La Fédération européenne adopte un nouveau système de vote historique et reconduit son président

Hier, la Fédération équestre européenne s’est réunie à Varsovie, en Pologne, pour son assemblée générale. À cette occasion, le Néerlandais Theo Ploegmakers a été réélu président jusqu’en 2026. La Française Catherine Bonnichon de Rancourt a été élue présidente du groupe de travail sur l’Union européenne. Surtout, un nouveau système de vote pondéré pour les questions sportives a été approuvé, de même qu’une nouvelle cotisation par paliers.



L’assemblée générale de la Fédération équestre européenne (EEF) a été suivie par vingt-sept fédérations membres. À ces voix se sont ajoutées onze procurations de vote. Cette réunion s’est tenue hier à Varsovie, au lendemain de la finale de la série des Coupes des nations Longines EEF, qui a mis en évidence l’une des réussites récentes de l’organisation continentale. Dans son discours de bienvenue, Theo Ploegmakers, président néerlandais de l’EEF, a souligné “l’importance de faire bloc, après les années précédentes marquées par la pandémie de Covid-19, et l’importance des sujets à l’ordre du jour du jour.” Ont vite été approuvées les affiliations des fédérations nationales de Bosnie-Herzégovine et de Malte.

Ensuite, a été présenté le rapport annuel du conseil d’administration, dans lequel le travail du conseil a été souligné, avec une activité significative dans le développement du sport et les problématiques d’acceptabilité sociale de l’équitation, parallèlement aux facteurs persistants de la pandémie et de la guerre en Ukraine. Le point sur le développement du sport, présenté par Quentin Simonet, membre du conseil d’administration et conseiller technique national à la Fédération française d’équitation, a été bien accueilli. Des efforts considérables ont été consentis dans ce domaine pour développer le nouveau concept de compétition EEF Evolution pour le saut d’obstacles et le dressage, qui se concentre sur la mise à disposition de davantage de formats de compétition par équipes, permettant des équipes de nations mixtes, tout en créant des opportunités de développement pour les officiels. Il y a également eu des mises à jour quant aux nouveaux projets de solidarité de la FEI pour 2023.

Ensuite, Nadia Kolodchenko, présidente du nouveau groupe de travail de l’EEF sur la durabilité, a livré un point d’étape. Formé en avril, ce groupe est composé d’experts indépendants en matière de durabilité, de représentants des fédérations nationales membres et des organisateurs d’événements. “Nadia a souligné les priorités de travail actuelles du groupe, dont l’introduction de pratiques durables dans les séries d’événements de l’EEF, la sensibilisation au rôle de l’industrie équine dans la crise climatique par le biais de recherches précises et l’incitation des jeunes leaders du sport à penser de manière durable afin de s’assurer que le changement climatique soit intégré dans toutes les décisions futures”, selon les termes du communiqué de l’EEF. Dans le cadre de ces objectifs, ce groupe de travail vient de conclure un nouveau partenariat avec l’université néerlandaise de Wageningen.

George Dimaras, membre du conseil d’administration et président du groupe de travail sur le saut d’obstacles, a présenté le bilan de l’édition 2022 de la série Longines EEF. “Il a évoqué le succès de la série, qui a connu sa première année complète de compétition en 2022, avec la participation de trente et une nations, dont vingt-quatre européennes, soit 242 cavaliers et 254 chevaux. “Une attention considérable a été accordée au développement de la série, et au récent webinaire qui a été organisé, dans lequel certaines nations ont exprimé des opinions sur la hauteur et les exigences techniques de la compétition, qui doivent être soigneusement équilibrées par rapport à l’éthique globale de la série.”



Si une telle révolution démocratique a été possible à l’EEF, pourquoi ne le serait-elle pas à la FEI?

La réunion a ensuite abordé les questions soumises au vote, dont la proposition d’un nouveau système de vote dans lequel des droits pondérés seraient attribués, donnant ainsi à certaines nations plus de pouvoir qu’à d’autres, et la proposition d’une augmentation des frais d’adhésion à l’EEF. “Ces deux sujets avaient été longuement discutés lors de la réunion des secrétaires généraux en août, et certaines des mêmes discussions ont eu lieu avant le vote. George Dimaras a présenté le point de vue de l’EEF, à savoir la création d’un nouveau système de vote dynamique, en accord avec le plan de travail. Le changement a été clairement défini comme s’appliquant uniquement aux règles sportives pures”, toutes les autres questions restant soumises à un système classique, donnant une voix identique à chaque fédération. “Les principaux sujets de discussion ont porté sur la méthodologie de détermination du vote pondéré, avec des questions sur les limites pour des éléments tels que les événements, certaines nations physiquement plus petites étant incapables d’accueillir plus d’événements ou d’aligner plus d’athlètes et la conséquence de ces éléments sur les droits de vote. Il a également été soulevé qu’un système de vote pondéré irait à l’encontre du principe olympique ‘un pays, une voix’, mais il a été précisé que ce n’était pas le cas et que plusieurs autres sports olympiques ont déjà adopté un système de vote pondéré.”

La discussion s’est ensuite orientée vers la proposition d’augmenter le montant des cotisations des membres. “Le président Theo Ploegmakers a présenté le budget actuel et la dépendance de l’EEF vis-à-vis de sources de financement externes, ce qui crée le besoin d’assurer des revenus plus durables. La proposition concernant les cotisations a été soigneusement élaborée, en tenant compte des différents budgets des fédérations membres.” Le système de pondération des votes a été approuvé par trente-cinq voix contre trois, et l’augmentation du montant des cotisations par trente-quatre voix contre trois et une abstention incluant les votes blancs. Les statuts de l’EEF ont été modifiés en ce sens. Le budget pour 2022-23 et le budget provisoire pour 2023-24 ont ensuite été présentés et approuvés.

La dernière partie de la réunion concernait les élections. Seul candidat à sa succession, Theo Ploegmakers a été réélu à la présidence jusqu’en 2026 par trente-sept voix pour et trois abstentions dont des votes blancs. Les quatre candidats aux postes de membres du conseil d’administration se sont ensuite présentés. Le Croate Alan Andabaka, l’Autrichienne Elisabeth Max-Theurer et l’Allemand Sönke Lauterbach ont été reconduits. Enfin, Catherine Bonnichon de Rancourt a été élue présidente du groupe de travail lié sur l’Union européenne, rejoint par la Maltaise Paula Calamatta et le Belge Mark Wentein.

En conclusion, Theo Ploegmakers a nommé Ulf Helgstrand membre honoraire du conseil d’administration de l’EEF, le Danois ayant atteint la limite de présence au sein de l’instance, “sous une ovation des membres”. Dans son discours final, le président a souligné l’importance de cette “réunion historique” et remercié les membres de la confiance qu’ils accordent à l’EEF pour lui permettre de poursuivre son travail. Il a remercié les candidats aux élections. “Le fait qu’autant de personnes souhaitent participer au travail de la FEF est un signe fort.” Il a également remercié les délégués de la FEI présents, “témoins du changement du système de vote, une très grande fierté pouvant avoir un impact dans le futur, pourquoi pas au sein de la FEI.” Le message est clair: si une telle révolution démocratique a été possible à l’EEF, pourquoi ne le serait-elle pas à la FEI, au sein de laquelle une pondération des voix aurait pu permettre un retour des équipes de quatre couples aux Jeux olympiques? Une question à méditer pour Ingmar de Vos, lui aussi unique candidat à sa succession à la présidence de la FEI…