Julien Épaillard tient le choc et la France fait bloc à Herning
Si la deuxième qualificative des championnats du monde de saut d’obstacles n’a été une promenade de santé pour aucune nation cet après-midi à Herning, au Danemark, elle s’est fort bien déroulée pour la France. Non seulement l’équipe a consolidé sa deuxième place provisoire, à moins de deux longueurs de la Suède, mais Julien Épaillard reste en tête en individuel au mérite d’un nouveau sans-faute avec Caracole de la Roque.
Cent trois couples… Il a fallu attendre le passage de cent trois couples pour tirer les enseignements de la deuxième qualificative des championnats du monde de saut d’obstacles, qui s’est déroulée cet après-midi à Herning, au Danemark. Cent trois, c’est certes cinquante de moins qu’à Caen, en 2014, où les Jeux équestres mondiaux de Normandie avaient battu tous les records de participation, pour le meilleur et… parfois pour le pire, mais cela reste beaucoup. Depuis, la Fédération équestre internationale a bel et bien relevé les minima individuels, et cela se voit, quantitativement comme qualitativement, puisque l’on n’a vu aucun parcours catastrophique ou véritablement indigne d’un tel rendez-vous. Pour dynamiser ces premières épreuves, elle aurait sans doute intérêt à durcir encore ses conditions de qualification, mais on comprend aussi très bien son souhait que ces Mondiaux demeurent ouverts au plus grand nombre de nations.
Pour les équipes, et notamment les favorites, cette deuxième journée fut un marathon aussi long mais plus émotionnel encore que la Chasse, puisqu’il s’agissait de finir parmi les dix meilleures, sous peine de se voir recalées de la finale par équipes, programmée demain soir à 21h et à suivre en intégralité sur ClipMyHorse.tv avec Kamel Boudra et Michel Cizeron aux commentaires. Bien que la France ait conservé et même conforté sa deuxième place (5,44), juste derrière la Suède (3,69) et avec un matelas de plus d’une faute d’avance sur l’Allemagne (11,76), il y a eu du suspense jusqu’au bout. Autrement dit jusqu’au parcours de Kevin Staut et Scuderia 1918 Viking d’la Rousserie… qui n’avaient pas été en mesure de boucler la Chasse hier, en raison d’une séparation de corps dans un double.
Henk Nooren, sélectionneur national, ayant décidé de conserver le même ordre de passage de ses quatre paires, c’est Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper qui ont ouvert cette épreuve pour la France. Le Lorrain et le fils d’Hickstead ont maîtrisé un parcours sans grande originalité mais parfaitement dosé et suffisamment long pour causer beaucoup de fautes dans la ligne finale, composé d’un vertical et d’un oxer très large, placés après la rivière. Les deux combinaisons, à savoir un double vertical-oxer placé en 5 et un triple oxer-vertical-oxer en 9, ont également fait leur office. On peut en cela saluer le chef de piste néerlandais Louis Konickx, dont on peut attendre un parcours très différent demain, en nocturne, très probablement sans rivière, mais avec des bidets regardants et surtout un temps imparti bien plus serré.
Kevin Staut se relève magistralement
Malheureusement, le parcours de Grégory Cottard et Bibici ne s’est pas passé comme prévu. Le Francilien et sa généreuse grise, dont la détente n’a visiblement pas été idéale, ont concédé trois fautes sur le vertical 9b, le délicat vertical 10 surmonté d’une palanque et le gros oxer 14. Souhaitons à cette paire de retrouver le chemin du sans-faute, comme hier, et comme ses coéquipiers aujourd’hui. Sous pression, Julien Épaillard et Kevin Staut ont tenu la pression. Avec Caracole de la Roque, le premier, vainqueur hier de la Chasse, n’a pas vécu un parcours des plus reposants. Pour autant, le Normand et la très fraîche jument de Michel Hécart ont produit dix-sept sauts de grande qualité. Quant à Kevin, mis à terre hier, il s’est relevé de la plus belle des manières aujourd’hui sur un Viking puissant, fringant et très disponible. Fort de trois sans-faute, les Bleus ont donc conservé leur score.
Dans une épreuve, dont le déroulé est à revivre ici et où l’on n’a compté que vingt-deux sans-faute, certaines stars ont vécu des mésaventures, dont le Belge Jos Verlooy, éliminé après un spectaculaire refus et une chute devant le vertical 9b, le Britannique Harry Charles, qui a encaissé deux fautes sur son vaillant Romeo 88, tout comme l’Irlandais Bertram Allen sur Pacino Amiro, le Suisse Steve Guerdat, pénalisé de deux fautes de postérieurs de Vénard de Cerisy sur le vertical 10 et l’oxer 14, ou encore les Américaines Adrienne Sternlicht et Lillie Keenan, dont les compteurs ont été alourdis de huit et onze points avec Cristalline et Argan de Béliard. Du coup, les États-Unis, champions du monde en titre, ont fini onzièmes… et resteront à la porte de la finale de demain. Le Canada et le Brésil seront les seules nations non européennes de cette épreuve qui s’annonce d’un niveau stratosphérique. Les cinq premières équipes, la France mise à part puisque qualifiée d’office, obtiendront leur ticket pour les Jeux olympiques de Paris 2024.
Concernant l’individuel, Julien devance le Britannique Scott Brash, deuxième avec Hello Jefferson (0,23), les Suédois Peder Fredricson, troisième avec le légendaire H&M All in de Vinck, et Henrik von Eckermann, quatrième avec le fabuleux King Edward, et le Canadien Tiffany Foster, cinquième sur Figor. Pour l’heure, quatorze couples se tiennent en une barre. C’est dire si rien n’est joué du tout. Vivement demain soir!
Le classement provisoire individuel
Le classement provisoire par équipes