulait un parcours parfait et bien rythmé jusqu’au double numéro 5, qu’il avait pourtant bien abordé. Si plusieurs hypothèses fusent, qu’il ait trébuché lors de la battue d’appel, regardé le décor ou subi une mauvaise trajectoire, l’alezan a lourdement fauté sur l’oxer de sortie, déséquilibrant totalement son cavalier, qui n’a pu rester en selle. Un accident peut arriver, mais cela doit être sacrément amer pour le Tricolore, qui devait se faire une joie de porter à nouveau les couleurs de la France, après avoir regardé les Jeux olympiques de Tokyo de la maison l’an passé… Heureusement, il pourra continuer à les défendre demain et vendredi (si la France se qualifie pour la grande finale) pour la compétition par équipes, mais doit tirer un trait sur l’aventure individuelle…  

Les Suédois n’en démordent pas, et les Belges montrent les dents

Championne olympique historique l’année dernière à Tokyo, la Suède termine en tête de cette première journée de compétition. Il faut dire que son chef d’équipe, Henrik Ankarcrona, a rempilé avec la même équipe qu’au Japon, simplement complétée par Jens Fredricson, brillant troisième de la finale de la Coupe du monde Longines cet hiver, à Leipzig. Accompagné de Markan Cosmopolit, le Scandinave, qui n’avait pas disputé de grand championnat depuis les Européens de 2013, ici-même à Herning, avec son charismatique Lunatic, a ouvert la voie. Sans-faute sur les barres, le quinquagénaire a achevé sa prestation en 84“50, se classant vingt-troisième. Si Malin Baryard-Johnsson et H&M Indiana ont semblé clairement moins brillantes qu’à l’accoutumée, concédant deux fautes sur la rivière et l’entrée du double 12, Henrik von Eckermann et King Edward ont à nouveau survolé le parcours. Aérien, bondissant, alerte et jetant des sacrés coups de jarret à chaque saut, l’alezan de douze ans est cinquième ce soir. En individuel, il aura un sacré boulevard puisque que son plus grand adversaire, Explosion W, n’est plus de la partie, son cavalier Ben Maher ayant préféré choisir Faltic HB.   

Enfin, clôturant la Chasse, Peder Fredricson a porté le coup fatal… dans le bon sens du terme! Le double vice-champion olympique et son extraordinaire H&M All In de Vinck, qui a une nouvelle fois fait montre de son intelligence de la barre et de son agilité, ont réalisé un parcours parfait, terminant quatrièmes. “Mon plan était de finir cinquième!”, a ainsi plaisanté le pilote en sortie de piste, satisfait de sa prestation. Une première place collective provisoire qui a dû ravir les TRÈS nombreux supporters suédois ayant fait le déplacement chez leurs voisins danois!    

Figurant parmi les nations favorites pour une médaille par équipes, la Belgique a démarré tout aussi fort, terminant troisième avec un score total de 5.49 points. Il faut dire qu’avec une méthode de calcul de points différents, elle aurait peut-être pu terminer première, ayant classé ses quatre représentants parmi les vingt-et-un premiers! En effet, Nicola Philippaerts et Katanga van het Dingeshof sont septièmes, Jos Verlooy et Igor quinzièmes, Jérôme Guéry et Quel Homme de Hus dix-septièmes, et Grégory Wathelet et Nevados S vingt et unièmes. Ils devancent de seulement 1.17 points les Britanniques, qui devancent les Suisses et les Allemands.  

Les meilleurs sont en haut du classement, où certains outsiders ont réussi à se faufiler

Comme souvent, la Chasse comporte son lot de favoris… et d’outsiders! Le plus inattendu de tous s’appelle Antonio Maria Garofalo ce soir! Classé au six cent deuxième rang du classement mondial Longines, où il est le vingt-troisième meilleur cavalier italien, le trentenaire a déroulé un magnifique sans-faute avec Conquestador, son fils de Nabab de Rêve de quinze ans avec lequel il avait signé un double sans-faute dans la Coupe des nations du CSIO 5* de La Baule, en mai dernier. Grâce à un chronomètre de 82“92, il a fini douzième. Dans une moindre mesure, les sixième et huitième places de la Canadienne Tiffany Foster et de l’Israélien Daniel Bluman, associés à leurs respectifs Figor et Ladriano Z, ont aussi constitué de véritables surprises, de même que la vingt-quatrième place d’Oliver Lazarus et Butterfly Ennemmel.    

Pour rappel, ces scores compteront pour la compétition par équipes et l'individuelle. 

La compétition se poursuivra demain à 13h avec la première manche de la finale par équipes. Elle sera à suivre en direct sur Clip My Horse TV et sur GRANDPRIX.info.

Les résultats ici