Le décès de Franck Vancrayelynghe laisse un grand vide dans la famille équestre
Après avoir lutté pendant de longs mois contre la maladie, Franck Vancrayelynghe s’est éteint le 4 septembre à l’âge de cinquante-deux ans. Originaire du Nord, il était installé depuis une douzaine d’années en Picardie. Bon cavalier régional et formateur, il avait notamment remporté le championnat des six ans avec Ululu. Franck était aussi le père d’Alice, qui s’illustre sur les pistes nationales et internationales. La monde équestre pleure la disparition d’un homme reconnu par ses pairs.
Franck Vancrayelynghe nous a quittés le 4 septembre dernier à l’aube de ses cinquante-trois ans. Ce brillant cavalier professionnel de saut d’obstacles était installé en famille à Corbie, dans la Somme. Il avait commencé à monter à l’âge de cinq ans à Bucquoy, dans le Pas-de-Calais, où il a grandi. Issu d’une famille extérieure au monde équestre, il avait voulu monter à poney comme beaucoup d’enfants. Il était tombé amoureux de Faline, une ponette dont il ne voulait plus descendre. Sa mère avait décidé de changer de métier et a créé pour lui le centre équestre de Tilloy-lès-Mofflaines, non loin d’Arras, quand il avait huit ans. Elle l’avait revendu au bout de huit ans à François Devulder, l’actuel directeur du Pôle équestre de Compiègne. Franck avait commencé à participer à des concours d’entraînement.
À quinze ans, il avait rencontré Gilles Siauve, grand cavalier international de dressage, qui lui avait appris la technique de cette discipline très précise, demandant beaucoup de concentration et de précision. Il avait disputé les championnats de France et avait été deux fois médaillé d’argent à Pompadour. Il avait aussi été sélectionné en équipe de France de dressage. Malheureusement, son cheval s’était avéré boiteux juste avant les championnat d’Europe.
La passion de l’équitation ne l’a jamais quitté
Muni de son monitorat à l’âge de dix-huit ans, il avait commencé à enseigner dans un nouveau poney club que ses parents avaient créé. Franck avait un nouveau cheval de dressage, qui lui aussi s’est mis à boiter. Il avait alors décidé de se réorienter en saut d’obstacles, et avait commencé à concourir en Amateurs. Sa jument d’exception, Olympe de Bouret (SF, Ex Voto x Calvados), lui avait permis de gagner des épreuves à 1,35m.
Possédant une écurie de chevaux de sports près de Doullens, Philippe Watré, éleveur, cavalier professionnel, et coach en jumping, lui avait demandé de venir monter pour lui. Pendant deux ans, il avait alors pu se consacrer pleinement aux concours. Il avait ainsi découvert le circuit Jeunes Chevaux et gagné de nombreux Grands Prix Pro 2, avec des montures de tous les âges. En 1996, Franck était parti au Touquet pour retrouver Gilles Siauve, installé au centre équestre, où il était resté cinq ans. Franck montait en concours et coachait des clients. En 2001, il était parti chez Bernard Dorchies, à Mouchain, où il avait loué la structure pour en faire une écurie de propriétaires. Il avait continué la compétition et avait une quarantaine de chevaux, dont vingt-cinq jeunes appartenant à des propriétaires. Il avait aussi une importante activité commerciale, surtout avec la Belgique très proche.
En 2010, il avait décidé d’investir dans sa propre écurie. C’est ainsi qu’il avait posé ses valises à Corbie, enfin chez lui. Il avait racheté à un éleveur de bovins une superficie en terre battue, ou il n’y avait ni eau, ni électricité. Il avait alors construit des bâtiments et soixante-dix boxes, pour des chevaux de propriétaires qu’il coachait en concours, et les siens, jeunes et moins jeunes. Il y a là des pâtures, une vaste carrière et un grand manège. En 2014, il s’était hissé à un niveau supérieur encore. Il s’était notamment distingué en gagnant le championnat interrégional (CIR) des Jeunes Chevaux de Compiègne avec Ululu, une fille d’Uélème et Happy Villers, appartenant à Olivier Jouanneteau. Puis il avait gagné le championnat de France des six ans à Fontainebleau, et la finale des CIR à Equita Lyon, toujours avec Ululu. Franck était aussi fidèle au circuit du Grand National, et s’était classé à Pernay et Auvers-sur-Oise. Il avait gagné bien d’autres épreuves, se classant régulièrement à 1,40m et 1,45m.
Le patronyme Vancrayelynghe continuera à briller sur les terrains de concours notamment grâce à sa fille, Alice, de plus en plus performante, dans le Grand National et en CSI, ainsi que grâce à son épouse, Anne-Sophie, sacrée championne d’Europe avec l’équipe de France Vétérans en 2021. Ce cavalier volontaire s’était courageusement battu pendant deux ans contre la maladie, qui l’a malheureusement emporté. Depuis, le monde équestre pleure le départ de l’un de ses plus dignes et respectés représentants.
GRANDPRIX renouvelle ses condoléances à son épouse et ses filles ainsi qu’à toutes celles et ceux qui lui étaient chers.